« C'est toi le Fils de Dieu ! »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue de Capharnaüm et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait.
Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait. Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : « C’est toi le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui.
Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter. Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs. (Lc 4, 38-44)
Dans le souffle de l’Esprit
Si l’on avait pu voir le Seigneur dans sa jeune plénitude ! Quelle expérience religieuse de le voir porter aux hommes la sainteté de ses mains divines ! de s’entendre appelé par lui, de le voir marchant vers les hommes et distribuant ses trésors à pleines mains ! Tout cela se faisait par la puissance du Saint-Esprit. C’est dans l’Esprit que le royaume de Dieu approche ; dans l’Esprit que retentit le cri du roi, exigeant qu’on lui ouvre. C’est dans le Saint-Esprit que l’on sent la puissance de Dieu commandant l’obéissance. Le récit des premiers événements est tout rempli du souffle de l’Esprit.
C’est donc d’abord la vieille femme dans sa maison qu’il prend par la main, pour qu’elle puisse se lever et servir… Puis c’est la multitude. Quel spectacle émouvant que celui de ces malades portés vers le maître après le coucher du soleil, quand il fait un peu frais ; celui de Jésus lui-même luttant avec amour et par la force du Saint-Esprit contre cet océan de souffrances humaines, secourant et guérissant !
Après ce grand déploiement de puissance et d’activité, c’est le contraste de la solitude. Le lendemain, s’étant levé longtemps avant le jour, il sortit, alla dans un lieu solitaire et il pria (Mc 1, 35). Ce sont la solitude, le silence, la plénitude de l’Esprit qu’il a connus déjà pendant quarante jours au désert.
Romano Guardini
Romano Guardini († 1968), théologien allemand, a marqué de son empreinte exceptionnelle tous les courants théologiques du xxe siècle, préparant le concile Vatican II. Il a considérablement influencé la pensée de Benoît XVI. / Le Seigneur, Paris, Salvator, 2009, p. 71-72.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6