Une Sagesse Monastique pour notre temps
27/08 Chapitre 69 "Que nul au monastère n'ose prendre la défense d'autrui"
La règle du jour invite peut-être les moines à se rappeler leurs conditions affectives et émotionnelles. Ils cheminent ensemble , en un même lieu depuis leur prise d'habits, ils se connaissent, peuvent s'observer et faire des constats, s'interroger sur le comportement du voisin, s'étonner de son attitude, voire s'épier et se soupçonner : quoi de plus naturel dans le cours d'une vie, réunie par la recherche de Dieu !!.
Mais le comportement humain, émotionnel, affectif et relationnel subsiste de son côté. C'est sans doute pour ces risques d'envahissement que St Benoît rappelle à la retenue de certains sentiments, dont celui de vouloir prendre la défense d'un autre. Il rappelle ainsi que nul ne se connaît parfaitement et encore moins, il ne peut saisir les agissements d'un autre . Sa liberté et sa personnalité, forgées par son expérience passée, lui sont propres.
Nous découvrons ici l'indépendance de chaque moine ou moniale. voulue par st Benoît dans son parcours monastique. Il ne souhaite pas pour eux ni mélange ni confusion des rôles et semble rappeler à l'essentiel qui est "l'appel personnel reçu de Dieu." Ici compte l'amour-charité exercée dans le respect des limites de la vocation individuelle. Chacun conserve sa liberté tout en gardant la charité comme ultime critère à travers des situations quotidiennes dont chaque moine s'acquitte dans l'obéissance à l'abbé, envers qui il est personnellement relié.
Dans nos comportements de laïcs nous sommes aussi souvent interrogés sur notre attitude envers l'autre . Nous pouvons relire nos juste appréciations de nos limités d'actions et de propositions envers nos proches. Ce chapitre peut nous aider à revoir nos jugements, appréciations et influences que nous exerçons parfois malgré nous.
On peut ainsi aider un tel à prendre de l'assurance, qui prend sa source dans son intériorité. On peut soutenir le progrès d'un autre par nos encouragements. Nous évoquons ici le changement possible du rôle que nous pouvons jouer, passant de la place de victime, coupable, persécuteur (selon le fameux triangle de Karpman) OUI nous pouvons aider l'autre plutôt que de se défendre contre, à aller de l'avant plutôt que de se cramponner dans la justification.
Nous observons qu'avant de prendre la défense d'un autre, il nous faut faire une analyse approfondie des forces et des faiblesses en présence. alors nous pourrons mieux comprendre et accepter pourquoi il y a des personnes qui n'arrivent pas à bien se défendre.
En face, l'agressivité n'arrangera rien. St Benoît semble proposer d'adopter une attitude lucide sur soi-même et sur les autres.
Relisons le Psaume 138
"Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais"
...de très loin tu pénètres mes pensées"
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3 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6