Ce 14 Août 19 la règle en son chapitre 60 "Des prêtres qui voudraient demeurer au monastère" expose plusieurs considérations au contenu presque théologal.  en s'adressant à des prêtres désireux de choisir la voie monastique. Essayons de comprendre la sagesse de saint  Benoît. 

1° D'abord la Règle doit être prise dans la totalité de ses exigences.

 Or pour un prètre, ayant un parcours théologique et en vertu des charges apostoliques déjà occupées jusques là , peut avoir été  victime,  malgré lui, d'une image et de son rang tant écclésial que pastoral qui donne révérence  : pour lui-même mais aussi pour tous ceux qui l'approchent . Le sacrement de l'Ordre insinue, de fait, une identité christologique , rattachée à cette ordination. Or être prêtre n'est pas une condition "sine qua non" pour être moine. Voilà clairement indiquée la première considération, qui ne vaut pas contre-indication mais a le mérite de bien poser un postulat par St Benoît sur cette question d'admission d'un prêtre en communauté.

2° Nous pouvons ensuite comprendre que le chemin d'engagement monastique sera plus difficile , peut-être,pour un prêtre en raison du rang qui lui sera demandé de prendre . Si nous comprenons bien , il devra occuper le rang de son entrée : on peut y voir une mise à l'épreuve de l'humilité et d'obéissance, pour toute la vie, de la part d'un homme qui avait habitude de présider, d'animer et de parler avec une certaine autorité à des assemblées . St Benoît semble faire preuve de prudence devant ce nouvel effacement, non pas seulement pour un instant mais pour tout l'engagement à travers le vœu de la stabilité. Peut-être pense-t-il à la sentence antique "chassez le naturel et il reviendra au galop !" et au danger d'être imprégné de l'orgueil humain, qui peut toujours s'insinuer dans toute forme d'exercice du pouvoir, sans exclure le pouvoir spirituel quand il n'est pas service ! Et nous ne voulons pas évoquer les pièges du cléricalisme, qui peut aussi déformer ou parasiter l'intention du candidat "prêtre-novice"

3°En fin nous pourrions considérer que les obstacles exposés à la demande d'un clerc voulant entrer dans un monastère, rejoignent bien le commun des mortels.

 Ayant analysé les freins dans les deux premiers paragraphes, St Benoît situe la demande du postulant- prêtre  avec les mêmes exigences, dont nous avons parlé lors de "l'admission des frères" : nous retrouvons le chemin ouvert dès qu'il accepte les voies de la stabilité, de l'humilité et s'il promet de chercher Dieu.

      Cette question d'admission des prêtres rejoint alors, à des degrés variables mais aussi communs, la démarche de chaque chrétien au moment de prendre un choix dans sa vie en réponse à un "'appel spirituel " :

Pourquoi viens-tu ?

Que désires-tu ?

S'il répond "Seigneur me voici pour faire Ta volonté " il lui sera répondu , comme pour tous les élèves à l'Ecole de  St Benoît

                                                 "Tu y parviendras avec la grâce de Dieu !"

 4° A l'intention des prêtres, dont je sais que certains sont lecteurs de cette publication, nous pouvons rappeler qu'il existe une voie intermédiaire , celle de "prêtres-oblats bénédictins" qui offre le choix de suivre la Règle de st Benoît dans leur statut de prêtres : ce qui répond à une double mission : poursuivre la voie du saint curé d'Ars, fêté il y a quelques jours, et offrir des vocations sacerdotales, en voie de raréfaction, en qualité de prêtres "passionnément dévoués à leur ministère " (oraison du 3/8) et nous les remercions ici.

et belle journée, JS