Ch 56 "De la table de l'abbé"

L'énoncé de ce passage qui nous dit que v 1" L'abbé mangera toujours avec les hôtes et les pélerins" ne semble plus refléter le fonctionnement actuel des habitudes monastiques . Les hôtes prennent parfois leur repas au réfectoire des moines,( pour le bénédictins) tantôt dans une salle aménagée dans ce but, servis par des frères moines, tantôt dans une salle à manger indépendante. Cette question de l'abbé, partageant directement le repas avec les hôtes poserait bien plusieurs autres difficultés que voici et qui sont autant de solutions à  cela :

a)comment peut-on  concilier la paix de la communauté avec un passage irrégulier, quelque peu bruyant, d'hôtes, circulant autour des repas,

b)l'aménagement d'un espace spécifique, réservé pour les repas des personnes de passage, résoud  ce problème et semble plus en vigueur chez les cistersiens

c)les frères "hôteliers"  nommés et désignés pour cette mission, assez spécifique, semble plus adéquate autour des repas dans.

d)les abbayes bénédictine semblent poursuivre leur habitude d'accueillir les hôtes au sein de leur réfectoire mais sans partager la table de l'abbé.

       Par contre , pour nous laïcs, cette question du partage des repas peut nous aider à mieux prendre en compte plusieurs aspects : humains, spirituels, et psychologiques qui ne peuvent pas nous échapper.

      D'abor nous pensons à la multitude de personnes qui sont condamnés à prendre leur repas dans la solitude , privés d'aides ou de compagnons de vie. Elles souffrent silencieusement de n'avoir personne à qui parler et avec qui échanger.

        Ensuite nous pensons aux" aidants" qui consacrent une grande partie de leur énergie à préparer la confection des repas dans un souci d'accompagnement et de soins auprès des personnes dépendantes. C'est alors l'humanisation autour des repas, soit à domicile, soit dans les services gériatriques et hospitaliers.

        Enfin la convivialité autour des repas rappelle le côté festif et d'entr'aide des repas, pris dans l'amitié et en  famille.

       Le souci de st Benoît peut utilement nous rappeler l'attention à porter aux repas : leur portage, leur partage, leur humanisation, leur signification symbolique dont le Christ s'est Lui-même inspiré pour nous en faire le plus grand message dans l'Institution eucharistique :

"Quand nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe, nous célébrons le mystère de la Foi"...(Prière Euch n°2)

Pour ouvrir cette belle page consacrée au partage de repas, considérons l'importance du PAM dit Programme Alimentaire Mondial crée en 1963 par l'ONU qui est devenue la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans les situations d'urgence pour améliorer l'état nutritionnel  dans le monde. Il est actif et assiste 80 millions de personnes dans plus de 80 pays.

             Et plus près de nous, La Banque Alimentaire, nous sollicite régulièrement pour un don, à destination de nos plus proches, qui recourent aux épiceries sociales : c'est bien à ces partages que nos tables peuvent s'ouvrir ! en laissant un peu de place à l'étranger, présent ou lointain !