Dans ce chapitre 52 "De l'oratoire du monastère" nous pénétrons dans le secret de la prière : prière du "cœur à cœur", prière intérieure, service de Dieu par excellence. Saint Benoît nous le présente ainsi : "L'oratoire sera ce qui indique son nom"                 et encore "...on n'y fera rien qui n'ait rapport à sa destination"

      Pour vous qui avez pénétré dans l'oratoire d'un monastère, voilà que st Benoît nous en donne une approche hautement monastique en nous orientant sur quelques pistes fondamentale, mais non exclusives :

- c'est le lieu qui nous rappelle la primauté de la prière,

-l'oratoire est consacré à la prière personnelle,

- il doit y règner une ambiance de profond respect et de dignité,

-c'est le moment d'une relation privilégiée  à Dieu où l'on peut se recueillir ,

- c'est la place prioritaire de la prière silencieuse.

                         Pour les laïcs, qui ne peuvent pas quotidiennement prier dans un oratoire  du monastère nous suggérons de rechercher un lieu et un moment de sa journée pour retrouver la possibilité de pouvoir se trouver dans cette relation  et situation particulières de la prière, dans la forme qu'ils pourront adopter. Le moment choisi sera celui que lui permet son emploi du temps et il mérite d'être placé de préférence lorsqu'ils auront pu prendre un peu de distance envers les obligations de leur devoir d'état : soit avant, soit après, selon les possibilités laissées à ce choix.

                        Le but de se créer un moment d'oraison, dans un espace défini, pourrait se traduire ainsi : se mettre face à soi-même et à Dieu en vue de trouver une mise en adéquation de sa vie avec son Seigneur, puis de pouvoir s'engager dans un cœur à cœur entre l'homme et son Dieu.

                           Le cadre de cet oratoire peut être tout simplement intérieur ou extérieurement crée pour soutenir sa prière, en sachant que dans le monde ouvert à toutes ses  obligations, la notion d'oratoire sera à créer, à imaginer et même à devenir évolutif. Il est impossible de recréer dans sa vie l'oratoire du monastère mais les changements de vie du laïc peuvent induire son imagination et sa création à restaurer le cadre d'un "oratoire invisible."

                               L'essentiel de ce chapitre, pour les laïcs, semble devoir rappeler l'insistance de saint Benoît pour prier. Nous pourrions ici, rappeler la pensée de saint Alphonse de Liguori, en sa fête, début Août :

"Qui prie, se sauve !"

Que l'oratoire soit extérieur ou intérieur, la prière est notre source de vraie transformation et de prise en compte des besoins des autres, dont nous avons charge ou qui attendent notre attention.