Le chapitre 48 "Du travail manuel quotidien"

nous introduit dans un équilibre souhaité par st Benoît entre travail et prière ( en latin  'Ora et Labora") Nous y découvrons la noblesse du travail manuel avec des nuances très précises dans ce passage :  " ils font le travail qu'on leur a commandé..."le moine reçoit son travail, pour en emploi déterminé et un certain temps. Cette distribution garantit à chaque moine une définition par une fonction sur décision de l'abbé. Par ce travail le moine contribue à gagner la vie et la survie matérielle de la communauté tout en pouvant aussi, ainsi, assurer  aumônes et redistributions financières pour d'autres causes. Nous voyons ainsi des "fondations monastiques" se développer dans le Tiers-Monde grâce à ces soutiens par exemple.

          Saint Benoît articule admirablement travail et lecture,( ou lectio-divina) avec le souci de garantir au moine un développement optimal dans la totalité de ses talents. On peut parler de son souhait de réalisation concrète de cet humanisme intégral que nous retrouvons dans l'enseignement social de l'Eglise La Règle aborde le travail dans sa dimension pratique mais aussi comme une occasion de faire un travail sur soi . C'est là le complément de la partie précédente de la Règle,(abordée hier) où nous avons parlé du sens spirituel du travail : rappelons que c'est bien  cette transformation de l'homme par l'intérieur qui peut conduire à donner sens et goût du travail.

        Pour nous laïcs cette organisation monastique n'est pas sans se heurter aux principes de l'encyclique "Gaudium et spes" (69-1)

"Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice..."

         A l'occasion de cette méditation je laisse à chaque priant de cette communauté  la possibilité de mener sa réflexion sur sa pratique personnelle sur certains points de l'organisation du travail dans la société  :

- la distribution des offres et des demandes d'emplois,

- le partage des ressources avec les plus "démunis" autour de nous,

- le chômage et le droit à une répartition du travail,

- les règles et les conditions du travail.

- notre souci de l'autre dans cette approche du travail.

En ce jour de la fête de sainte Marthe, qui sut accueillir Jésus pensons au sens de l'hospitalité, si chère  aussi à Saint Benoît.