Le chapitre 40 "De la mesure dans la boisson "ce 19 Juillet, évoque la mesure qui est synonyme d'équilibre et de modération, c'est un chemin qui donne la paix du cœur.

 Nous y découvrons le problème des limites dans la consommation , ici, du vin. D'emblée nous pouvons rappeler que tout abus peut mener à l'obsession et à la perte de nos moyens pour y résister, et cela peut même nous détruire : soit à petit feu soit brutalement. Nous retrouvons dans ce chapitre une double représentation possible qui se présente à tout homme :

- soit il recherche les biens d'en haut ,dans une voie spirituelle

- soit il se détourne de Dieu en cherchant à le remplacer par toutes tentatives humaines, matérielles qui risquent de la priver du salut, voulu par Dieu pour tout homme et femme.

        St Benoît se présente à nous aujourd'hui comme un très grand pédagogue et Maître spirituel. D'abord il fait preuve, ici, d'un véritable esprit d'accompagnement devant la diversité des personnalités des moines. Il ne juge  jamais la personne mais condamne le vice. Il aborde avec délicatesse la réduction de vin, ce qui, au niveau de la méthode pédagogique, amène à l'abstinence dans la consommation de vin . Il n'impose pas mais suggère :verset 4 "Ceux à qui Dieu donnerait la force de s'en abstenir....recevront un salaire particulier" Dieu les comblera !

Sans proscrire ni interdire (verset 6 ")...le vin ne convient aucunement aux moines"

       Nous pouvons même dire que St Benoît se montre thérapeute car il prend soin de la santé de ses moines "Puisque on ne peut en persuader les moines, convenons du moins de n'en pas boire jusqu'à satiété, mais modérément" Le malade ne connaît pas toujours les nuisances, dont il est porteur et qui entrainent sa maladie.

       St Benoît veut éviter le dérèglement organique total, pouvant détruire la volonté et le psychisme (verset 5) "Le supérieur ,ici  l'abbé , veillera à ce qu'il ne glisse pas jusqu'à la satiété  ou l'ivresse"     Nous constatons que la méthode proposée par saint Benoît, il y a 20 siècles, conserve toute son actualité dans la méthode de l'accompagnement dont nous en soulignons quelques traits :

-il est très pratique : il parle de réduction du vin, de contrôle ou encore d'abstinence

-il voit dans l'abus ou dans l'excès de consommation, des dommages possibles : psychologiques, affectifs, dont la perte de sa liberté et du contôle  de soi et pour les moines une indisponibilité aux exigences divines à cause des difficultés trop importantes

-il présente les qualités d'un bon médecin du corps et de l'âme. IL peut et il veut soigner s'il y a l'écoute et si nous reconnaissons le mal qui nous habite et qui encombre notre marche vers la guérison. L'important réside alors dans une juste reconnaissance de ses fautes pour demander la solution et l'aide

-st Benoît fait appel à la motivation. Il s'adresse au cœur profond et n'impose pas d'interdit. La "mesure" est le moyen d'évoluer dans un juste milieu à condition que l'homme use de sa liberté de choix et de discernement !

Sachons demander l'aide de Dieu : (prière du matin dans PTP Jeudi III)

"Seigneur éveille nos yeux et guide nos pas,

Devant les pièges de l'argent et de l'orgueil, dessille nos yeux et guide nos pas.

Sur les hommes qui n'ont pas reçu ta lumière, fais lever ton soleil!"