L'école de la prière

A n’en point douter, les apparitions de la Vierge Marie à l’Ile Bouchard sont une véritable école de prière.

Tout y est : la puissance, la nécessité et la forme de la prière.

De la puissance de la prière

La partie la plus éclatante de ces apparitions est sans conteste son lien indéniable avec un évènement politique décisif pour l’histoire de notre pays.

La Vierge Marie est apparue du 8 au 14 décembre 1947.

Au sortir de la seconde guerre mondiale, la France est exsangue. En 1947, il y a encore moins à manger qu’en 1945. Les citadins sont rationnés, la situation économique est au plus bas.

En novembre 1947, le parti communiste et la CGT, pilotés par Moscou, lancent alors une grève générale. Les conscrits sont appelés, la France est au bord de la guerre civile. Staline lorgne sur le pays qui, s’il tombait entre ses mains, entraînerait probablement avec lui tous les autres pays d’Europe occidentale.

La Sainte Vierge avait donc bien raison de dire à Jacqueline et Jeanne Aubry, Nicole Robin et Laura Croizon, les quatre voyantes de L’Île-Bouchard :

Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin.

Et encore:

Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger.

Les petits enfants ont prié.

Quelques jours plus tard, un imbroglio entre la tête du mouvement insurrectionnel et Moscou entraîne un appel à la reprise pacifique du travail. L’insurrection s’arrête miraculeusement, du jour au lendemain, sans aucune effusion de sang.

Quatre enfants avaient prié.

« Amen, je vous le dis : 

si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : 

“Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera ; 

rien ne vous sera impossible. »

Mt 17,20

De la nécessité de la prière

Notamment du fait de sa puissance, la prière est une nécessité urgente qui est répétée inlassablement par la Sainte Vierge tout au long de ses apparitions :

Allez dire à Monsieur de curé de venir ici à 2 heures, d’amener les enfants et la foule pour prier.

Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles mais pour vous demander de prier pour la France.

Priez-vous pour les pécheurs ?

Bien, surtout priez beaucoup pour les pécheurs.

Il faut prier et faire des sacrifices.

Marie précise d’ailleurs qu’elle est apparue à l’Ile Bouchard parce qu’il y avait là-bas des personnes pieuses.

« Priez sans cesse »

1 Th 5, 17

De la forme de la prière

La Sainte Vierge se place comme une institutrice attentive et patiente, qui répète inlassablement les mêmes consignes.

Ainsi, la plupart des apparitions de l’Ile Bouchard commencent par cette consigne de la Vierge Marie : 

Chantez le Je vous salue Marie.

Marie précise :

Dites à la foule de s’approcher pour réciter une dizaine de chapelet.

A la fin des dizaines, c’était souvent la Dame elle-même qui énonçait trois fois « O Marie conçue sans péché » et les enfants de répondre : « Priez pour nous qui avons recours à vous. »

Elle demande régulièrement au cours des apparitions :

Voulez-vous bien rechanter le Je vous salue Marie ?

Bien, surtout priez beaucoup pour les pécheurs. Une dizaine de chapelet. Et les trois invocations.

Récitez une dizaine de chapelet.

Continuez le chapelet.

Récitez une dizaine de chapelet, les bras en croix.

L’insistance de Marie à ce que les enfants et la foule prient le chapelet est saisissante. Le message est clair : il faut prier le chapelet et beaucoup.

En ces temps où nous pressentons que le combat se porte de plus en plus sur le terrain spirituel, peut-on douter de l’actualité de ce message ?

Peut-on douter de l’appel de Marie aujourd’hui dans notre vie personnelle et dans notre vie citoyenne ?

Comment interpréter l’incendie de Notre-Dame-de-Paris qui n’a atteint que la charpente en laissant intactes les si précieuses reliques qu’elle contenait et en laissant également intacte la statue de Marie pleurant Son Fils ? Cette photo de la Croix trônant dans la lumière au milieu des cendres n’est-elle pas le signe d’un appel de Dieu à nous tourner vers notre Sauveur au milieu de notre monde qui court à sa perte, loin de Lui ?

Comment ne pas voir que, par cet incendie, des centaines, voire des milliers, de bouches ont unis leurs murmures et leurs chants dans un appel jaillissant spontanément vers le Ciel pour implorer Dieu que les flammes épargnent ce monument si cher au cœur de tous les français ?

Et, plus récemment dans l’actualité, peut-on douter de l’effet de la prière sur le cœur de Dieu afin que soit sauvé le malheureux Vincent Lambert, victime de la dureté de cœur d’un monde sans repère, sans espoir et sans Dieu ?

Le coup de théâtre qui a eu lieu dans la nuit au travers de l’arrêt de la Cour d’appel est un appel à la réflexion.

Dieu a le regard tourné vers la France et attend d’Elle qu’Elle se tourne vers Lui à son tour.

Alors, chacun, soyons cette France-là, cette France à la fois fière de son héritage de Fille aînée de l’Eglise et, à ce titre aussi, humble devant les hommes.

Soyons cette France-là, qui montre l’exemple de la charité et de la communion d’Amour envers les plus faibles.

Soyons cette France-là, qui porte, comme un étendard, le message d’Espoir et d’Amour de l’Eglise à la face du monde.

Soyons cette France-là, qui répond à l’appel de Notre-Dame-de-la-Prière à travers la prière pour la France.

Alors, avec une tendresse particulière, Dieu posera Son regard sur chacun de nous pour bénir notre vie et, à travers nous, bénir la France si chère à Son Cœur de Père.

Alors, à vos chapelets !

Et n’oubliez pas à la fin : 

Embrassez la Croix de Mon chapelet.