Faut-il différer le baptême des enfants ?
Les petits voyants de Fatima ont été baptisés très tôt après leur naissance, tous les 3 sur les fonds baptismaux de l'église paroissiale. En effet, il s'est écoulé, 2 jours pour Lucie, 18 pour François, 9 pour Jacinthe entre leur naissance et leur baptême.
Depuis plusieurs dizaines d'années, certaines familles ont pris l'habitude de retarder de façon plus ou moins importante le baptême de leurs enfants, allant même jusqu'à dire que leurs enfants choisiraient eux même d'être baptisés lorsqu'ils auraient l'âge de poser une telle demande.
Que penser de cette position ? C'est l'abbé Laurent Spriet, du diocèse de Lyon qui répond à cette interrogation dans l'article ci-dessous.
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Un petit bébé est né. Il a la vie naturelle mais il ne possède pas la vie de Dieu dans son âme car il est né avec le péché originel, c'est-à-dire avec cet état de privation de la justice et de la sainteté originelle que Dieu avait donné à nos premiers parents. Il a donc besoin de renaître de l'eau et de l'Esprit-Saint pour pouvoir espérer entrer dans le Royaume des cieux.
Telle est la foi de l'Eglise parce que c'est la Révélation de Dieu. Jésus ne dit-il pas à Nicodème : « Amen, amen je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3, 5) ? La peine du péché originel est la privation de la vision de Dieu (cf. notamment la lettre du pape Innocent III à Humbert, archevêque d'Arles). C'est la raison pour laquelle le Catéchisme de l'Eglise catholique peut dire : « Le seigneur lui-même affirme que le Baptême est nécessaire pour le salut. Aussi a-t-il commandé à ses disciples d'annoncer l'Evangile et de baptiser toutes les nations (cf. Mt 28,20). Le Baptême est nécessaire au salut pour ceux auxquels l'Evangile a été annoncé et qui ont eu la possibilité de demander ce sacrement (cf. Mc 16, 16).
L'Église ne connaît pas d'autre moyen que le baptême pour assurer l'entrée dans la béatitude éternelle ; c'est pourquoi elle se garde de négliger la mission qu'elle a reçue du Seigneur de faire « renaître de l'eau et de l'Esprit » tous ceux qui peuvent être baptisés » (Catéchisme de l'Eglise Catholique CEC 1257). L'Eglise ne connaît pas d'autres moyens. Cela ne veut pas dire qu'il ne peut y en avoir d'autres de facto. Car si Dieu a lié le salut au sacrement du Baptême, il n'est pas Lui-même lié à ses sacrements.
Dieu peut donner sa grâce en dehors des sacrements et Il le fait : Nous connaissons au moins deux suppléances du « baptême d'eau » (le sacrement) qui sont le « baptême de sang » et le « baptême de désir » (cf. CEC 1258-1259).
Il peut y en avoir d'autres. C'est ce que pense, par exemple, Dom Pateau, le Père Abbé de Fontgombault, qui a publié un excellent ouvrage de théologie sur la question du « salut des enfants morts sans baptême » (avant d'avoir atteint l'âge de raison). Mais il n'en demeure pas moins que le Catéchisme de l'Eglise Catholique poursuit : « Quant aux enfants morts sans Baptême, l'Église ne peut que les confier à la miséricorde de Dieu, comme elle le fait dans le rite des funérailles pour eux. En effet, la grande miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés (cf. 1 Tm 2,4), et la tendresse de Jésus envers les enfants, qui lui a fut dire : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas » (Mc 10, 14), nous permettent d'espérer qu'il y ait un chemin de salut pour les enfants morts sans baptême. D'autant plus pressant est aussi l'appel de l'Eglise à ne pas empêcher les petits enfants de venir au Christ par le don du saint Baptême » (CEC 126l).
D'autant plus pressant est l'appel de l'Eglise !
Qui entend cet appel aujourd'hui ? Qui le relaie ? Combien de parents diffèrent beaucoup trop le baptême sacramentel de leur enfant ? Pourquoi laisser un petit enfant sous l'emprise du péché originel et du démon durant des mois ? Pourquoi ne pas lui donner rapidement la grâce de devenir le temple vivant de la Sainte-Trinité ? Que de négligences sur ce point dans la vie chrétienne de tant de fidèles ! Le baptême assure l'entrée dans la gloire à un petit enfant malheureusement décédé avant d'atteindre l'âge de raison et seul le baptême assure cette heureuse issue. La nécessité du baptême pour le salut n'est guère prêchée... C'est le moins que l'on puisse dire. Que dirait aujourd'hui l'évêque Bernard de Saintes qui édictait ce décret entre 1141 et 1166 « Nous avons établi... que les enfants soient présentés au baptême en toute hâte de peur que, mourant sans la grâce baptismale, ils ne périssent » (cf. J-CH Didier, Faut-il baptiser les enfants ? La réponse de la tradition Paris, Cerf 1967, p 224) ? Cette prescription n'est pas celle d'un autre âge qu'il faudrait regarder avec condescendance puisque nous serions, nous, des esprits modernes éclairés... C'est la conséquence pratique de la foi de l'Eglise.
Mais Jésus, « le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8). En 1958 la Sacrée Congrégation du Saint-Office, avec l'approbation du vénérable Pie XII, avertissait les fidèles que « les enfants doivent être baptisés le plus tôt possible » (18 février). Cette volonté est rappelée, aujourd'hui encore, dans le Code de droit canonique qui régit la vie de l'Eglise : Can. 867 « § 1. Les parents sont tenus par l'obligation de faire baptiser leurs enfants dans les premières semaines ; ils iront trouver leur curé au plus tôt après la naissance et même avant, afin de demander le sacrement pour leur enfant et d'y être dûment préparé § 2. Si l'enfant se trouve en danger de mort, il sera baptisé sans aucun retard ».
Il est bien évident que l'Eglise accueille aussi au baptême les enfants qui sont nés depuis plusieurs mois ou plusieurs années, parce que le baptême est l'instrument ordinaire du salut voulu par le Christ et qu'elle veut, comme Lui, que toute personne soit sauvée (cf' 1 Tm 2,4) Cependant l'Eglise ne peut encourager cette pratique ou l'enseigner comme étant « bonne » ou « normale ».
Abbé Laurent Spriet
Suite à la première publication sur le baptême, une priante m'a fait parvenir la constatation d'un prêtre exorciste le Père Jean-Régis Fropo qui a fait un double constat : le Rituel du baptême des petits enfants de 1970 a été tant expurgé qu'il ne combat pas l'influence démoniaque pouvant opérer dès la naissance et même dans la vie intra-utérine. Il donne 7 exemples et propose une solution que je vous laisse découvrir avec le lien que cette priante m'a communiqué.
Et moi aussi, est-ce que j'irai au Ciel ? Oui, tu iras a répondu Notre Dame à Lucie le 13 mai 1917.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6