Réconciliation

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Chers compagnons de prière,


En ce dernier jour de notre neuvaine suivons Padre Pio dans ce qui constituait à la fois le but de chacune de ses journées, et le moyen par lequel il vivait sa destination sur terre chaque jour, suivons-le là où commençaient ses journées et vers quoi elles tendaient : suivons-le au saint Autel.



La Messe de Padre Pio

Des milliers de pèlerins faisaient le long voyage jusqu’à ce couvent de l’Italie escarpée du sud, pour assister à cette Messe dont ils avaient souvent tant entendu parler. Qu’était donc la Messe de Padre Pio ? 

“La Messe du Padre Pio peut durer une heure et demie ou deux heures. Un Ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, ayant eu la grâce de suivre l'une d'elles, écrivait: « Jamais de ma vie je n'ai assisté à une Messe aussi bouleversante. La Messe devenait – ce qu'en réalité elle est – un acte absolument surnaturel. Quand sonna l'élévation de l'Hostie, puis du Calice, le Padre Pio s'immobilisa dans la contemplation. Combien de temps ?... Dix, douze minutes, davantage peut-être... L'on n'entendait plus dans cette foule que le murmure de la prière».” (Dom Antoine Marie, Lettre de l’Abbaye saint Joseph de Clairval)


Chaque jour à l’Autel Padre Pio, par l’union intime à Jésus, se fait littéralement, très réellement, victime. C’est le sens qu’il a donné à sa vie de prêtre dès son ordination. Au dos de son image d’ordination (le 10 août 1910) il a en effet écrit cette prière, programme d’une vie et engagement profond envers le Seigneur :

“Jésus, mon souffle et ma vie, 

Aujourd’hui, en tremblant, 

je vous élève dans un mystère d’amour.

Qu’avec vous, je sois, pour le monde, Voie, Vérité et Vie.

Et, par vous, 

Prêtre saint, victime parfaite.”


Padre Pio donne tout son être au mystère de l’amour de Jésus et c’est ainsi qu’il lui est donné de se faire victime pour nous tous.


La messe de Padre Pio se fait alors offrande intime : “Je fais chaque jour l’offrande de nos coeurs à Dieu dans le saint Sacrifice de la Messe” (lettre de direction spirituelle 24 décembre 1917)

Alors qu’on lui demande : “Je vous ai vu trembler lorsque vous montiez les marches de l’Autel. Pourquoi? Pour ce que vous deviez souffrir ?” Il répondit superbement, dans un mystère que nous ne pouvons que recevoir avec une infinie gratitude : “Non pas pour ce que je devais souffrir, mais pour ce que je devais offrir !”


Cette offrande se fait par l’embrasement de son coeur vidé de lui-même et tout donné à Jésus. Il confie ainsi à son directeur spirituel : “Parfois à l’Autel je sens une telle brûlure en toute ma personne que je ne puis le décrire. Surtout le visage qui me semble vouloir s’enflammer tout entier” (lettre Père Benedetto septembre 1911) 



Laissons-nous bouleverser comme tant de pèlerins par la force du mystère d’union qui s’opère à la Messe de Padre Pio. Ecoutons les impressions du Père Derobert vivant sa première messe au côté de Padre Pio : “Son regard se promène sur l’autel, se fixe par instants sur le crucifix, mais vite, il détourne la tête. On dirait qu la vision du Crucifié lui fait mal.

Il mit très longtemps à pouvoir consacrer le pain et le vin. Ensuite, comme prostré, s’écroulant à genoux par terre, n’osant regarder ni l’hostie, ni le calice, il semblait ébloui, détournant les yeux. Parfois, cependant, il fixait un regard très doux, quoique très rapide”

La relation de Padre Pio à Jésus n’est peut-être jamais aussi charnelle que dans ce moment terriblement intense où il laisse se réaliser à travers lui ce mystère d’amour par lequel et dans lequel il donne Dieu au monde.

Tout le rôle du prêtre pour Padre Pio est de donner Dieu à ses frères d’exil, et d’être instrument du don de Dieu aux homme dans l’eucharistie. Dans une lettre au Père Benedetto, alors qu’il vit une période d’exil intérieur, de retrait de la présence divine de son âme, il adresse à son directeur spirituel, en tant que prêtre, ces mots magnifiques : “J’ai faim, mon Père, du retour de mon Dieu dans mon âme. Donnez-le moi, rassasiez-moi de Lui qui est ma vie, qui est mon Tout…

Recevoir Jésus demande une participation profonde : “Je crois que la très sainte Eucharistie est le grand moyen pour aspirer à la sainte perfection, mais il faut la recevoir avec le désir et l’engagement d’ôter de son coeur tout ce qui déplaît à Celui que nous voulons avoir en nous.” (27 juillet 1917)

Cette participation à la Communion consiste à nous laisser façonner totalement par Dieu, dans une attitude que résume parfaitement les mots et la vie toute entière de Padre Pio : “Seigneur, vide-moi de moi-même et remplis-moi de Toi”.



Vidé de lui-même, Padre Pio réalise à chaque Messe l’union du ciel et de la terre :

“Configuré au Christ par ses stigmates, le Padre Pio vit la Messe en union intime à la Passion de Jésus : «La Messe est une sorte d'union sacrée entre Jésus et moi. Quoique bien indignement, je souffre tout ce qu'il a souffert, Lui qui a daigné m'associer au mystère de la Rédemption». Souvent le Padre pleure pendant la célébration du Sacrifice, et il explique à une personne qui s'en étonne: « Vous paraît-il peu de chose qu'un Dieu converse avec ses créatures? Et qu'il soit contredit par elles? Et qu'il soit continuellement blessé par leur ingratitude et leur incrédulité? » " (Dom Antoine Marie, op. cit.) 




De la Communion à la Confession

La messe de Padre Pio mène au confessionnal. C’est l’itinéraire que suivront en effet nombre de curieux ou de réfractaires, venus parfois dans l’idée de confondre un gourou ou les effets d’une piété naïve, et qui, saisis par ce qui se produit en eux durant la Messe, feront la queue des heures pour qu’en confession Padre Pio lise dans leur âme et les ramène sur le chemin de Dieu. En plaçant face à l’oeuvre de la Rédemption, revécue dans sa chair par Padre Pio, cette Messe à laquelle on ne parvient pas à se dérober, ravive en chacun le sens du péché, cette blessure d’amour infligée à Dieu.

Padre Pio nous met ainsi face à nos péchés oubliés et les prend sur lui afin de consoler Dieu et de nous remettre en route :

“Participant lui-même d'une manière exceptionnelle, dans son corps et dans son âme, aux souffrances de la Rédemption, il perçoit avec une acuité particulière la gravité du péché. Un homme d'âge mûr, qui ne s'était pas confessé depuis l'âge de sept ans, s'agenouille un jour au confessionnal du Padre Pio. Peu à peu, tandis que sa conscience s'allège, il voit le Padre pâlir et transpirer. Certains pénitents affirment qu'ils ont vu des gouttes de sang perler à son front tandis qu'ils décrivaient leurs infidélités. « Âmes, âmes ! quel prix coûte votre Salut ! » s'écrie un jour le Père. À notre époque, le péché ne fait plus horreur. « Dans les jugements d'aujourd'hui, disait le Pape Paul VI, on ne considère plus les hommes comme pécheurs ; ils sont catalogués comme sains, malades, honnêtes, bons, forts, faibles, riches, pauvres, savants, ignorants ; mais le mot péché ne se rencontre jamais » (20 septembre 1964). Il y a cependant des hommes comme le Padre Pio qui ne pactisent pas avec le mal et qui sont bouleversés à la vue du péché et du malheur de ceux qui vivent en état de péché mortel.” (Dom Antoine, op. cit.)


De la Messe au confessionnal : une même mission d’expiation

Écoutons le Père Derobert, et prenons conscience de l’ampleur de la mission qui fût celle de Padre Pio : 

“Padre Pio était l’homme de la Messe, le modèle, pourrait-on dire, de chaque prêtre. On ne pouvait “assister” à sa messe, on devenait, presque malgré soi, “participant” de ce drame qui se jouait chaque matin sur cet autel où, crucifié avec le Crucifié dont il revivait la douloureuse Passion, il nous apprenait, par sa sublime célébration, que notre Salut ne pourrait s’obtenir que si d’abord la Croix était plantée dans notre vie”.

le Père Derobert décrit “une vie entière centrée sur Dieu, sur Jésus reçu à la Messe le matin [...]. Il faut l’avoir vu, harcelé sans cesse par des gens - dont j’étais - et je n’ai pas honte de le dire ! Quand on a un saint sous la main, il ne faut pas le laisser échapper ! Il faut l’avoir entendu gémir à l’intérieur du confessionnal à l’aveu qu’il recevait de certains péchés. Il faut avoir pris conscience que Jésus, qui vivait en lui, souffrait en lui, de ces fautes, ces insultes à Dieu. Il continuait, le cher Père, à célébrer sa Messe… toute la journée. Il récoltait les fautes, les péchés, les crimes. Il les expiait par sa souffrance permanente et offrait tout cela à la Messe du lendemain matin.”


A l’autel comme au confessionnal, il accomplissait, en totale union à son cher Jésus, la vocation de Jésus scellée à Gethsémani : être pont entre Dieu et les hommes


A propos de sa mission il déclarera en effet : “comme prêtre j’ai une mission de propitiation : je dois incliner Dieu à regarder avec faveur les besoins de la famille humaine.” (déclaration au journal La Casa mai 1957). Il réconcilie ainsi Dieu avec les hommes qui le blessent tant. Et au confessionnal il réconcilie patiemment les hommes avec Dieu. C’est dans le pouvoir de la Croix que se fonde le pouvoir du confessionnal : “rivé à son confessionnal comme Jésus au bois de la croix, Padre Pio réconcilie à Dieu hommes et femmes de toutes conditions” (Frère Jean-Dominique, Padre Pio, Le Buisson Ardent)


Le sacrement de réconciliation est un don de Dieu lui-même, il est une réponse au besoin de Dieu. C’est pourquoi il était donné à Padre Pio une capacité mystérieuse à lire dans les âmes. Quand on l’interrogeait à ce sujet il répondait simplement : “Je sais tout dans la lumière de Dieu !”

Lumière de Dieu… c’est ce que fût Padre Pio dans et pour notre monde. Plaçons-nous dans cette lumière. Mettons-nous dans la lumière de la présence de Padre Pio, et tâchons de faire notre examen de conscience. Quelles sont les fautes, les faiblesses, les errances, qui nous tiennent éloignés de Dieu ? Quelles sont les blessures que nous avons infligées à nos frères et à Dieu ? Remettons-nous en à Padre Pio, peut-être verrons-nous venir à notre esprit des souvenirs oubliés, que nous pensions réglés, et sur lesquels pourtant nous avons encore à travailler. Laissons-nous guider par Padre Pio vers un remords sincère, un nettoyage de notre coeur afin de le vider de tous nos égoïsmes. Vidons-nous de nous-mêmes en un examende conscience sincère dans la lumière de Padre Pio, et laissons Padre Pio nous donner Dieu, nous donner qu’à son exemple Dieu soit le tout vers lequel tend notre vie.



Quittons notre neuvaine par la louange lumineuse à Dieu de saint François d’Assise, “Père séraphique” de Padre Pio, et laissons-nous bénir par lui : 


Louange de Dieu

Tu es Saint, Seigneur Dieu,

toi seul qui fais des merveilles. 

 

Tu es fort.

Tu es grand.

Tu es très-haut.

Tu es roi tout-puissant,

ô Père saint, 

roi du ciel et de la terre.

 

Tu es trine et Tu es Un, Seigneur Dieu.

Tu es le bien, tout le bien, le souverain bien,

le Seigneur Dieu vivant et vrai.

 

Tu es amour et charité.

Tu es sagesse.

Tu es humilité.

Tu es patience.

Tu es assurance.

Tu es quiétude.

Tu es repos.

Tu es joie, Tu es liesse, Tu es notre espérance.

Tu es justice et tempérance.

Tu es toute richesse et notre suffisance.

 

Tu es beauté.

Tu es douceur.

Tu es notre protecteur,

Tu es notre gardien et notre défenseur.

Tu es force.

Tu es fraîcheur.

 

Tu es notre espérance.

Tu es notre foi.

Tu es notre amour,

Tu es notre grande douceur,

Tu es notre vie éternelle,

grand et admirable Seigneur,

Dieu tout-puissant,

Miséricordieux Sauveur.

 

 

Bénédiction de saint François

Que le Seigneur te bénisse et te garde ;

que le Seigneur te découvre sa Face et te prenne en pitié.

Qu’il tourne vers toi son Visage

et te donne la paix. 

Que le Seigneur, frère, te bénisse !



Le jeudi Saint et le vendredi Saint s’ouvrent à nous pour nous conduire jusqu’à Pâques. Je vous remercie de m’avoir accompagnée au long de cette neuvaine et vous souhaite chaleureusement une belle montée vers Pâques, en union profonde de coeur à Jésus dans toute sa splendeur : Jésus crucifié.




 



Prière de la communauté

"Ta Croix, ô Jésus, résume les souffrances du monde" Prière de Benoît XVI

Dieu notre Père, nous contemplons dans la Croix de ton Fils les plaies de sa Passion glorieuse, chemin qui conduit chaque baptisé à une union profonde, intime, par cet acte suprême d'Amour. Ta Croix, ô Jésus, résume les souffrances du monde. Elle est surtout le signe tangible de ton Amour, mesure de la Bonté du Père envers l'homme blessé par le péché ; voie de sanctification pour qui cherche ton Visage. Ce n'est qu'en se laissant illuminer par la Lumière de ton Amour que l'homme et la nature entière peuvent être rachetés, que la beauté peut finalement refléter la Splendeur de ton Visage, comme la lune reflète le soleil. En jaillissant de la Croix glorieuse, ton Sang recommence à vivifier les os desséchés de l'Adam qui est en nous, pour que chacun retrouve la joie de se mettre en marche vers la sainteté. Que cet Amour nous ravisse ô Jésus, rende notre cœur humble, pour être intimement configuré à Toi par les larmes de la prière, cette participation intérieure de notre amour répondant à ton Amour. Ainsi soit-il.

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2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à Padre Pio : Suivons la voie du Calvaire

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