Cinquième dimanche de Carême
Image : Marie-Madeleine (abbaye Saint-Martin de Mondaye)
Méditation
Le pharisaïsme était né de la volonté de répondre à l’appel des prophètes en opérant un retour fervent à la Loi, parole de Dieu. Mais, de fait, avec le temps, ses adeptes en sont arrivés à un légalisme rigoureux qui pouvait les conduire à juger et à mépriser ceux et celles qui manquaient à suivre les prescriptions de la Loi. Nous voyons plusieurs fois dans les évangiles comment certains scribes et pharisiens pouvaient juger les publicains et même le peuple… C’est ainsi que certaines autorités juives disaient de ce peuple dont ils avaient la responsabilité : « Il y a tout juste cette masse qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits » (Jn 7, 49).
Il va de soi que nous, nous sommes des convertis ou en chemin de conversion. Nous avons conscience de notre état de pécheurs, nous sommes vrais dans notre demande de pardon au début de chaque Eucharistie, mais nous avons besoin de nous affirmer dans notre Foi, de nous appliquer à vivre la Parole de Dieu. Nous tenons à être certains d’être dans la vérité sur le bon chemin qu’est le Christ. Mais alors entrons avec lui dans la voie de la miséricorde : "Ne vous posez pas en juges afin de n’être pas jugés…" (Mt 17, 1).
Malgré tout il peut nous arriver de dire en toute bonne conscience : « Je ne comprends pas que… », « Je ne puis comprendre que… ». A ce moment-là doit nous revenir à l’esprit la parole de Jésus : « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ! Et la poutre qui est dans ton oeil, tu ne la remarques pas ? » (Mt 7, 3)
Acceptons de reconnaître que l’appel à la conversion concerne à tout instant chacun d’entre nous, libérons-nous de nos rigidités dans nos convictions car le Christ nous demande non seulement de suivre la voie de la miséricorde mais d’être « miséricorde ».
En demandant à Jésus de trancher le cas de la femme adultère, les pharisiens espèrent le mettre dans l’embarras ; car s’il permet l’application de la peine prévue par la Loi de Moïse, il va se distancer de ceux qui lui sont attachés et qui ne vont plus le reconnaître ; s’il pardonne, il se mettra en contradiction avec la Loi. Jésus ne se laisse pas piéger, il est habile, ou plutôt il est génial… car, au-delà de son habileté, il crée une ouverture vers la vie et refoule un enfermement vers la mort.
Tout d’abord à l’interrogation des pharisiens, Jésus fait silence ; il est resté assis et il ne répond que par des graffiti sur le sol pour faire durer le silence et donner ainsi plus de poids au jugement à venir.
Devant l’insistance des juges, Jésus les renvoie à leur propre condition de pécheurs devant cette Loi qu’ils brandissent : "Que celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre!". C’est « divin » !! Et ils s’en vont, les anciens partent les premiers peut-être parce que plus sages, ils reconnaissent leur condition pécheresse.
Les accusateurs s’en sont allés sans avoir jamais adressé la parole à la femme. Ils l’ont enfermé dans le cercle de leur jugement. Le cercle s’est ouvert, mais elle y reste enfermée.
Pour qu’elle en sorte, il faut quelqu’un lui parle et permette de sortir de l’enfermement du péché :
Moi, non plus je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus.
Elle est devenue quelqu’un qui a un avenir, elle est devenue « humaine », là, sur un chemin de vie.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6