Aimer Jésus

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Chers compagnons de prière,


En ce sixième jour de notre neuvaine sous la direction de Padre Pio, demandons-lui de nous apprendre à aimer Dieu en vérité. Laissons-nous guider sur le chemin de l’amour du doux Jésus.



Le joug de l’amour divin

Entrons dans le mystère de l’amour de Dieu, cet amour que Dieu nous donne et qu’Il nous donne à lui donner. Pour y entrer acceptons qu’il échappe par nature à notre compréhension : “Mon coeur aime beaucoup plus que mon intelligence ne connaît” (lettre au Père Benedetto 1e novembre 1913). En découle le superbe conseil spirituel de Padre Pio que nous avons déjà rencontré : "Continuez et efforcez-vous d'aimer Jésus toujours davantage et ne cherchez pas à savoir autre chose." (lettre du 21 juin 1914)


L’amour de Dieu est un amour qui nous façonne. Comme l'a si bien dit saint Charbel dans une de ses homélies, il n’est ni un sentiment ou une émotion, ni un attachement, il est lumière qui nous polit pour nous achever.

Cheminons dans cet amour en écoutant Padre Pio : 

“Par les coups réitérés de son marteau... l'Artiste divin taille les Pierres qui doivent servir à l'érection de l'Eternel Edifice. Chaque âme destinée à la gloire éternelle peut se dire en toute justice qu'elle est une de ces pierres, indispensables. Quand un entrepreneur veut construire une maison, il doit au préalable nettoyer et niveler le terrain ; le Père céleste agit ainsi avec l'âme élue qui a été conçue, de toute éternité, pour le but qu'il se propose ; c'est pourquoi il lui faut employer le marteau et le ciseau. Ces coups de ciseau sont les ombres, les peurs, les tentations, les afflictions, les craintes spirituelles, et aussi les maladies corporelles. Remerciez donc le Père céleste pour tout ce qu'Il inflige à votre âme. Abandonnez-vous à Lui totalement. Il vous traite comme Il a traité Jésus au Calvaire.

C'est par une soumission complète et aveugle que vous vous sentirez guidés à travers les ombres, les perplexités et les combats de la vie. "L'homme obéissant chantera victoire", nous dit l'Ecriture. Si Jésus se manifeste à vous, remerciez-le, s'il se cache à votre vue, remerciez-le encore. Tout cela compose le joug d'amour.

N'écoutez pas ce que votre imagination vous dit. Par exemple, que la vie que vous menez est incapable de vous conduire au bien. La grâce de Jésus est là, qui veille et vous fera agir pour ce bien. Soyez sûr que plus une âme aime Dieu, moins elle Le sent. La chose semble étrange et impossible si on la considère du point de vue de la créature déchue, mais dans le royaume de l'amour de Dieu tout est différent. "


"Plus une âme aime Dieu, moins elle Le sent"... Laissons-nous initier plus avant à ce mystère de l'amour divin comme lent polissage de notre âme, dont Padre Pio nous parle d'expérience :

"qu'est-ce que l'amour de Dieu ? En substance, l'amour de Dieu est un octroi de notre volonté à Dieu, qui le place au-dessus de tout, en raison de son infinie bonté... S'accompagne-t-il d'effusions ? Alors c'est toute la gamme des ravissements, ce que j'appelle "accidents", spirituels ou sensitifs... Je ne donnerais pas cher de l'âme qui s'y attacherait, négligeant la dévotion en substance. Pour pallier à cet écueil Notre Seigneur se hâte, dès qu'il juge notre âme assez forte, assez vouée à Son service, de lui retirer les douceurs de naguère. Il va même jusqu'à lui retirer la faculté de prier, de méditer, l'abîme dans les ténèbres et la sécheresse.

Ce retournement terrifie ; l'âme, sans doute, a commis un grave délit, pour s'être attiré une telle disgrâce ?... Elle fouille sa conscience, passe au crible ses moindres actes, et ne décelant rien qui justifie son infortune conclut qu'elle est abandonnée…

Ce que l'âme prend pour un abandon est une faveur insigne. C'est la transition du concevable à la durée contemplative, où l'on n'accède que purifié. Si l'âme pouvait seulement savoir que Dieu en s'écartant infuse une clarté plus pure à l'intellect, et une lumière nouvelle et plus efficace à l'âme, par quoi elle est rendue apte aux choses divines, par delà le discursif, dans la vision directe, et toute exquise, délicate, ineffable. On m'objectera que si cette lumière est tellement meilleure, l'âme devrait, ses pouvoirs décuplés, saisir son objet... Mais n'allons pas si vite : pour apprécier l'état d'oraison, il faut avoir rompu tout attachement... Mon Dieu ! Dans cette obscurité je vois un rayonnement qui se diffuse... Souvenez-vous, l'amour de Dieu n'a jamais son content."


Comment nous engager sur cette voie de l'amour de Dieu qui nous façonne ?

“La grâce de Jésus est là, qui veille et vous fera agir pour ce bien”... : le chemin de l’amour divin est Jésus lui-même, la grâce de Jésus agissant en nous.

Suivons la voie que Dieu nous donne en même temps qu’Il s’y donne à nous : aimons Jésus. Laissons-nous façonner par cet amour dont on ne possèdera jamais l'objet.



Vivre en Dieu c’est laisser Jésus vivre en nous

Padre Pio nous montre combien l’union aimante à Jésus mène à l’union à la volonté de Dieu.

“Jésus se fait sentir intimement à mon âme.. Le moindre défaut que je commets devient une épée qui me transperce le coeur. Certains moments, je suis porté à m’exclamer avec l’Apôtre, mais non, hélas, avec la même perfection : “Ce n’est plus moi qui vis”, car je sens bien que quelqu’un vit en moi.


Cet amour de Jésus est un amour palpitant, qui se déploie dans une relation vibrante à un Jésus vivant. Laissons-nous embraser par les mots habités de Padre Pio :

"c'est pour moi un grand malheur que de n'être pas en mesure d'exprimer et de formuler tout ce volcan toujours embrasé qui me brûle et que Jésus a allumé dans ce coeur si petit. Tout se résume à ceci : je suis dévoré de l'amour de Dieu et de l'amour de mon prochain. Pour moi, Dieu est toujours présent à mon esprit et empreint dans mon coeur. Jamais je ne Le perds de vue, ému d'admirer sa beauté, ses sourires, et ses souffrances, ses miséricordes, ou les rigueurs de sa justice.(lettre du 20 novembre 1921)


Cet amour, que Padre Pio nomme sa "bienheureuse prison", façonne son âme et l’amène à la souffrance de voir ses frères en exil de Dieu. Ecoutons cette souffrance où l’amour de Dieu et l’amour pour ses frères se mêlent :  “épuisé et plongé dans une amertume extrême, dans la désolation la plus désespérée, dans l’angoisse la plus tourmentée, non de pas pouvoir retrouver mon Dieu, mais de ne pas gagner tous mes frères à Dieu” (lettre du 6 novembre 1919)

Entendons les aspirations à l'oeuvre dans ce sentiment de désolation qui étreint le coeur de Padre Pio : aimer Dieu en vérité c'est aimer Jésus en qui Dieu-Père a mis toutes ses complaisances ; aimer Jésus en vérité c'est aimer tous les hommes dans lesquels Il a mis tout son amour ; aimer les hommes en vérité c'est les aimer du fond du coeur, afin de laisser passer à travers nous l'amour de Jésus pour eux, afin que cet amour agissant ramène tous les hommes à Dieu. Aimer Dieu en vérité c'est laisser Dieu aimer à travers nous.



Accepter le mystère divin et notre petitesse

Acceptons avec humilité de n'aimer qu'à notre mesure. Acceptons que l'amour pour Jésus soit un chemin où c'est Jésus Lui-même qui nous tend la main pour nous apprendre à L'aimer : 

Tu te plains et tu crains de ne pas aimer Jésus. Mais, dis-moi, qui t’a dit que tu n’aimais pas notre très doux Sauveur ? Ah, je le sais. Hélas, tu voudrais aimer Dieu autant qu’Il le mérite, mais tu sais aussi que tout cela ne nous est pas possible à nous, créatures. Dieu nous commande de L’aimer, non pas autant et comme Il le mérite, car Il sait jusqu’où va notre capacité. Il ne nous commande donc pas, et ne nous demande pas, ce que nous ne pouvons faire, aussi bien nous demande-t-il de L’aimer selon nos forces, de toute notre âme, de tout notre esprit et de tout notre coeur. Ne t’efforces-tu pas de faire tout cela ? Pourquoi t’agiter ? Dieu connaît fort bien la raison  pour laquelle il permet que tant de bons désirs ne se réalisent pas, sinon après avoir beaucoup peiné, et que d’autres ne se réalisent pas du tout. Or, même pour cela, il n’y a lieu de s’affliger, car reste toujours le gain et le profit de l’âme, puisque ne retirerait-on de cela que le profit de la mortification des âmes, ce serait une grande chose.” (lettre du 3 juin 1917)


Ce n’est que par Jésus que nous pourrons aimer Jésus à sa mesure : “Oui, Jésus je T’aime et je sens même le besoin de T’aimer davantage ; mais, Jésus, de l’amour dans le cœur, je n’en ai plus, Tu sais que je T’ai tout donné ; si Tu veux plus d’amour, prends mon cœur et remplis-le de ton Amour et, ensuite, commande-moi donc de T’aimer, je ne m’y refuserai pas, au contraire ; je T’en prie, fais-le, je le désire. Ainsi soit-il.”


Voyons nos résistances intérieures, touchons les limites de notre amour, et à l’exemple de Padre Pio demandons à Jésus de l’aimer mieux, de l’aimer plus profondément, de l’aimer comme Il le veut.

"Dis à Jésus : "Veux-Tu davantage d'amour de moi ? Moi, je n'en ai plus, donne m'en encore et je te le donnerai"." (lettre du 4 décembre 1916)


Dans l’amour de Jésus, en se laissant façonner par cet amour, Padre Pio découvre que ce n’est qu’en s’offrant à Dieu par Jésus que l’on peut offrir quelque chose de substantiel à ses frères. L’on ne peut avoir une action substantielle dans ce monde d'exil qu’en laissant Jésus agir à travers nous par l’amour empreint d'abandon qu’on lui porte.

Aimer Jésus en vérité, l’aimer pour ce qu’Il est, aboutit alors pour Padre Pio, âme privilégiée, à s’offrir en victime pour nous, par amour de Jésus et par l’amour pour ses frères d’exil que Jésus lui donne.



Par Padre Pio, par ses souffrances consenties par un amour pur et vrai pour son cher Jésus, entendons l'amour blessé de Jésus 

Méditons le récit que Padre Pio fait à son directeur spirituel d’une apparition douloureuse de Jésus. Laissons-nous blesser par la force de ce récit des paroles de Jésus :

De quelle ingratitude les hommes paient-ils mon amour de retour ! Je serais moins offensé si je les avais moins aimés. Mon Père ne veut plus les supporter. Moi, je voudrais bien cesser de les aimer, mais… (Jésus se tut et soupira, puis il reprit) mais, hélas, mon coeur est fait pour aimer ! Les hommes vils et faibles ne font aucun effort pour se dominer dans les tentations, ils se complaisent au contraire dans leur iniquité. Quand les âmes que je préfère sont mises à l’épreuve, elles cèdent, les faibles s’abandonnent à la peur et au désespoir, les forts se relâchent peu à peu.

Ils me laissent seul de jour comme de nuit dans les églises. Ils ne se soucient plus du sacrement de l’autel ; on ne parle plus de ce sacrement d’amour ; et même ceux qui en parlent, hélas, avec quelle indifférence, avec quelle froideur ils le font !

Mon coeur est oublié. Personne n’a plus souci de mon amour. Je suis toujours dans la tristesse. Pour beaucoup ma maison est devenue un théâtre ; il en est ainsi de mes ministres eux-mêmes, que j’ai toujours regardés avec prédilection, que j’ai aimés comme la pupille de l’oeil. Eux, ils devraient réconforter mon coeur plein d’amertume, ils devraient m’aider à sauver des âmes. Or, qui le croirait, je reçois de leur part beaucoup d’ingratitude. Je vois, mon fils, beaucoup de ceux-là qui… (ici, il se tut, la gorge serrée, et il pleura en silence) me trahissent avec des airs hypocrites par des communions sacrilèges, foulant aux pieds les lumières et les forces que je ne cesse de leur donner…”

Jésus continua à se lamenter. Mon Père, comme cela me fait mal de voir Jésus pleurer ! ...

“Mon fils, poursuivit Jésus, j’ai besoin d’âmes victimes pour apaiser la juste colère de mon Père ; renouvelle-moi le sacrifice de tout ton être, et fais-le sans aucune réserve.”

Ce sacrifice de ma vie, mon Père, je l’ai renouvelé et si je sens quelque tristesse en moi, c’est de contempler le Dieu des douleurs.” (lettre au Père Agostino le 12 mars 1913)


Que dire de ce texte terrible et magnifique ? laissons-le nous transpercer et nous toucher chacun à l’intime de nous-mêmes, là où Dieu nous attend et nous atteint tous différemment, particulièrement. 

Tâchons de tout notre être d'aimer Jésus blessé et meurtri pour nous et par nous. Jésus a besoin de ponts pour amener les âmes à lui ; Padre Pio est un de ces ponts, empruntons-le en toute confiance.


Sachons nous laisser attirer

Empruntons le chemin que nous ouvre Padre Pio, le chemin sur lequel il nous accompagne et nous porte.

Ce chemin ne peut se parcourir qu'avec humilité, que dans une posture d'accueil et non d'initiative de notre part. En réponse à Jésus, en conformité parfaite au plan de Dieu pour lui, Padre Pio fait un don total de lui-même. N’ayons pas l’orgueil de prétendre vouloir l’imiter. Recevons ce don inouï. Alors, à travers ce don que Padre Pio nous fait, nous trouverons le chemin vers l’amour de la croix, le chemin vers l’offrande de nous-mêmes.

Alors nous approcherons d’un mystère qu’il ne nous est pas donné de comprendre mais seulement d’entendre et d’accueillir : “Jésus m’a fait comprendre que la souffrance est l’unique preuve d’amour.” “Jésus, homme des douleurs, voudrait bien que tous les chrétiens l’imitent. Il m’a offert ce calice : je l’ai accepté, et voilà pourquoi il ne m’épargne pas. Ma pauvre souffrance ne vaut rien, et pourtant Jésus s’y complaît, parce qu’il l’a tant aimée sur terre.” (lettres au Père Agostino 6 mai et 1et février 1913)

Mystère de l’union mystique à Jésus fruit de l’amour immense et dévorant pour Jésus.



Laissons-nous attirer à Jésus par Padre Pio. Apprenons avec lui à nous offrir en réponse à l'appel de Jésus et non selon notre volonté propre : tout l’itinéraire spirituel de Padre Pio nous montre que s’offrir c’est se laisser façonner, alors prions Dieu de tout notre coeur de façonner notre âme. Méditons dans notre coeur le texte que Padre Pio a écrit pour le mystère douloureux de la flagellation : 

“Ô Jésus adoré, fais que chaque goutte de sang que tu as versé, jaillissant de ton corps blessé, soit une voix puissante qui nous attire à toi sans réserve, pour te faire l’hommage de tout notre être.”


Soyons ardents !




Prière de la communauté

"Ta Croix, ô Jésus, résume les souffrances du monde" Prière de Benoît XVI

Dieu notre Père, nous contemplons dans la Croix de ton Fils les plaies de sa Passion glorieuse, chemin qui conduit chaque baptisé à une union profonde, intime, par cet acte suprême d'Amour. Ta Croix, ô Jésus, résume les souffrances du monde. Elle est surtout le signe tangible de ton Amour, mesure de la Bonté du Père envers l'homme blessé par le péché ; voie de sanctification pour qui cherche ton Visage. Ce n'est qu'en se laissant illuminer par la Lumière de ton Amour que l'homme et la nature entière peuvent être rachetés, que la beauté peut finalement refléter la Splendeur de ton Visage, comme la lune reflète le soleil. En jaillissant de la Croix glorieuse, ton Sang recommence à vivifier les os desséchés de l'Adam qui est en nous, pour que chacun retrouve la joie de se mettre en marche vers la sainteté. Que cet Amour nous ravisse ô Jésus, rende notre cœur humble, pour être intimement configuré à Toi par les larmes de la prière, cette participation intérieure de notre amour répondant à ton Amour. Ainsi soit-il.

Merci ! 46 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à Padre Pio : Suivons la voie du Calvaire

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