Grâce du Mystère, chemin d'abandon

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Chers compagnons de prière,


En ce troisième jour de notre neuvaine, prenons la route du pèlerinage et partons en voyage à la rencontre de Padre Pio.


Nombreux sont les pèlerins qui ont fait le voyage pour rencontrer Padre Pio, participer à sa messe (à laquelle, comme le dit magnifiquement le Père Derobert il était impossible d’assister : la force de l’union de Padre Pio au Christ emportait les plus réfractaires à participer à sa messe), et être entendu par lui en confession. Après un souvent long voyage vers le petit village perché de San Giovanni Rotondo pour rencontrer le célèbre Padre Pio, nombreux sont les pèlerins à raconter le même étonnement : le célèbre Padre Pio est un homme souffrant, retiré discrètement en prière et à côté duquel les pèlerins passent souvent d’abord sans le remarquer, tel le Père Derobert lui-même qui n'a compris qu'il avait affaire à Padre Pio qu’en apercevant ses mitaines, portées pour masquer ses stigmates.

Être un homme souffrant en prière, voilà ce qui fait l’immensité de Padre Pio, dont, après la rencontre, on ne retient que le rayonnement, le rayonnement de cette souffrance amoureuse en totale union au Christ.



Allons à la rencontre de Padre Pio dans sa souffrance rédemptrice

Qui donc est Padre Pio, célèbre pour ses miracles de guérison, sa lecture des âmes et ses stigmates sacrés ? écoutons simplement ce qu’il nous en dit :

“Je suis une créature dont le Seigneur se sert pour ses miséricordes”.

En effet, quand Padre Pio, qui a honte de ses stigmates dont il se sent indigne, demande à Jésus de lui en ôter la visibilité, Jésus lui donnera cette réponse incommensurable : “J’en ai besoin pour attirer les âmes à moi.” 

Il apparaît ainsi que les stigmates ne sont pas le signe d’une béatitude d’union à Jésus mais le signe de la participation de Padre Pio à la Passion, de sa communion incompréhensible à la Passion.


Il semble donc que Jésus a eu besoin de rendre tangible les signes de sa Passion à travers une âme choisie. Il semble avoir choisi de rejouer la Passion dans et par Padre Pio. Mystère insondable de la participation de l’homme à sa propre rédemption, de la capacité pour une âme de porter la rédemption de ses frères d’exil. N’essayons pas de résoudre ce mystère, laissons-nous plutôt travailler par lui. Grâce à Padre pio, entrons au coeur du mystère de la rédemption, en suivant l'itinéraire de son âme.



Une âme façonnée par Dieu

Durant l’année 1913 Padre Pio est favorisé de nombreuses locutions et visites de Jésus, qui l’enseigne, se confie à lui et façonne son âme dans ce que Padre Pio appellera une “agonie spirituelle”. Padre Pio souffre en effet d’une douleur inexprimable : chaque nouvelle grâce le renvoie profondément à sa propre indignité, le met face à l'immensité du péché, chaque nouvelle grâce vient comme transpercer son âme trop étroite pour recevoir ce que Jésus réserve pour lui. C’est comme si tout au long de cette année Jésus dilatait patiemment son âme afin de mieux la remplir ; ce travail s’opère dans de très vives souffrances traversées de grandes lumières impartageables, dont nous ne pouvons voir que les effets.

En février 1913, Padre Pio, au commencement de cette année de façonnement, écrit au Père Agostino, son 1er directeur spirituel : 

Oui, j’aime la Croix, seulement la Croix ; je l’aime car je la vois toujours sur les épaules de Jésus. Jésus voit très bien que toute ma vie, tout mon coeur lui sont totalement consacrés, à lui et à ses souffrances. [...] Jésus seul peut comprendre quelle douleur c’est pour moi quand se présente à moi la scène douloureuse du Calvaire. Il est tout aussi impossible de comprendre quel soulagement Jésus peut trouver quand nous compatissons à ses douleurs et quand il trouve une âme qui demande, par amour de lui, non pas des consolations, mais bien plutôt d’avoir part à ses souffrances mêmes.”

C’est cet état intérieur qui sera le terreau de l’action de Jésus dans l’âme de Padre Pio, c’est cette disposition à aimer Jésus au point de désirer prendre part à ses souffrances pour l'en soulager, qui permettra à Jésus d’établir et faire grandir une union profonde et mystérieuse : dans cette union indicible Padre Pio devient totalement passage pour la miséricorde de Jésus, au moyen d’un abandon total de lui-même.


Deux lettres de 1920 au Père Benedetto nous éclairent bien sur l’attitude intérieure de Padre Pio dans sa relation d’union à Jésus :

“Je suis prêt à tout, pourvu que Jésus soit content de moi et sauve les âmes de mes frères” .

Dans sa lettre suivante Padre Pio demande ainsi au Père Benedetto de demander à Dieu “qu’il m'accorde une bonne fois le mépris juste et absolu de moi-même, et que je sache m'abandonner totalement à lui”.


Cette aptitude à l’abandon total à Dieu a été façonnée dans une relation d’amour de plus en plus indissoluble à Jésus. Voici ce que le Père Benedetto, père spirituel de Padre Pio, lui dit des souffrances intérieures à peine supportables qui l’assaillent dans un long chemin de croix de plusieurs années :

“Tout ce qui vous arrive est un effet de l’amour, c’est une épreuve, c’est une vocation à être corédempteur [...]. Le Seigneur est avec vous. Lui, l’amour patient, souffrant, avide, accablé, écrasé et oppressé dans le coeur, dans les viscères, au plus fort de l’ombre de la nuit et de la désolation du Jardin de Gethsémani, il est associé à votre douleur et vous associe à la sienne.

Voilà tout, voilà la vérité et la seule vérité. Votre souffrance n’est pas même une purification, mais une douloureuse union” (lettre du 27 août 1918).


De fait, Padre Pio décrit dans ses lettres combien Jésus “s’est intimement fait sentir” à lui d’une manière qu’il ne peut restranscrire. L’union qu’il a sentie à Jésus est telle qu’il aspire à la mort pour rejoindre définitivement Jésus (lettre au Père Benedetto du 1er janvier 1921). Mais très vite, l’union intime à Jésus lui donne un très vif désir de se donner lui-même pour ses frères, désir qui apparaît comme un cadeau de Jésus lui-même : “Je suis terriblement porté à vivre pour mes frères et, par conséquent, à m’énivrer et me rassasier de ces douleurs dont pourtant je me plains irrésistiblement”. La vocation de Padre Pio devient alors de plus en plus palpable, don de lui-même à Dieu pour la rédemption de ses frères, don pour lequel il a besoin de l’aide divine : “De grâce ! aidez-moi à la parfaite immolation !”. Jésus l'amènera alors à partager sa crucifixion en un véritable choix d'amour.



Crucifié avec Jésus

C’est parce qu’il n’a qu’un désir, celui de s’offrir à Jésus, comme Jésus s’est offert lui-même, qu’il devient l’incarnation mystique de Jésus. Ce que Padre Pio vit dans l’amour qui lui brûle l’âme ce n’est pas de la compassion pour Jésus crucifié, c’est le désir irrépressible de soulager Jésus en montant avec lui sur la Croix. 

Et les foules qui suivent Padre Pio, les pèlerins qui affluent pour étancher auprès de Padre Pio une soif qu’ils ne savaient même pas avoir, sont la marque de la présence en Padre Pio de Jésus.


Gardons-nous de l’orgueil de vouloir suivre l’exemple de Padre Pio dans son immolation pour nous. Sa mission lui a été donnée par Jésus et son âme a été façonnée pour cette mission par Dieu. Padre Pio fait resplendir pour nous la croix, il nous met face aux plaies et aux souffrances de Jésus ; dans un insondable mystère qu’il ne nous appartient pas de sonder mais seulement d’accueillir, il prend sur lui nos fautes et répare nos péchés. Notre mission est d’accueillir ce don, et de laisser ce don oeuvrer en nous : nous découvrirons alors qu’il fait s’épanouir en nous l’amour de Jésus, et que petit à petit il fait de nous, à notre mesure, des vecteurs de l’oeuvre divine.


Padre Pio nous a tracé et ouvert la voie, et il nous donne les moyens de la suivre en prenant sur lui les péchés de notre monde qui encombrent nos âmes. Son message a la simplicité et la force de son amour :

“Jésus s’est donné à nous entièrement et sans limites. Efforçons-nous de faire de même avec Lui et sachons nous donner à Lui avec le même amour.”

Prenons conscience de la surnaturalité de la mission corédemptrice de Padre Pio, prenons-en acte profondément. Prenons acte du fait que Jésus rejoue sans cesse pour nous sa Passion. Comprenons que dans chacune de nos souffrances, Jésus est là car il a de toute éternité, dans un perpétuel recommencement, pris dans son coeur la participation à nos souffrances. Comprenons combien dans chacune de nos souffrances Padre Pio est à nos côtés pour se faire pont vers Jésus. Alors ne pourra que s'épanouir en nous reconnaissance pour ce que Jésus nous donne, et amour pour tout ce qu'il est.



Acceptons d’avancer en plein mystère ; Recevons la grâce du mystère

Padre Pio nous met en route dans le mystère de la Rédemption parce qu’il est lui-même un mystère, y compris pour lui-même. Il est signe parce qu’il est mystère inexplicable : tenter de comprendre le mystère des stigmates de Padre Pio c’est aller vers les blessures de Jésus, c’est s’en remettre au mystère de la rédemption sur lequel notre raison n’a aucune prise. Déposons notre raison au pied de la Croix où ne peut s’épanouir que l’amour.


La vie et les souffrances de Padre Pio nous enseigne le prix de la rédemption. Par la présence de Padre Pio nous pouvons toucher de manière bien réelle ce que fut le prix de notre salut, ce qu’il continue à être pour Jésus. Padre Pio nous aide à prendre la mesure du sacrifice de Jésus.

Reposons-nous auprès de Padre Pio, et remercions-le, car il nous emmène au coeur du sacrifice de Jésus qu’il continue pour Lui et par Lui. Il nous met sous les yeux la perpétuité de sacrifice à laquelle Jésus s’est condamné.


Le prix de notre salut, c’est l’amour. Resterons-nous indifférents au sacrifice ardent de Padre Pio, au sacrifice sans égal de Jésus ? Sortons de la prison dorée de nos égoïsmes confortables, de l’illusion de notre pouvoir individuel sur nos vies et sur le monde, alors que nous devons tout notre salut à Jésus et aux âmes choisies par lesquelles et dans lesquelles Il continue à faire vivre son sacrifice.


Écoutons Padre Pio nous mettre face à notre vérité et laissons-le réveiller nos âmes, raviver nos consciences : “Comment une âme qui regarde Jésus, crucifié pour elle, peut-elle aimer autre chose que Lui ?” (lettre de direction spirituelle du 12 juillet 1918).


Ne nous permettons pas d’oublier : “Aie toujours Jésus présent devant les yeux !”



 "Ô Marie, Toi la Mère très douce de tout Prêtre, Médiatrice et Dispensatrice de toutes Grâces, du fond du cœur je Te prie, je T'implore et je Te supplie de remercier Jésus, le Fruit béni de Ton sein, et cela aujourd'hui, demain et pour toujours "






Prière de la communauté

"Ta Croix, ô Jésus, résume les souffrances du monde" Prière de Benoît XVI

Dieu notre Père, nous contemplons dans la Croix de ton Fils les plaies de sa Passion glorieuse, chemin qui conduit chaque baptisé à une union profonde, intime, par cet acte suprême d'Amour. Ta Croix, ô Jésus, résume les souffrances du monde. Elle est surtout le signe tangible de ton Amour, mesure de la Bonté du Père envers l'homme blessé par le péché ; voie de sanctification pour qui cherche ton Visage. Ce n'est qu'en se laissant illuminer par la Lumière de ton Amour que l'homme et la nature entière peuvent être rachetés, que la beauté peut finalement refléter la Splendeur de ton Visage, comme la lune reflète le soleil. En jaillissant de la Croix glorieuse, ton Sang recommence à vivifier les os desséchés de l'Adam qui est en nous, pour que chacun retrouve la joie de se mettre en marche vers la sainteté. Que cet Amour nous ravisse ô Jésus, rende notre cœur humble, pour être intimement configuré à Toi par les larmes de la prière, cette participation intérieure de notre amour répondant à ton Amour. Ainsi soit-il.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à Padre Pio : Suivons la voie du Calvaire

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