Méditation sur l'Evangile du jour par Saint-Chromace d'Aquilée
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Saint Chromace d’Aquilée (v. 340-408) sermon, Explication de la prière du Seigneur
Entre autres enseignements salutaires, notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ a donné à ses disciples qui lui demandaient comment ils devaient prier, cette forme de prière dont vous venez, vous aussi, de prendre plus ample connaissance par la présente lecture. Que Votre Dilection écoute maintenant comment il enseigne à ses disciples à prier Dieu, le Père tout-puissant : Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme la porte, et prie ton Père. En parlant de chambre, il ne désigne pas une pièce retirée de la maison, mais il rappelle que les secrets de notre coeur ne se découvrent que pour lui seul. Et devoir prier Dieu à huis clos, c'est dire que nous devons mystiquement fermer à clé notre coeur pour toute pensée mauvaise, et, bouche close, parler à Dieu en esprit de pureté. C'est la voix de la foi et non le son des paroles qu'écoute notre Dieu. Que la clé de la foi ferme donc notre coeur aux embuches de l'Adversaire pour ne l'ouvrir qu'à Dieu seul, dont on sait que ce coeur est le temple, afin que celui qui y habite nous assiste lorsque nous prions. Le Christ notre Seigneur, Parole de Dieu et Sagesse de Dieu, nous a donc appris à prier ainsi :
« Notre Père qui es aux cieux. »
Ce sont là mots d'hommes libres, mots pleins d'assurance. Vous devez donc vous conduire de sorte à pouvoir être fils de Dieu et frères du Christ. Quelle téméraire présomption, en effet, que d'appeler Dieu son Père lorsqu'on se montre dégénéré en s’éloignant de sa volonté ! Par conséquent, mes très chers, montrez-vous dignes de l'adoption divine, puisqu'il est écrit : « A tous ceux qui ont cru en lui, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu. » (Jn 1,12).
« Que ton nom soit sanctifié. »
Cela ne signifie pas que nos prières sanctifient Dieu, qui est toujours saint. Nous demandons, au contraire, que son nom soit sanctifié en nous, afin que, sanctifiés dans son baptême, nous persévérions dans ce que nous avons commencé d’être.
« Que ton règne vienne. »
Est-il un moment où notre Dieu, dont le règne est immortel, ne règne pas souverainement ? Mais lorsque nous disons : Que ton règne vienne, nous demandons que vienne notre règne, ce règne que Dieu nous a promis, et que la passion et le sang du Christ nous ont obtenu.
« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »
c’est-à-dire : que ce que tu veux au ciel, nous, sur la terre, nous l'accomplissions de manière irréprochable.
« Donne-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour. »
Ici, nous devons comprendre qu'il s'agit de la nourriture spirituelle, car notre pain, c'est le Christ, qui a dit : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. » (Jn 6,51) Nous disons à propos de ce pain : « de chaque jour », parce que nous devons toujours demander d‘être préservés du péché pour être dignes de la nourriture céleste.
« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. »
Il nous enseigne ainsi que nous ne pouvons obtenir le pardon de nos péchés à moins de pardonner d’abord à ceux qui ont péché contre nous, selon la parole du Seigneur dans l’évangile : « Si vous ne pardonnez leurs fautes aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes ((Mt 6,15).
« Et ne nous laisse pas entrer en tentation »
c’est-à-dire : ne nous laisse pas tomber au pouvoir du tentateur auteur de la perversité. Car l'Écriture dit : « Dieu ne pousse pas au mal » (Jac 1,13). C’est le diable qui est le tentateur. Et pour le vaincre, le Seigneur dit : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. » (Mt 26,41)
« Mais délivre-nous du mal. »
Il s’exprime ainsi parce que l’Apôtre a dit : « Vous ne savez pas ce qu’il faut demander. » (cf Rm 8,26) Il nous faut donc prier le Dieu tout-puissant afin que, dans sa bonté, Jésus Christ, notre Seigneur, daigne nous accorder le pouvoir que n’a pas notre faiblesse humaine de nous garder du mal et de l’éviter. C’est lui, Jésus Christ, qui vit et règne, Dieu, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.
Amen.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6