Premier dimanche de Carême
Image : S. Augustin écrivant son oeuvre, dans La Cité de Dieu, Ms. fr. 19, f. 2 (vers 1470), Paris, Bibl. Nat.
Méditation
Nous lisons au début de la lettre aux Hébreux (2, 14) :
Ainsi donc, puisque les enfants ont en commun le sang et la chair, lui aussi (le Christ), pareillement, partagea la même condition, afin de réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui détenait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, et de délivrer ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclave.
Saint Jean est aussi expressif (1 Jn 3, 8) :
Voici pourquoi a paru le Fils de Dieu, pour détruire les œuvres du diable.
Nous voyons aussi les évangiles présenter des évènements de la vie publique du Christ comme un combat contre Satan.
Ceci commence justement avec l’épisode de la Tentation au désert. Pour la première fois depuis la scène du paradis (en Gn 1), un homme, "fils d’Adam" (cf. Généalogie. Lc 3, 38), se trouve face à face avec le diable. Mais ce combat va s’exprimer aussi par les délivrances des possédés, prouvant ainsi que "le règne de Dieu est arrivé" (Mc 3, 22ss) et que celui de Satan a pris fin.
Ce combat atteindra son paroxysme à l’heure de la Passion. Consciemment Luc rattache la Passion du Christ à la Tentation au désert car il dit à la fin de son récit sur la Tentation : "Ayant épuisé toute tentation, le diable s’éloigna de lui jusqu’au moment favorable" (Lc 4, 13). Et lors de l’arrestation de Jésus, celui-ci a cette parole : "Alors que chaque jour j’étais avec vous dans le Temple, vous n’avez pas porté les mains sur moi. Mais c’est votre heure et le pouvoir des ténèbres" (Lc 22, 53), le "pouvoir de Satan".
Saint Jean souligne le rôle de Satan lors de la Passion : "… Le diable avait mis au cœur de Judas, fils de Simon, le dessein de le livrer" (Jn 13, 2). Satan semble mener le jeu, mais en réalité il n’a aucun pouvoir :
Je ne m’entretiendrai plus beaucoup avec vous, car il vient le Prince de ce monde ; sur moi, il n’a aucun pouvoir, mais il faut que le monde reconnaisse que j’aime mon Père et que je fais comme mon Père m’a commandé. (Jn 14, 30-31)
Au moment où le Prince de ce monde se croit certain de sa victoire, "il va être jeté dehors" (Jn 12, 31). L’empire du monde qu’il avait osé offrir à Jésus (en la 3e Tentation) appartient désormais au Christ mort et ressuscité (Mt 28, 18 – Ph 2, 9).
Si la résurrection du Christ consacre la défaite de Satan, le combat ne s’achèvera, nous dit Saint Paul, qu’avec le dernier acte de l’histoire du salut quand le Fils, ayant réduit à l’impuissance toute principauté et toute puissance et la mort elle-même, remettra le Royaume à son Père afin que « Dieu soit tout en tous » (1 Cor. 15, 24-28).
Comme le Christ, le chrétien se heurtera donc à l’adversaire. En ce sens la vie en Christ et avec le Christ est un combat.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6