La Messe…………Le Notre Père et les prières associées
Jésus meurt sur la croix. Douzième station du chemin de croix de la colline des Espélugues surplombant la grotte de Massabielle à Lourdes,
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Douzième publication de l’EXPLICATION DE LA MESSE d’après les notes prises lors des différents explications données par Dom Guéranger à ses moines : Elle concerne le Notre Père jusqu’à l’Agnus Dei non compris
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L’ORAISON DOMINICALE
Comme Notre Seigneur nous a dit : Lorsque vous voudrez prier, dites : « Notre Père, qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, etc. » , quelle meilleure occasion que celle où nous nous trouvons pour faire à Dieu cette prière ? Aussi le Prêtre va nous faire entendre le Pater noster… L’Oraison Dominicale a été placée de tout temps au saint Sacrifice, ainsi que nous la voyons aujourd’hui, car elle se trouve dans toutes les liturgies, dans tous les Canons. Du reste, elle est employée par l’Eglise dans toutes les occasions solennelles ; elle est pour nous un appui ; c’est le gage de Notre Seigneur lui-même qui nous a dit : Quand vous voudrez prier, dites : Pater noster. La sainte Église fait précéder cette prière de ces magnifiques paroles : Praeceptis salutarabus moniti ; et divana institutione formati ; audemus dicere. (Instruits par des préceptes salutaires et formés par un enseignement divin, nous osons dire) Oui, si nous parlons, si nous formulons les demandes qui vont suivre, c’est que nous sommes appuyés sur le précepte qui nous a été donné de prier ainsi, précepte reçu de notre grand Maître pour notre salut. Nous avons été ainsi instruits de sa bouche divine, nous osons donc dire, audemus dicere : Pater noster.
Le Prêtre va présenter successivement à Dieu les sept demandes de l’Oraison Dominicale. Les trois premières regardent Dieu lui même, elles traitent de l’amour de bienveillance ; Notre Seigneur nous met ainsi sur le chemin de l’amour le plus pur. Pater noster qui es in coelis, sanctificetur nomen tuum, que votre nom soit sanctifié, c’est-à-dire qu’on lui rende tout l’honneur et le respect qu’il mérite, parce que cela vous est dû. – Adveniat regnum tuum. Que votre règne arrive, c’est-à-dire nous demandons que votre règne s’établisse en tous et sur tous, parce que vous êtes vraiment Roi. Fiat voluntas tua sicut in coelo et in terra. Que votre volonté soit faite sur la terre, c’est à dire par les hommes, aussi bien qu’elle est accomplie au Ciel par les anges et les bienheureux.
Après avoir ainsi prié, selon l’enseignement de Notre Seigneur lui-même, pour que le règne de Dieu arrive, pour qu’il trouve sa gloire dans toute la création, le Prêtre ajoute les quatre autres demandes de l’Oraison Dominicale, lesquelles traitent de ce qui nous est nécessaire. Panem nostrum quotidianum da nobis hodie. (Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien)
Nous demandons le pain pour chaque jour ; Dieu l’entend ainsi, et Notre Seigneur nous marque, en nous faisant dire aujourd’hui, qu’il est inutile de se préoccuper sans sujet, que nous ne savons pas du reste si nous vivrons encore demain. Mais nous demandons ce pain non seulement pour le corps, mais encore pour l’âme qui a aussi besoin d’être nourrie. C’est pourquoi un des Évangélistes dit ici : Panem nostrum supersubstantialem da nobis hodie (Mt 6,11) ( Ce pain ''supersubstantiel,'' selon expression du père Louis Bourdaloue)
Ce pain est sur l’autel, il y est pour nourrir nos âmes, et c’est bien le moment de le demander à Dieu. Puis comme nous sommes pécheurs, il nous faut demander pardon : Et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris ; (Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.) Oui, pardonnez nous ce que nous avons fait contre vous. Et nous donnons nous-mêmes la mesure de ce pardon, en demandant qu’il nous pardonne comme nous pardonnons nous-mêmes à ceux qui nous ont offensés. – Et ne nos inducas in tentationem, ne nous induisez pas en tentation, c’est-à-dire ménagez-nous du côté de la tentation. Quoiqu’elle soit dans les intentions de Dieu pour nous éprouver et nous faire acquérir des mérites, cependant on peut demander à Dieu de nous ménager sur ce point, car nous sommes faibles et nous pourrions facilement tomber.
Sed libera nos a malo , mais délivrez-nous du mal. Là il y a deux choses : nous demandons d’être délivrés du mauvais, du méchant, c’est à dire du démon, qui cherche continuellement à nous faire tomber dans le mal. En outre, si nous l’avons commis, nous demandons à Dieu qu’il veuille bien nous en retirer.
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LIBERA NOS, QUAESUMUS
A ce moment commence une partie de la Messe qui va jusqu’à la seconde Oraison avant la Communion. La Communion est le moyen qu’a pris Notre Seigneur d’unir tous les hommes entre eux, d’en faire un seul tout. Aussi lorsque l’Église chasse de son sein un de ses membres qui s’en est rendu indigne, elle l’excommunie, il n’a plus part à cette communion des fidèles : Pour exprimer cette union, la sainte Église veut que la paix, résultat de la charité qui règne entre les fidèles, soit l’objet d’une attention toute particulière. Elle va donc la demander dans l’Oraison suivante ; et bientôt le baiser de paix se donnera entre les fidèles et exprimera leur charité mutuelle.
Notre Seigneur a dit : Si en présentant ton offrande à l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; alors tu pourras revenir et faire ton offrande. La sainte Église entre dans la pensée de Notre Seigneur ; elle s’occupe, à ce moment important, du maintien de la paix et de la charité entre tous ses membres. Nous verrons qu’aux Messes des morts on ne donne pas le baiser de paix, toujours dans cette même pensée que les morts n’étant plus soumis au pouvoir des clefs de la sainte Église, elle ne peut leur donner la paix ; nos relations avec eux sont complètement changées.
Le Prêtre dit donc, comme en développant la dernière demande de l’Oraison Dominicale Libera nos, quaesumus, Domine, ab omnibus malis praeteritis, praesentibus et futuris. (Délivrez-nous, nous vous en supplions, Seigneur, de tous les maux, passés, présents, et à venir,) Oui, Seigneur, fortifiez-nous, parce que les maux passés nous ont fait contracter une faiblesse spirituelle et que nous sommes encore convalescents. Délivrez-nous des tentations auxquelles nous sommes présentement en butte, et des afflictions qui pèsent sur nous, ainsi que des péchés dont nous pouvons être coupables. Enfin préservez nous contre ce qui peut arriver de fâcheux pour nous dans l’avenir. Et intercedente beata et• gloriosa semper virgine Dei Genitrice Maria, cum beatis apostolis tuis Petro et Paulo, atque Andrea et omnibus Sanctis. ( Et par l’intercession de la bienheureuse et glorieuse Marie, Mère de Dieu, toujours vierge, de vos bienheureux apôtres Pierre, Paul et André, et de tous les saints) L’Église ayant besoin d’intercesseurs, ne manque pas d’avoir recours à la Sainte Vierge, ainsi qu’aux saints Apôtres Pierre et Paul. Mais pourquoi saint André se trouve t il seul ajouté ici ? Parce que la sainte Église Romaine a toujours eu pour cet Apôtre une dévotion particulière. Da propitius pacem in diebus nostris, ut ope misericordiae tuae adjuti, et a peccato simus semper liberi, et ab omni perturbatione securi. Donnez-nous, Seigneur, la paix dans nos jours, afin qu’étant aidés du secours de votre miséricorde nous soyons délivrés du péché d’abord, et ensuite en sûreté contre tout envahissement, toute invasion mauvaise qui pourrait nous surprendre.
Telle est cette magnifique Oraison de la paix, que la sainte Église emploie pour ce mystère tout particulier de la sainte Messe. Vers le milieu de cette Oraison, lorsque le Prêtre dit : et omnibus Sanctis, il fait le signe de la Croix avec la patène, qu’il tenait de la main droite depuis le commencement ; puis il la baise afin de donner une marque d’honneur à ce vase sacré sur lequel va reposer le Corps du Seigneur : car on ne se permet jamais de baiser l’Hostie elle-même. Puis, l’Oraison étant achevée, le Prêtre place la patène sous l’Hostie, il découvre le calice, prend l’Hostie, et la tenant au-dessus du calice, il la rompt par le milieu, en disant cette partie de la conclusion : Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum. (Par le même Jésus-Christ votre Fils, Notre Seigneur). Il replace alors sur la patène la partie qu’il tient dans sa main droite ; il rompt une parcelle de l’autre moitié qu’il tient de la main gauche, en disant : qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti Deus (qui étant Dieu vit et règne dans l’unité du Saint Esprit) ; alors il place également sur la patène la partie de l’Hostie qu’il avait dans la main gauche, et tenant au-dessus du calice la petite parcelle qu’il a détachée en dernier lieu, il dit à haute voix : Per omnia saecula saeculorum. (Dans tous les siècles des siècles ) Le peuple approuvant sa demande et la faisant avec lui, répond : Amen. Alors faisant trois fois le signe de la Croix sur le calice avec la particule, il dit à haute voix : Pax + Domini sit + semper vobis + cum. ( Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous ) Et cum spiritu tuo. (et avec votre esprit ) . La sainte Église ne perd pas de vue la paix qu’elle vient de demander, elle profite de ce moment pour en parler.
Le Prêtre laisse alors tomber dans le calice la particule qu’il avait dans la main, faisant ainsi le mélange du Corps et du Sang du Seigneur, et disant en même temps : Haec commixtio et consecratio Corporis et Sanguinis Domini nostri Jesu Christi ; fiat accipientibus nobis in vitam aeternam. Amen. (Que ce mélange et cette consécration du Corps et du Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, soient pour nous qui les recevons le gage de la vie éternelle. Ainsi soit-il) Qu’est-ce que ce rite ? Que signifie ce mélange de la particule avec le Sang qui est dans le calice ? Ce rite n’est pas des plus anciens, quoiqu’il remonte bien à mille ans. Son but est de marquer qu’au moment de la Résurrection du Seigneur, son sang fut réuni de nouveau à son corps, en rentrant dans ses veines. Ce n’était pas assez que son âme fut réunie à son corps ; il fallait que son sang le fût aussi, afin que le Seigneur pût être complet. Notre Seigneur ressuscitant reprit donc le sang qui se trouvait épanché au Calvaire, au prétoire, et au jardin des Oliviers.
Signalons ici un usage qui s’est introduit chez les Orientaux depuis leur séparation, usage bizarre et risqué assurément, observé seulement depuis le 14e siècle. Après la consécration, un réchaud est placé sur l’autel, on entretient continuellement au-dessus de l’eau bouillante, de laquelle on prend à plusieurs reprises pour la mêler au précieux Sang, de façon toutefois à ne pas altérer les saintes espèces.
Dans les paroles que récite le Prêtre lorsqu’il mêle la particule de l’Hostie au précieux Sang, le mot consecratio ne doit pas être pris dans l’acception de consécration sacramentelle ; il signifie simplement ici : réunion de choses sacrées.
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Nous notons que dans la prière du ‘’LIBERA NOS QUAESUMUS ‘’ l’Eglise honore pour la septième fois la virginité perpétuelle de Notre Dame.Hier, l'Eglise en célébrant la fête de l'Annonciation, nous rappelait combien Notre Dame tenait à respecter cet état et combien saint Joseph avait été la personne que Dieu avait mise à ses côtés pour le préserver. (Dans la préface de la Sainte Vierge récitée ce jour si important, le terme ‘’ Semper virginem’’ (Toujours vierge) était utilisé une fois de plus. )
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6