Prions avec Frère Benoît de Canfield
Voici la Prière de conversion « Seigneur, Vous êtes mon Dieu qui m'avez tiré des ténèbres » de Benoît de Canfield (1562-1610), Religieux mystique Capucin anglais qui se convertit tardivement après une jeunesse assez dissolue pour devenir Chef de file de l'école capucine du XVIIe siècle et auteur de la « Règle de perfection » contenant un abrégé de toute la vie spirituelle.
La Prière de Frère Benoît de Canfield « Seigneur, Vous êtes mon Dieu qui m'avez tiré des ténèbres » :
« J'ai péché contre le Ciel et contre Vous ; je ne suis plus digne maintenant d'être appelé Votre fils. Avec le monde je me suis fourvoyé ; avec les gens débordés j'ai suivi la volupté. Hélas ! J'ai tenu le chemin spacieux de l'enfer : personne ne m'a repris, personne ne m'a défendu, personne ne m'a admonesté... Vous seulement, mon Seigneur et mon Dieu, m'avez crié à haute voix que je quittasse cette vie monstrueuse et hideuse ; mais en un si profond sommeil, je n'ai pas entendu Votre avertissement ; en un si puissant assoupissement, je n'ai su entendre Votre voix... J'étais tellement enveloppé de ténèbres, que je n'aimais que les ténèbres, et comme je ne connaissais aucunement la Lumière, j'étais aveuglé et, me complaisant dans l'obscurité, je marchais par les ténèbres aux profonds et plus obscurs abîmes du péché, jusqu'à ce que Vous ayez entonné à l'intérieur de mon âme ces très saintes et salutaires Paroles : « Fiat lux » : la Lumière soit faite... Et véritablement Elle a été faite promptement : aussitôt cette fâcheuse nuée qui avait voilé mes yeux est disparue et s'est évanouie: j'ai vu votre Lumière et j'ai reconnu votre Voix ; et j'ai dit : En vérité, Seigneur, Vous êtes mon Dieu qui m'avez tiré des ténèbres et de l'ombre de la mort, qui m'avez appelé à la connaissance de Votre infaillible Lumière et fait en sorte que je voie maintenant. Je Vous rends aussi des grâces immortelles, mon Dieu, mon Illuminateur, de ce qu'il Vous a plu de me convertir. J'ai vu les ténèbres auxquelles j'avais été, et l'obscur abîme où j'avais demeuré, dont j'ai eu grande frayeur. Et j'ai dit dans mon cœur : Malheur aux ténèbres qui m'ont retenu si longtemps ... Malheur à cet aveuglement qui m'empêchait de voir l'éclatante Lumière du Ciel, et malheur encore à moi quand à par mon ignorance, je ne Vous connaissais pas, Vous qui êtes mon seul Dieu et Seigneur, la Lumière, la Joie et l'Espérance de mon âme, qui m'avez enfin si mystérieusement converti et si bien détourné mon cœur des vanités de ce monde, que bientôt après j'ai fait les trois vœux d'obédience, pauvreté et chasteté, que je résolus d'observer en la religion de Votre très fidèle serviteur Saint François... Seigneur, combien êtes-Vous montré agent efficace dans cette affaire !... Et combien grandes se sont montrées vos Miséricordes en ce mien subit changement ! Quand j'étais fourvoyé et égaré, Vous m'avez ramené ; quand j'étais ignorant, Vous m'avez enseigné ; quand j'étais triste, Vous m'avez consolé ; quand je me désespérais, Vous m'avez réconforté ; quand je tombai, Vous m'avez relevé; quand j'étais debout, Vous m'avez retenu; quand je cheminais, Vous m'avez conduit; quand je venais, Vous m'avez reçu; quand je dormais, Vous m'avez gardé ; quand je criais Vous m'avez exaucé. Tous ces bénéfices et une infinité d'autres que Vous m'avez prodigués en cette mienne conversion, mon Dieu qui êtes la Vie de mon âme, faites donc, Seigneur, que je les connaisse, que je les entende, que je les pénètre, que je ne les oublie jamais, et que jour et nuit j'en médite quelque chose, qu'aucun moment ne s'échappe sans que je ne Vous en rende une infinité d'actions de grâces. Car, Seigneur, ce me sera chose très douce d'en parler toujours, d'y penser toujours et de Vous en remercier toujours, afin que pour tous je puisse toujours Vous louer, et Vous aimer de tout mon cœur et de toute mon âme, de tout mon entendement et de toutes mes forces, ensemble avec toute l'étendue de mon esprit et de tout ce que je suis, Seigneur mon Dieu, qui êtes la bienheureuse Douceur de tous ceux qui espèrent en Vous ».
Ainsi soit-il.
Fr. Benoît de Canfield (1562-1610)
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6