L'accueil des prêtres :

Si quelqu'un de l'ordre sacerdotal demande à être reçu au monastère, on y consentira pas trop tôt. Cependant, s'il persiste dans cette demande, qu'il sache qu'il devra garder toute la discipline de la règle, et que rien ne sera relâché en sa faveur. On lui accordera de bénir et célébrer la messe, si l'abbé lui autorise. Il ne se permettra rien, d'aucune manière, se sachant soumis à la discipline et donnera à tous des exemples d'humilité.

  Commentaire

Pour nous chrétiens en plein monde, qui voulons vivre selon l'esprit de Saint Benoît, ce passage nous rappelle que le but de la vie est de réaliser son don au Seigneur, et de persévérer dans son désir de conversion. L'origine, la qualité sacerdotale ne confère aucun passe-droit, aucune prérogative, au plan divin. Le souci de Benoît, c'est de conserver au groupe son harmonie, son unité. Dans nos communautés humaines chacun doit se limiter à ce qui a été convenu lors de son intégration dans l'équipe, toute dérogation à ce principe ne peut qu'engendrer jalousie chez les autres, et orgueil chez soi. Pour Benoît, le sacrement de l'Ordre, est avant tout un service et non une distinction, celui qui le reçoit est appelé plus que quiconque à suivre l'exemple du Christ, qui c'est fait serviteur. Tous ceux qui ont des responsabilités dans le monde sont invités à ne jamais oublier que leur action et leur rôle n'a de sens que par rapport aux autres ; leurs recommandations sont utiles et efficaces dans la mesure où ils s'y conforment eux-mêmes les premiers. Il en est de même pour ceux qui sont ordonnés prêtres au sein d'un monastère, pour notre patriarche ils sont avant tout "moine", il ne reconnait le caractère sacré du prêtre que lorsqu'il exerce son sacerdoce : c'est à dire lorsqu'il officie pendant la messe ou qu'il administre un sacrement. Pour nous il en est de même, nous sommes de simples hommes et femmes, de petits ouvriers du Christ, notre importance ne se révèle que lorsque nous exerçons les fonctions pour lesquelles nous sommes faits et auxquelles nous sommes appelés.