Les Pauvres, mes maîtres

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Image: AFP/Vincenzo PINTO - Le pape François lors d'un déjeuner au Vatican avec des exclus, le 19 novembre 2017

En marchant les quelques pas vers la crèches, nous vous invitons à regarder la pauvreté. Celle que Joseph et Marie vivaient au quotidien et dans laquelle Jésus est entrée. Celle de nos concitoyens qui dorment sur un pas de porte. Celle de tant d'hommes et de femmes dans le monde. Dans ce texte de Charles de Pechpeyrou rédigé pour le Hors Série du Magazine Prier sur le Pape François, nous pourrons retrouver les traits de ces pauvres que le Pape François chérit tant.

Les Pauvres, mes maîtres - Charles de Pechpeyrou - Hors Série du Pape François p. 24-25

Une Eglise pauvre pour les pauvres : tel a été l'un des premiers souhaits exprimés par François au début de son pontificat. Car les personnes démunies ont beaucoup à apporter aux autres fidèles, à commencer par leur manière d'entrer en dialogue avec Dieu.

 

19 mars 2013, le pape François célèbre la messe d'inauguration de son pontificat sur la place Saint-Pierre. Dans l'assemblée, au premier rang, au milieu des hauts dignitaires, une figure se démarque : Sergio Sánchez, un "cartonero" de Buenos Aires – qui ramasse et qui revend des ordures dans la rue -, ami de longue date de Jorge Maria Bergoglio. Quelques jours plus tard le Saint Père baptisera dans l'intimité le fils de Sergio, nommé Francisco. Deux épisodes qui en disent long sur l'attention que, depuis toujours, il porte aux plus démunis.

 

Une Eglise pauvre pour les pauvres”. S’il est une formule qui caractérise son pontificat, c’est bien celle-là. Lors de son voyage en Asie, le pape lançait cet avertissement à un jeune volontaire philippin, qui vaut pour tout chrétien : « N’oublie pas que nous aussi devons être des mendiants vis-à-vis des pauvres, parce qu'ils nous évangélisent. Si nous enlevons les pauvres de l’Évangile, nous ne pouvons pas comprendre le message de Jésus ». Aussi les pauvres sont pour lui depuis toujours au cœur de l'Eglise. En témoigne une des premières mesures prises après sa nomination comme archevêque de Buenos Aires : doubler le nombre de prêtres, de 10 à 20, affectés aux bidonvilles. Bergoglio ne voulait pas de curés de paroisses extérieures se contentant de visiter leurs habitants ; il les voulait là-bas, au milieu d'eux, souffrant des mêmes problèmes.

 

Dario Giménez, l'un de ses prêtres, se souvient dans "François, un pape surprenant" d'Evangelina Himitian d'une rencontre avec son archevêque. « Nous l'avions invité à la maison et il est resté dîner avec nous. Nous n'avions rien d'extraordinaire, des vermicelles à la sauce tomate. Tout à coup il m'a regardé dans les yeux et m'a dit : “j'aime m'asseoir à la table des pauvres parce que, quand ils servent le repas, ils partagent aussi leur cœur. Ceux qui ont plus ne partagent parfois que leur repas” »

 

Le pape parle en ce sens d'une "théologie de la pauvreté" si explicite dans la Seconde Lettre de saint Paul aux Philippiens (2,1-11). Ce texte cher à François d'Assise évoque l'anéantissement du Christ qui, prenant la condition d'homme, va jusqu'à mourir sur une croix. « Le Verbe de Dieu s'est fait chair et dans cet abaissement, cet appauvrissement, il nous a faits riches des dons du Salut, de la parole, de la grâce ». Tout pauvre est ainsi une image de Jésus, et c'est d'ailleurs pour cela que lui donner mon nécessaire m'enrichit. Pour son troisième Jeudi saint en tant qu'archevêque, Mgr Bergoglio célébra la messe dans un foyer de sans-abris, y lavant les pieds de 12 SDF. Ce jour-là il exhorta l'assistance à « se faire les esclaves les uns des autres, à se mettre au service de l'autre, comme le Christ l'a fait en lavant les pieds des apôtres ».

 

Le pape entend aussi la pauvreté dans un sens spirituel, une forme d'humilité radicale. En 2003, présidant la messe du Te Deum à l'occasion de l'élection du président argentin Néstor Kirchner, le cardinal Bergoglio définissait les pauvres comme ceux qui se caractérisent par « une âme dépouillée, mais aussi par une confiance, un don de soi aux autres et à Dieu ». Mais cette disposition de l'âme est pour lui souvent associé à la pauvreté matérielle. En effet, « celui qui est confronté à la perte de ses biens, de sa santé, qui doit faire face à des pertes irréparables, la perte de repères intimes, et qui, dans cette pauvreté, accepte de faire l'expérience de ce qui est sage, lumineux, de l'amour gratuit, solidaire et désintéressé des autres, en sait un peu, ou beaucoup, sur la Bonne Nouvelle ». Cependant on n'est pas juste ou pécheur en fonction de son appartenance sociale mais de la façon dont on entre en rapport avec Dieu et avec nos frères.

 

Les pauvres nous donne également un modèle pour prier, selon le pape qui s'appuie sur l'exemple d'un exclu parmi les exclus : le lépreux qui, dans l'Evangile, se jette aux pieds de Jésus, le suppliant de le guérir. Ce geste nous montre que « lorsque nous nous présentons à Jésus, il n'est pas nécessaire de faire de longs discours ». Quelques mots suffisent, pour peu qu'ils aillent de pair avec un abandon total à la bonté et la toute-puissance de Jésus. « La force de la compassion avec laquelle Jésus a guéri le lépreux a conduit la foi de cet homme à s'ouvrir à la mission. Il était exclu, il est maintenant parmi nous ». Pour affronter ses propres problèmes, le chrétien est ainsi invité à rester seul, s'agenouiller devant Dieu et prier en reprenant les mots du lépreux : « Seigneur, si Tu veux, Tu peux me purifier. »

 

Enfin, en tant que témoins du Christ, les pauvres intercèdent auprès de Dieu, qui exauce tout particulièrement leurs prières. Ainsi, ils ont avant tout pour "mission" de prier pour la conversion des responsables de leur pauvreté, de « prier pour tant de riches qui s’habillent de pourpre et qui font la fête dans de grands festins, sans se rendre compte qu’à leur porte il y a beaucoup de Lazare, avides de se nourrir des restes de leur table ».

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Prière de la communauté

Action de grâce

Seigneur, mon Sauveur et mon Maître, avec crainte et tremblement, Moi Ton serviteur inutile, Je Te remercie de tous les bienfaits que Tu as abondamment répandu sur moi. Je me prosterne devant Toi pour T'adorer, et je T'offre mes louanges, ô Dieu, tandis qu'avec ferveur, je crie vers Toi: ô Dieu, délivre-moi désormais de toute adversité, et accordes mes demandes qui sont opportunes. Ecoute-moi, je T'en supplie, et aie pitié de moi, Toi Qui es l'espérance des extrémités de la terre. Qu'à Toi soit la gloire, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles, Amen!

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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