Sainte Louise de Marillac - Chapitre 3

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Marguerite Naseau, première des Filles de la Charité, se donne sans compter et n’hésite pas à soigner les malades de la peste, maladie qu’elle contracte bientôt. Elle meurt le 24 février 1633. D’autres paysannes prennent immédiatement le relais. Louise les réunit dans son appartement et c’est là que, avec Vincent de Paul, elle élabore le règlement de l’institution qui va devenir la Compagnie des Filles de la Charité. Le but est d’être totalement au service des pauvres ce qui suppose de pouvoir aller et venir librement. A ce point, Louise se heurte à la difficulté qu’avait déjà rencontrée Saint François de Sales lorsqu’il avait voulu créer un ordre religieux semblable : l’autorité ecclésiastique ne peut admettre des religieuses non cloîtrées. Louise décide donc que les Filles de la Charité ne seront pas des religieuses ! Cette situation sera parfois difficile à accepter pour les Filles tentées par l’idée du cloître. Elles vont se contenter de prononcer des vœux temporaires, renouvelables chaque année. L’Eglise n’acceptera qu’en 1655 le règlement de Saint Vincent de Paul qui propose le programme suivant : « Pour monastère, les maisons des malades et celle où reste la Supérieure. Pour cellule, une chambre de louage. Pour chapelle, l’église paroissiale. Pour cloître, les rues de la ville. Pour clôture, l’obéissance. Pour voile, la sainte modestie. Pour profession, la confiance continuelle en la sainte Providence… »

Première Congrégation féminine à vivre la consécration « dans le monde » les Filles de la Charité vont œuvrer au milieu des gens, avec les malades et les nécessiteux.

Louise, nommée Supérieure, consacrera le restant de sa vie à l’animation et l’organisation de la compagnie des Filles de la Charité. Formation, gestion, financement toujours difficile à trouver tandis que les communautés se multiplient et que leurs besoins grandissent. Jusqu’à sa mort, elle les installera elle-même dans près de trente villes de France et jusqu’en Pologne. Chaque communauté doit subvenir à ses propres besoins tout en portant secours aux plus démunis. Or le nombre des pauvres gens dans la détresse se multiplie tandis que les guerres ravagent leurs terres. La Guerre de Trente Ans a laissé la Lorraine exsangue. Plus tard, à partir de 1648, ce sera la Fronde dirigée contre la Régence d’Anne d’Autriche et Mazarin qui va ensanglanter le pays. Pendant trois ans, la guerre civile va affamer Paris, puis gagner la région parisienne, Villeneuve-Saint-Georges, Etampes, et enfin la province, en Normandie, en Champagne, en Bourgogne, en Guyenne. Louise, toujours en proie à des crises de dépression et d’anxiété, n’hésite pourtant pas : elle envoie ses Filles sur les champs de bataille porter secours aux blessés et aux victimes de la guerre. Elles prodiguent aussi leurs soins à domicile et dans les hôpitaux, elles s’occupent des galériens, des personnes handicapées mentales, tout en veillant à l’éducation des petites filles pour lesquelles Louise crée des écoles. Enfin les Sœurs vont participer à la création de l’Hospice du Saint Nom de Jésus et de l’Hôpital Général de Paris.

 

Toujours en action, Louise vit un parcours spirituel qui accroît sa dévotion à la Vierge et au Saint-Esprit.

Toutes les âmes vraiment chrétiennes doivent avoir un grand amour à la Sainte Vierge et l’honorer beaucoup pour sa qualité de Mère de Dieu et pour les vertus que Dieu lui a données à ce dessein.

Ainsi, avec Saint Vincent de Paul, Louise communique aux Sœurs une spiritualité mariale. En octobre 1644, lors d’un pèlerinage qu’elle effectue à Chartres, elle consacre la Congrégation à la Vierge Marie. Deux dates mariales vont désormais ponctuer l’année des Sœurs : le 25 mars, jour de l’Annonciation, choisi pour le renouvellement annuel de leurs vœux et le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception (dogme alors non promulgué), date à laquelle les Sœurs renouvellent leur consécration à Marie. Comment ne pas faire le rapprochement entre ce culte institué par Louise de Marillac à l’Immaculée Conception et les apparitions de la Vierge Marie à Catherine Labouré, en 1854, dans son couvent de la rue du Bac ? A cette Fille de la Charité qui poursuit l’œuvre de sa fondatrice, la Vierge demande d’en promouvoir le culte et de faire graver des médailles. Comme pour confirmer la prière que, de son vivant, Louise de Marillac faisait réciter à ses Filles :

Très Sainte Vierge, je crois et confesse votre sainte et Immaculée Conception.

Tout en veillant à développer et à animer les Filles de la Charité, Louise n’abandonne pas pour autant les Dames de la Charité. Pour elles, elle organise des journées de récollection. Très cultivée, elle s’exprime fort bien et on aime l’entendre. Eprise d’absolu, passionnée de vérité, elle est à la fois une intellectuelle, une mystique, dotée d’un grand sens pratique. Sa vie intérieure devient prière et chaque jour grandit en elle la conscience vive de l’amour de Dieu à qui elle porte « grande tendresse et dévotion. » Elle garde en mémoire cette effusion de l’Esprit Saint reçue en 1623 à qui elle voue un amour qui se renforce d’année en année.

Nous devons laisser agir pleinement la grâce que l’Esprit-Saint veut répandre dans notre être pour nous disposer à faire la volonté de Dieu qui doit être notre seul désir.

Sa collaboration avec M. Vincent se révèle intense et efficace. Elle repose sur une confiance réciproque et la conscience de leur mission commune. Pour sa part, M. Vincent va continuer de l’aider lorsqu’elle traverse les crises d’anxiété qui viennent la perturber et dont son fils, Michel, qui ne sait quelle voie suivre, est souvent l’objet. Michel finit par se marier en 1850 et Louise sera grand-mère, l’année suivante, d’une petite Louise-Renée. Une joie familiale dans sa vie totalement donnée aux autres, un cadeau du Ciel.

 

Il nous arrive parfois, en évoquant la vie des Saints, d’éprouver du découragement à constater l’abîme entre la beauté de leur vie et la médiocrité de la nôtre. Comme si la perfection avait été d’emblée leur lot. Louise de Marillac nous démontre le contraire : physiquement et psychiquement, elle est fragile. Elle culpabilise, elle a des doutes. De toute sa vie, ses crises d’anxiété ne la quitteront pas. Et ceci nous permet de mesurer la force de sa foi et de sa prière. A sa manière et malgré ses faiblesses, Louise a su déplacer des montagnes.

Sainte Louise de Marillac, veillez sur nous, apprenez-nous à surmonter tout ce qui entrave notre foi et notre action afin de rechercher, à votre exemple, la volonté de Dieu. Avec l’aide de la Vierge Marie que vous avez tant aimée.

Je vous salue, Marie…


Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

Merci ! 162 personnes ont prié

6 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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