Sainte Louise de Marillac - Chapitre 2

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Qui sont ces Dames de la Charité dont Monsieur Vincent confie l’organisation à Louise de Marillac ?

Lors de son séjour chez les Gondi en qualité de précepteur, Madame de Gondi l’avait emmené en Picardie pour ses œuvres de charité. Là, il avait été bouleversé en découvrant la misère des paysans au point de traverser lui-même une crise spirituelle et morale. Ce souci des pauvres ne l’avait plus quitté et ce fut à Chatillon-sur-Chalatone où il avait été nommé curé qu’il avait créé, avec quelques dames aisées, une Confrérie de Dames de la Charité. L’objectif était de se porter au secours des pauvres et des malades. Chaque Confrérie était limitée à vingt membres « afin que la confusion ne s’y glisse pas ». Elle se composait « de femmes tant veuves, mariées que filles ». Rappelé chez les Gondi, gros propriétaires terriens en Picardie, il en avait profité pour créer de nombreuses Charités. A Paris également.

Lorsque, en 1629, il charge Louise de la coordination des Charités, c’est parce qu’il est débordé. Il doit s’occuper des Lazaristes, il prononce des Conférences… bref, la disponibilité de Louise de Marillac est la bienvenue. Il l’encourage en ces termes :

Allez donc, Mademoiselle, allez au nom de Notre-Seigneur, je prie Sa divine bonté qu’elle vous accompagne, qu’elle soit votre soulas (soulagement) en votre chemin, votre ombre contre l’ardeur du soleil, votre couvert à la pluie et au froid, votre lit mollet en votre lassitude, votre force en votre travail et qu’enfin, Il vous ramène en parfaite santé et pleine de bonnes œuvres.


De son côté, Louise qui, de prime abord, avait trouvé Monsieur Vincent rustre et cassant, est subjuguée par son inépuisable charité. Sans négliger l’éducation de son fils, elle accepte de devenir sa collaboratrice, et va désormais le suivre dans ses diverses entreprises. Sa mission est dure. Elle doit inspecter les Charités, coordonner leurs actions, analyser leurs méthodes, contrôler leurs comptes. Cela suppose de nombreux déplacements, à entreprendre par tous les temps, dans des conditions éprouvantes.

Tantôt elle prend le coche public, tantôt elle voyage à cheval ou encore à pied, par tous les temps. L’accueil qui lui est fait laisse souvent à désirer. Aussi bien les autorités des communes où elle se rend, les prêtres des paroisses, voire les évêques n’entendent pas se laisser dire par cette parisienne ce qu’il convient de faire chez eux. Même les Charités ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de Louise qui peut remettre en cause leur organisation et leurs méthodes. Or l’esprit de la fondation doit être respecté et bien souvent, il faut redresser, réformer, trouver de l’argent pour les Charités en difficulté. Certaines manquent de piété, d’autres n’assurent pas le service des pauvres convenablement, des querelles éclatent là où l’entente devrait régner. Secourir la misère et s’occuper des âmes, tel est l’objectif que Louise s’est assigné. Sa démarche est aussi, pour mieux enseigner la catéchèse aux enfants, de leur apprendre d’abord à lire. Partout où elle passe, elle cherche des bénévoles capables de former les enfants à la lecture. L’éducation doit faire partie des préoccupations des Charités.


A mesure qu’elle visite les Confréries, Louise éprouve un sentiment d’insatisfaction. Certes, depuis la fondation de ce mouvement, douze ans auparavant, elles se sont multipliées mais les missions sont exigeantes et les adhérentes ne peuvent les remplir convenablement. Parmi les femmes qui se sont engagées dans ce mouvement, nombreuses sont mariées, ont des enfants, et la Confrérie n’est pas le premier de leurs soucis. S’il le faut, elles envoient une servante ou payent quelqu’un pour les remplacer. L’esprit n’est plus le même et les résultats sont contestables.


Louise s’en ouvre à Monsieur Vincent, prie, cherche des solutions. Une humble paysanne, Marguerite Naseau, leur offre ses services. C’est une jeune vachère de Suresnes qui a appris à lire pour instruire la jeunesse des environs. Elle veut secourir les pauvres et ne craint pas, contrairement aux dévotes parisiennes, de mettre la main à la pâte. Ce don d’elle-même va peu à peu conduire Louise à réfléchir à une organisation nouvelle, une autre voie. Marguerite voulait tout simplement apporter son aide dans les structures existantes. Or son initiative fait bientôt tache. Elle est suivie par d’autres paysannes qui viennent renforcer les rangs des Charités. Leur disponibilité, leur amour des pauvres gens restitue à l’œuvre de Monsieur Vincent son efficacité première. D’autant que celui-ci charge Louise de veiller à leur formation pratique (notamment concernant les soins aux malades) et spirituelle.


Ce n’est pas assez d’aller et de donner, enseigne Louise, mais il faut un cœur épuré de tout intérêt. Il nous faut avoir continuellement devant les yeux notre modèle qui est la vie exemplaire de Jésus-Christ à l’imitation de laquelle nous sommes appelées, non seulement comme chrétiennes, pour le servir en la personne des pauvres. 

Avec ces nouvelles recrues, l’œuvre prend une toute autre dimension et Louise réfléchit à présent à réunir ces jeunes femmes en une Confrérie différente, avec un règlement et des statuts. Monsieur Vincent, en un premier temps, n’en voit pas l’utilité. Il ne comprend pas. Louise prie. Trois années s’écoulent. Elle finit par le rallier à ses idées. Le 29 Novembre 1633 voit la naissance des Filles de la Charité (Sœurs de Saint Vincent de Paul).

La charité de Jésus Crucifié nous presse.

Telle était la devise des nouvelles Sœurs de Louise de Marillac. Près de quatre siècles plus tard, chacun de nous ressent-il cette urgence devant l’afflux des chômeurs, des familles mono parentales en difficulté, de tous ceux qui vivent dans la précarité, sans oublier ceux qui viennent chercher, sur notre terre de France, asile, accueil, soins, nourriture, travail ? Oui, la Charité de Jésus Crucifié nous presse toujours autant. Prions Louise de Marillac pour qu’elle nous communique son énergie, son dévouement, son amour immense envers Dieu et son prochain. Avec la Vierge Marie, son plus haut soutien.

Je vous salue, Marie ...

Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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