VIvre en Dieu

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Chers compagnons de prière,

Nous commençons aujourd’hui notre parcours durant lequel nous allons nous laisser revivifier en profondeur par toute la fraîcheur de la spiritualité de Saint François d’Assise.

Depuis quelques jours l’automne s’installe, et après la luxuriance du printemps et de l’été nous voyons les arbres perdre de leur superbe au fur et à mesure que tombent leurs feuilles, le vent se fait froid et la lumière plus rare. Dans sa grande sagesse la nature fait succéder à l’été des moissons, des fruits mûrs et du soleil brûlant, le repli de la sève et le dépouillement des arbres. Si l’été nous semble étinceler de flamboyance, les forestiers savent que c’est dès la fin du printemps que les arbres se préparent à l’hiver, et que durant l’été c’est le repli de la sève et les fruits du printemps suivant qu’ils préparent. Cette sagesse de la totalité harmonieuse de la nature est celle de saint François qui sait combien tout provient de l’intériorité de l’hiver, et tout y revient.

Les récits des compagnons de saint François nous donnent en effet à voir un homme à la fois lumineux, rayonnant, dont l’éloquence simple et profonde touchait chaleureusement les coeurs, et un homme de silence, ayant sans cesse besoin de se retirer dans la nature pour prier sans paroles, et qui la nuit lavait son âme dans des larmes pénitentielles qui lui laissaient les yeux rougis.

Qui es-tu François, âme de lumière et d’abîme intérieur ?

Âme creusée par Dieu, éclaire-nous afin que nous sachions donner vie à notre intériorité, de sorte qu’elle devienne terreau préparé pour l’amour de Jésus agissant à travers nous.

L’itinéraire de vie de François lui a été donné à vivre par Jésus, et durant toute sa vie il a été fidèle à la mission d’une infinie profondeur qui lui a été confiée : vivre l’évangile. Non pas suivre Jésus, s’inspirer de Jésus, mais vivre absolument comme Jésus. Mission d’une humilité folle, car comment vivre comme Dieu qui s’est fait homme quand on n’est qu’un pauvre humain ? En se dépossédant de soi-même et en s’absorbant dans l’amour pour Dieu, dans l’amour de Dieu, pour le laisser agir à travers soi. Ce que François nous donne à comprendre et à vivre c’est que vivre absolument comme Jésus c’est vivre en Jésus.



Ecoutons saint François priant Dieu Père 

Indigents et pécheurs que nous sommes tous,

nous ne sommes pas dignes de te nommer ;

accepte donc, nous t’en prions,

que notre Seigneur Jésus-Christ,

ton fils bien-aimé

en qui tu te complais,

avec le Saint-Esprit Paraclet,

te rende grâce lui-même pour tout,

comme il te plaît

et comme il lui plaît,

lui qui toujours te suffit en tout,

lui par qui tu as tant fait pour nous.

Alléluia !



Vivre l’évangile pour qu’en nous et par nous Jésus rende grâce à Dieu !

Saint François ne cherche pas sa propre perfection, il ne dessine pas le chemin de sa sainteté, il trace celui de la dissolution de lui-même pour que Jésus, comme pourra le dire quelques siècles plus tard son héritier Padre Pio, prenne possession de son coeur.

Entrons dans le silence, élevons notre âme vers le ciel et, comme Saint François levait les yeux et les mains au ciel et répétait « Mon Dieu ! Mon Dieu ! », tournons toute notre âme vers le Père. Remettons-nous à Jésus afin qu’il fasse monter de nous une louange dont, seuls, nous sommes indignes et incapables. Remettons-nous dans la lumière de l’Esprit-Saint afin qu’il habite nos ténèbres pour en faire chaleur rayonnante à dispenser autour de nous.



François, apprends-nous à atteindre ce lieu intérieur à partir duquel élever notre âme vers le Père en pleine union à Jésus.



Pour mieux comprendre saint François, méditons l’évangile que François demanda à entendre à l’heure du trépas,

au moment où « couché à même la terre et dépouillé de sa bure, il leva son visage vers le ciel, selon son habitude » (Saint Bonaventure, Vie de Saint François d’Assise). Cet évangile que François a souhaité entendre pour l’ultime moment de sa vie terrestre nous parle profondément de sa manière d’être au monde, de sa manière d’être à Dieu, en Dieu  :

évangile selon Saint Jean 13 1-17 :

Six jours avant la Pâque, sachant qu’était venue son heure de passer de ce monde vers le Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin. Et pendant un dîner, alors que déjà le diable avait mis au coeur de Judas Iscariote, fils de Simon, le dessein de le livrer, Jésus, sachant que le Père lui a tout remis dans les mains, et qu’il est venu de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose ses vêtements et, prenant un linge, il le noue à sa ceinture. Ensuite il verse de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge noué à sa ceinture.

Il vient donc vers Simon-Pierre, qui lui dit : « Toi, Seigneur, me laver les pieds ! » Jésus répondit et lui dit : « Ce que moi je fais, toi, tu ne le sais pas à présent, mais tu comprendras dans la suite. » Pierre lui dit : « Non, jamais tu ne me laveras les pieds ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi. » […]

Lors donc qu’il leur eût lavé les pieds et qu’il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez, vous : Maître et Seigneur, et vous dîtes bien ; je le suis en effet. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres. Car c’est un exemple que je vous ai donné, pour que, comme moi je vous ai fait, vous fassiez vous aussi. En vérité, en vérité je vous le dis : l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. Sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites !

(traduction Osty)

L’évangile que saint François a choisi d’entendre à l’ultime moment de sa vie terrestre parle de l’exemple donné à vivre par Jésus dans le lavement des pieds. Un exemple incompréhensible pour le disciple, comme nous le montre la réaction de Pierre, et qu’il faut entendre dans son coeur et suivre avec son coeur. Vivre cet exemple c’est pénétrer le mystère de la place de Jésus comme Seigneur et envoyé, comme puissance divine incarnée dans le fils qui est de toute éternité chemin : le fils vient du Père et s’en va vers le Père, c’est là tout le sens de son incarnation, tout le sens que François a donné à sa propre vie incarnée. Il ne s’agit pas alors pour François de faire comme Jésus a fait, mais de faire comme Jésus nous a fait, comme Jésus le demande lui-même : “c’est un exemple que je vous ai donné, pour que, comme moi je vous ai fait, vous fassiez vous aussi.”. Car si nous ne nous laissons pas laver par Jésus nous ne pouvons répondre à sa demande de suivre son exemple. Vivre l’évangile c’est d’abord vivre que nous devons tout à Jésus, qu’il nous appelle et que ce n’est que par lui que nous pouvons lui répondre.

François vit l’évangile car il fait de lui-même à Jésus une offrande totale ; cette offrande monte de lui-même quand il s’absorbe dans un coeur à coeur avec le Fils bien-aimé. François se fait alors profondément fils du Père duquel vient pour lui tout bien, dans une grande conscience de sa faiblesse, et vers lequel il redonne tout bien, dans une louange perpétuelle, et dans une obéissance totale.

Après avoir écouté l’évangile de Jean qu’il avait demandé, François a récité le Psaume 142, disant ainsi à Dieu en expirant : « Quand mon esprit en moi défaille, toi, tu connais ma route […]. Je crie vers toi, Yahvé, je dis : C’est toi mon abri, ma part sur la terre des vivants. Sois attentif à mon cri, car ma faiblesse est extrême ! […] Autour de moi les justes feront cercle, car tu m’auras fait du bien. »




Prenons le temps de laisser s’épanouir en nous l’image de Jésus lavant les pieds de ses disciples, alors même qu’il est pleinement conscient que s’approche pour lui le moment d’accomplir son retour vers le Père, dans lequel il offrira à tous les hommes le chemin de réconciliation à Dieu dans le sang de son sacrifice. Laissons-nous laver intérieurement par l’amour miséricordieux que Jésus annonce ainsi à tous les hommes dans la cérémonie du lavement des pieds.

N’entendons pas la Parole comme une parole qui nous reste extérieure et que nous aurions à comprendre avec notre intelligence, laissons-la résonner en nous comme une parole agissante nous entraînant là où Dieu nous attend.

Gardons dans notre coeur le récit de la mort de Saint François, école de vie, école d’abandon amoureux à la volonté de Dieu.

Écoutons les mots de prière que saint François nous donne :

Dieu Tout-Puissant, éternel, juste et bon,

par nous-mêmes nous ne sommes que néant et pauvreté ;

mais Toi, à cause de Toi-même, donne-nous d'agir selon Ta volonté, telle que nous La connaissons, et de vouloir toujours ce qui Te plaît ;

ainsi nous deviendrons capables, intérieurement purifiés, illuminés et embrasés par le feu du Saint-Esprit, de suivre les traces de ton Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ,

et par Ta seule grâce, de parvenir jusqu'à Toi, Très-Haut, qui, en Trinité parfaite et très simple Unité, vis et règnes et reçois toute gloire, Dieu Tout-Puissant dans tous les siècles des siècles.

Amen.



François, durant ces 9 jours de prière apprends-nous à entrer dans la volonté du Père, à suivre les traces du Fils.

Prière de la communauté

Louange pour toutes les heures

Prions : Tout puissant, très saint, très haut et souverain Dieu, souverain bien, bien universel, bien total, toi qui seul es bon, puissions-nous te rendre toute louange, toute gloire, toute grâce, tout honneur et toute bénédiction ; puissions-nous toujours rapporter à toi seul tous les biens. amen

Merci ! 79 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuvaine à St François d'Assise, Chemin d'Oraison

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