QUI ÉTAIT JÉSUS DE NAZARETH POUR LE FRÈRE CHARLES ?

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Charles de Foucauld développe à travers sa vie un aspect typique de la sequela Christi - base de toute la spiritualité chrétienne - qui peut être nommée:« la spiritualité de Nazareth ». De la rencontre avec le Jésus nazaréen, Foucauld reste profondément impressionné, avec réalisme, par l'incarnation du Fils de Dieu, par le mystère de Jésus historique, qui est venu par amour habiter au milieu de nous, prenant la condition humaine comme serviteur. Il s'est anéanti lui-même, s'est vidé, est descendu pour nous sauver (cf. Ph 2, 6-11). Dieu, pour ainsi dire, a voulu "se matérialiser", devenir créature, petit et dépendant, pauvre et identifié avec "les derniers". Depuis son premier séjour à Nazareth, ce mystère de la condescendance divine le fascine extraordinairement. Il trouvera là son propre « chemin spirituel ». Lentement grandit en lui la certitude qu'il est appelé à suivre ce Jésus, le Nazaréen. Pour le Jésus palestinien l'être nazaréen se traduira dans un choix de vie. Sa longue, silencieuse, riche et pénible expérience dans le village historique de Nazareth lui a donné une identité. Son être-nazaréen le fait Emmanuel, c'est-à-dire Dieu proche, parce qu'il a pris l'identité des gens qui sont à l'écart et a vécu longuement cette condition à laquelle il s'est identifié ... Cela sera pour Jésus une force révélatrice de la nouveauté inquiétante de son Père qui invite à la plus profonde fraternité, en partant des derniers du monde.

 

Nazareth est devenu pour Foucauld une porte d'entrée dans la totalité du mystère du Christ, son bien-aimé Frère et Seigneur, en lui ouvrant, également, la compréhension de Dieu comme Père. Nazareth constitue un fort appel à vivre son amour passionné pour Jésus dans les circonstances les plus  ordinaires de la vie. En plus, dans ses lettres et écrits, on voit l'insistance centrale de l'imitation du Christ. Jésus se présente comme son "modèle unique" : « Je ne conçois pas l'amour sans une nécessité, une nécessité impérieuse de conformité, d'assimilation…, de partage...». Le moyen le plus simple - écrit-il le 13 mai 1903 - pour s'unir à ce Frère, c'est « d'agir, penser, toujours penser comme Lui et avec Lui, en se maintenant en sa présence». Se configurer à Jésus Christ dévient la dynamique spirituelle de sa vie et c'est avec ce bien-aimé Frère qu'il établit une intime relation. Il Le rencontre présent dans les textes des Évangiles, dans l'Eucharistie, dans son amour salvifique pour tous les êtres humains, particulièrement les plus abandonnés et oubliés. Comme Jésus, il cherche à faire en tout la volonté du Père, qui se manifeste dans les circonstances concrètes de la vie.

 

En cherchant amoureusement à suivre Jésus à Nazareth, Charles de Foucauld révèle le dépouillement (abjection) du Fils de Dieu, son "être à la dernière place". Il développe une vraie « mystique de la kénose » : se vider de soi-même afin de créer de la place pour Dieu et pour le prochain et, ainsi, arriver à la liberté d'esprit et à la vraie joie intérieure. Dans une de ces notes sur l'Évangile, dans l'année de sa mort (1916), il écrit: « Bien que d'un côté tout soit indifférent, je dois préférer l'abjection à l'honneur, l'oubli au fait d'être le centre des attentions, la pénurie à l'abondance, pour me faire ressembler à Jésus». Être « christiforme» se traduit aussi en gestes et attitudes inspirés par le Jésus historique, que nous rencontrons dans les Évangiles. Ainsi, Frère Charles donne beaucoup d'importance à l'amitié, à la bonté, à l'hospitalité, à la capacité d'écoute et de conseil. Il écrit: « Mon apostolat doit être l'apostolat de la bonté. Aussi me maintenir aux pieds de Notre Seigneur et Le regarder... Mais ensuite, quand je me retrouve à ses pieds, je reste aride, vide, sans parole ou pensée. Fréquemment, pauvre de moi, j'arrive à m'endormir...» (Lettres, octobre 2008, 3)

 

Dans sa vision, le prêtre doit disparaître pour donner place à la Présence vive du Seigneur. Le Jésus qui se donne gratuitement dans l'eucharistie est indissociable du Jésus présent dans les pauvres et abandonnés. Le passage de Mt 25,31-40, sur « les plus petits de mes frères», a eu une grande influence sur Charles de Foucauld. Qui participe de la table eucharistique, par cohérence évangélique doit, lui-même, être pain partagé et vin débordant pour les autres. Pendant toute sa vie Foucauld a été un passionné de la solitude et du silence. Il apprécie une parole de saint Jean de la Croix qui dit : « Le Père céleste a prononcé une parole et ce Verbe était son Fils. Il continue à la prononcer, sans cesse, dans un silence éternel et c'est en lui que l'âme l'écoute...»

 

L'amour inconditionnel pour Jésus l'amène à partager l'œuvre rédemptrice de Jésus : annoncer à tous, sans exception, la Bonne Nouvelle du salut. Dans une méditation sur le texte de Luc 11,21 il dit : « Si nous voulons imiter Jésus, comme c'est notre devoir, la première chose à faire c'est de travailler pour le salut des hommes comme l'œuvre de notre vie. En elle, employer le meilleur de nos forces et de nos efforts, quelle que soit notre conviction». Grandit en lui la ferme conviction que le salut est universel et il n'exclut absolument personne. Lui-même ne se sent pas appelé à un apostolat direct, comme la plupart des missionnaires. Il veut être une simple présence de la vérité de l'Évangile au milieu de ceux que ne connaissent pas encore le Sauveur. C'est une intuition nazaréenne de la mission « crier l'Évangile par la vie », et cela signifie concrètement être un homme d'intense prière-contemplation et voir Jésus, surtout dans les derniers, les pauvres.

 

« Alléluia, Alléluia ! Notre Bien-Aimé est bienheureux, immuablement, éternellement bienheureux ! Quelle paix, quelle joie, quel apaisement pour nos cœurs ! » (Lettre à Mgr Guérin, 31 mars 1907)

 

PRIONS

 

Seigneur, par l’intercession du frère Charles, aide-nous à te rencontrer vraiment dans nos vies, afin que nous aussi nous devenions de fervents, de ferventes amoureux(ses) de Toi qui nous a aimés, et qui nous l’a prouvé… Amen

Prière de la communauté

Mon Père, je m’abandonne à Vous (Bx Charles de Foucauld)

Mon Père, je m’abandonne à Vous, faites de moi tout ce qu’il vous plaira. Quoique vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout. J’accepte tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, ô mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance car vous êtes mon Père !

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5 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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PRIER AVEC LE FRÈRE CHARLES DE FOUCAULD

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