Mystères de la vie future: Le Purgatoire 1 / 3
Le 9 juin dernier, nous avons annoncé la publication d’extraits de 2 des 9 conférences prononcés en 1881 à Chambéry par l’abbé Arminjon. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus avait lu ces conférences peu avant son entrée au carmel et ces textes avaient plongé son âme ‘’dans un bonheur qui n’est pas de la terre’’
Une autre future carmélite, Lucie dos Santos reçue de Notre Dame, à Fatima, des informations brèves ou inédites de 3 des 9 points traités dans ces conférences, à savoir le Ciel, le Purgatoire, l’Enfer.
Comme annoncé, nous utiliserons des extraits de ces conférences pour approfondir nos connaissances sur le Purgatoire et l’Enfer, en justifier leur existence, et en connaître leur réalité. N’oublions pas qu’à plusieurs reprises il a été question de l’Enfer à Fatima : La vision de ce lieu dans le cadre de la première parties du secret, puis la prière apprise par Notre-Dame à la fin de ses 3 parties : ‘’….Préservez-nous du feu de l’Enfer….’’, puis en conclusion de l’apparition suivante aux Valinhos : ‘’……. beaucoup d'âmes vont en Enfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie pour elles.’’
Voici donc la première de nos 3 publications sur le Purgatoire, composée d’extraits de cette cinquième conférence de l’abbé Arminjon en la cathédrale de Chambéry en 1881. (Pages 141 à 169 de l'édition de 1970 de l'Office central de Lisieux) Avec les phrases de cette fin de XIXème siècle, nous y verrons la raison de l’existence du Purgatoire et les joies et consolations que les âmes de ce lieu éprouvent.
[ ] Notre tâche en ce jour est difficile ; il faut que nous vous fassions aimer et craindre le Purgatoire. - Le Purgatoire mérite d’être craint. Il est en toute vérité l’atelier de la Justice infinie. La rigueur et les sévérités divines s’y exercent avec une intensité qui ici-bas nous est inconnue. De grave Docteur nous assure que toutes les cruautés exercées par les bourreaux sur les martyrs, que toutes les souffrances et les afflictions accumulées sur les hommes depuis l'origine des temps, ne sont pas comparables à la peine la plus légère de ce séjour d'expiation. - Mais, d'autre part, le Purgatoire est le chef-d’œuvre du Cœur de Dieu, l’invention la plus merveilleuse de son amour, à un tel point que nous ne saurions vous dire si les consolations qu'on y goûte ne sont pas plus excessives que les tourments eux-mêmes,
[ ] Ces âmes sont heureuses et malheureuses simultanément. Les tribulations les plus extrêmes, les plus grandes angoisses que l'âme puisse ressentir, sont indissolublement unies en elles aux joies les plus réelles, les plus enivrantes qui puissent se concevoir, si l'on excepte celles du Ciel.
Ah ! N’accusez pas le Seigneur de cruauté envers ces âmes qu'un jour il plongera dans l'océan de ses lumières, et qu'il abreuvera de délices en les recevant dans son sein. Admirez plutôt comment l'amour et la justice s'unissent par un mutuel tempérament dans ce grand travail de redressement et d'épuration.
A la lueur de ces terribles flammes, nous apprécierons le degré profond de malice renfermé dans ces fautes que nous considérons comme légères et sans conséquence. - D'autre part, les douceurs que la clémence infinie daigne répandre sur ces sombres brasiers, nous aideront à calmer les appréhensions dont nous serons saisis à notre dernière heure ; au moment de notre mort, elles mettront la paix dans nos âmes et nous inspireront le courage, la confiance et une vraie résignation-
Donc en deux mots, le Purgatoire est aimable et consolant, il est un séjour béni et digne de toute notre sollicitude et de toute notre prédilection en tant que les supplices qu'on y endure s'y exercent sur des âmes saintes et chéries de Dieu. - Le Purgatoire est un théâtre d'affliction et d'angoisses en tant que la justice de Dieu s'y dédommage de la part de sacrifice et d'amour que nous lui avons refusée ici-bas.
[ ] Ah ! Si nos Cœurs ne sont pas pétrifiés, si une goutte de sang chrétien bouillonne encore dans nos veines, nous comprendrons qu'il n'y a pas de détresse plus grande à secourir, qu'il n'y a pas d'exercices plus méritoires et plus pressants à pratiquer ! ! !
L'existence du Purgatoire est formellement attestée par la sainte Ecriture et par la tradition constante de l'Eglise juive et chrétienne. - Il est dit aux livres des Macchabées que c'est une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts, afin de les délivrer des fautes et des imperfections dont elles se souillèrent durant la vie: - Saint Paul, parlant des prédicateurs légers et présomptueux qui, dans l'exercice de leur ministère, se laissent séduire par l'amour des louanges, s'abandonnent à des pensées de vanité et à des sentiments de complaisance, dit qu'ils seront sauvés, mais après avoir été préalablement éprouvés par les flammes. - Saint Grégoire enseigne que les âmes coupables de prévarications qu'elles n'auraient pas suffisamment expiées pendant leur vie, seront baptisées dans le feu. - C'est leur second baptême. - Le premier est nécessaire pour nous introduire dans l’Eglise de la terre, le second pour nous introduire dans l'Eglise du Ciel. - Au dire de saint Cyrille, de saint Thomas, le feu du Purgatoire est de même nature que celui de l’Enfer. Il a la même ardeur, et n'en diffère que parce qu'il est temporaire.
Enfin, la liturgie sacrée nous apprend que le purgatoire est un abîme affreux, un séjour où les âmes sont dans l'angoisse et dans une cruelle attente, un brasier où elles brûlent sans interruption, soumises à l'action d'un feu subtil, allumé au souffle de la justice divine et dont l'énergie est la mesure de ses très justes et très redoutables vengeances. (D'après saint Bonaventure, saint Thomas, saint Augustin, les tourments du Purgatoire surpassent en gravité toutes les peines que l'homme peut endurer en cette vie. Toutefois saint Bonaventure interprète dans un sens plus mitigé les diverses opinions que nous venons de citer. L'opinion de saint Bonaventure concorde avec les déclarations d'un grand nombre de saints, qui ont su, par révélation que des hommes qui n'ont été condamnés au Purgatoire, que pour un temps très court et que la peine du feu leur a été épargnée. A plus forte raison, peut-on conclure que, parmi les âmes du Purgatoire, il en est un certain nombre qui ne sont condamnées qu'à des peines relativement légères. )
L'Eglise, au Canon de la messe, offre à Dieu ses suffrages, afin d'obtenir pour ces âmes, un lieu de lumière : d'où il suit qu'elles sont dans la nuit et enveloppées de ténèbres épaisses et impénétrables. - Elle demande pour elles, un lieu de rafraîchissement : d'où il suit qu'elles sont dans d'intolérables ardeurs. - Elle demande encore pour elles un lieu de paix : d'où il suit qu'elles sont livrées à des inquiétudes et à d'inexprimables anxiétés.
[ ] Mais elles possèdent le bien qui reste ici-bas à l’homme le plus misérable ; elles ont l'espérance ; l’espérance, elles la possèdent à l'état le plus éminent, à ce degré qui exclut toute incertitude, toute appréhension, qui fixe le cœur dans le repos, dans la plus profonde et la plus absolue sécurité : Ces âmes sont assurées de leur salut. Saint Thomas nous donne deux raisons de cette certitude immuable, si consolante qu’elle leur fait en quelque sorte oublier leurs peines. - D’abord ces âmes savent qu'il est de foi que les damnés ne peuvent ni aimer Dieu, ni détester leurs péchés, ni opérer aucune œuvre bonne : or, elles ont la conscience intime qu'elles aiment Dieu, qu’elles détestent leurs fautes et qu'elles ne peuvent plus opérer aucun mal. Elles savent en outre d'une certitude de foi, que les âmes qui meurent en état de péché mortel sont précipitées en Enfer, sans délai, à l’instant où elles rendent leur dernier soupir. Or les âmes dont je parle, ne sont pas livrées au désespoir, ne voient pas la face des démons, elles n’entendent pas leurs imprécations et leur blasphème, elles en concluent par le fait et d’une manière infaillible qu’elles ne sont pas décédées en état de péché mortel, mais qu’elles sont en état de grâce et agréable à Dieu.
Aussi, quel sujet de contentement pour elle de pouvoir s’écrier avec l’assurance de Saint-Paul : « plus de rechute dans le péché ! Plus de séparation entre Dieu et moi ! Plus de mort à Jésus-Christ qui est ma vie. Plus de ces doutes formidables sur ma prédestination. Ah ! C’en est fait, je suis sauvé… j’ai entendu de la bouche même de mon Dieu l’arrêt irrévocable de mon salut ; je sais, à n’en plus douter, qu’un jour les portes de la cité céleste s’ouvriront pour mon entrée triomphale, que le Ciel, la terre, les Principautés, les Puissances réunies, le glaive lui-même, sont sans puissances pour me séparer de la charité de Dieu et me déposséder de son éternelle couronne.
N’oublions pas ce dialogue entre Lucie et Notre-Dame à la première apparition de Fatima le 13 mai 1917 ‘’ Est-ce que Maria das Neves est déjà au Ciel ? - Oui, elle y est. Et Amélia ? Elle sera au purgatoire jusqu'à la fin du monde. ‘’
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6