Un célibat fécond

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            Chers frères prêtres

           En ce troisième jour de notre retraite, nous vous proposons de méditer sur le célibat sacerdotal, cette configuration particulière au Christ pour servir son Eglise d’un cœur sans partage. Nous en connaissons la valeur, mais également nos difficultés et nos faiblesses. Puissions-nous aujourd’hui renouveler dans la joie le don total de nous-mêmes !

L’engagement du diaconat

            Nous avons pris cet engagement définitif à la chasteté pour le Royaume lors de notre ordination diaconale :

            « N. vous êtes prêts à vous engager au célibat. Voulez-vous, pour signifier le don de vous-mêmes au Christ Seigneur, garder toujours cet engagement à cause du Royaume des Cieux, en vous mettant au service de Dieu et de votre prochain ?

- Oui, je le veux ».

            Le but de ce don de soi était donné : le Royaume des Cieux (cf. Mt 19, 12). La disponibilité qu’offre le célibat (cf. 1 Co 7, 32) est signifiée par le service de Dieu et du prochain. La chasteté pour le Royaume trouve en effet sa pleine signification dans la configuration au Christ serviteur qui s’est fait tout à tous.

            L’ordination sacerdotale poursuit et approfondit cette développe la signification :

            « Voulez-vous, de jour en jour, vous unir davantage au souverain prêtre Jésus Christ qui s'est offert pour nous à son Père, et avec lui vous consacrer à Dieu pour le salut des hommes?

-Oui, je le veux, avec la grâce de Dieu ».

            Ici, c’est la consécration à Dieu et l’union au Christ qui est soulignée. Le célibat devient l’expression de notre amour pour le Seigneur. « L'ordination sacrée, […] configure le prêtre à Jésus Christ, Tête et Époux de l'Église. L'Église, comme Épouse de Jésus Christ veut être aimée par le prêtre de la manière totale et exclusive avec laquelle Jésus Christ, Tête et Époux, l'a aimée. Le célibat sacerdotal, alors, est don de soi dans et avec le Christ à son Église, et il exprime le service rendu par le prêtre à l'Église dans et avec le Seigneur » (Pastores dabo vobis n°29).

Un don de soi pour une fécondité spirituelle

            Ce don de nous-mêmes, s’il implique l’offrande de la paternité vécue dans le mariage, n’est pas stérile ! Il est porteur d’une grande fécondité, même si nous ne la voyons pas toujours. Dans sa première Lettre aux prêtres, pour le Jeudi Saint 1979, le jeune pape écrivait :

            « Le célibat " en vue du Royaume " n’est pas seulement un signe eschatologique […]. Par son célibat, le prêtre devient " l’homme pour les autres", d’une manière différente de celui qui, en se liant à la femme dans l’union conjugale, devient lui aussi, comme époux et père, " homme pour les autres " surtout dans le cercle de sa propre famille, c’est-à-dire pour son épouse, et avec elle pour ses enfants auxquels il a donné la vie.

            Le prêtre, en renonçant à cette paternité propre aux époux cherche une autre paternité, et même presque une autre maternité quand on pense aux paroles de l’Apôtre au sujet des enfants qu’il engendre dans la douleur (Cf. 1 Co 4, 15 ; Ga 4, 19). Ce sont là des enfants de son esprit, des hommes confiés par le Bon Pasteur à sa sollicitude. Ces hommes sont nombreux, plus nombreux que ceux que peut embrasser une simple famille humaine.

            La vocation des prêtres est grande et le Concile enseigne qu’elle est universelle : elle est au service de toute l’Église (Presbyterorum Ordinis n°3 ; 6 ; 10 ; 12) ; elle est donc aussi missionnaire. Normalement, elle est liée au service d’une communauté déterminée du peuple de Dieu dans laquelle chacun s’attend à recevoir attention, sollicitude, amour. Pour être disponible à un tel service, à une telle sollicitude, à un tel amour, le cœur du prêtre doit être libre. Le célibat est le signe d’une liberté en vue du service. Par ce signe, le sacerdoce hiérarchique, ou " ministériel ", est, selon la tradition de notre Eglise, plus étroitement ordonné au sacerdoce commun des fidèles ».

Vierge Marie, nous te prions !

            Confions à Marie, la Vierge toute pure et immaculée, notre sacerdoce et notre engagement à la chasteté pour le Royaume.

 

"Marie,

Mère de Jésus Christ et Mère des prêtres,

reçois ce titre que nous te donnons pour célébrer ta maternité

et contempler près de toi le Sacerdoce de ton Fils et de tes fils,

Sainte Mère de Dieu !

 

Mère du Christ,

tu as donné au Messie Prêtre son corps de chair

par l'onction de l'Esprit Saint

pour le salut des pauvres et des hommes au cœur contrit,

garde les prêtres dans ton cœur et dans l'Église,

Mère du Sauveur !

 

Mère de la foi,

tu as accompagné au Temple le Fils de l'homme,

accomplissement des promesses faites à nos pères,

confie au Père, pour sa gloire, les prêtres de ton Fils,

Arche de l'Alliance !

 

Mère de l'Église,

au Cénacle, parmi les Disciples,

tu priais l'Esprit pour le Peuple nouveau et ses Pasteurs,

obtiens à l'ordre des prêtres la plénitude des dons,

Reine des Apôtres !

 

Mère de Jésus Christ,

tu étais avec Lui au début de sa vie et de sa mission,

tu l'as cherché, Maître parmi la foule,

tu l'as assisté, élevé de terre,

consommé pour le sacrifice unique éternel,

et tu avais près de toi Jean, ton fils,

accueille les appelés du Seigneur, lors de leurs premiers pas sur leur chemin,

protège leur croissance, accompagne dans la vie et dans le ministère

ceux qui sont tes fils,

Mère des prêtres !

 

Amen !"

(Jean-Paul II, Pastores dabo vobis)

 

Pour aller plus loin :

Pastores dabo vobis, en particulier les n° 29, 44, 49 et 50.

La Lettre aux prêtres de Jean-Paul II pour le Jeudi Saint 1979.

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Crédit photo : ADG / Diocèse de Paris

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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