Saint Pierre Fourier - Chapitre 1

 

En cette fin du XVIe siècle, la Lorraine est une terre désolée où règne la misère, l’injustice sociale, le relâchement des mœurs et une ignorance religieuse qui fait la part belle au prosélytisme des protestants. Duché indépendant du Royaume de France, elle avait fait partie, jusqu’en 1535,  du Saint Empire Romain Germanique, date à laquelle Charles-Quint avait renoncé à sa suzeraineté sur cet Etat. Le Duc de Lorraine, Charles III, apparenté aux Rois de France et cousin des Guise,  est un homme juste, profondément catholique, considéré comme le bienfaiteur de son peuple. Mais l’époque est difficile.

A peine terminé le Concile de Trente, les Guerres de Religion font rage.

Dans ce contexte naît à Mirecourt, en 1565, dans la famille du marchand drapier Dominique Fourier, un petit Pierre. Il est élevé, avec ses frères, Jacques et Jean, et sa sœur Marie, dans la foi catholique par des parents profondément religieux et sensibles au renouveau de la foi, initié par le Concile de Trente.

Celui-ci avait été voulu par Charles-Quint qui espérait en finir avec les querelles religieuses et trouver un terrain d’entente entre catholiques et protestants. Il s’était soldé, en 1563, par un échec après vingt-et-un ans de sessions (vingt-cinq au total) sous cinq pontificats. Mais, s’il n’avait pas été un signe de réconciliation, il avait permis de fixer la doctrine du catholicisme et de faire naître une Contre-Réforme à l’origine d’un nouvel élan missionnaire.

Pierre Fourier sera l’un des artisans de cette Contre-Réforme. Pour l’heure, c’est un élève studieux et très pieux qui fait de brillantes études chez les Jésuites de Pont-à-Mousson où son cousin Jean Fourier est professeur de théologie. On dit de Pierre « Soit il prie, soit il étudie ». De fait, il maîtrise rapidement le grec et le latin, étudie la rhétorique et la grammaire tandis que mûrit en lui une vocation religieuse.

A 20 ans, il décide de se consacrer entièrement à Dieu et entre comme novice chez les chanoines réguliers de Saint Augustin à Chaumousey près d’Epinal. Ce choix étonne son  entourage car la règle monastique était particulièrement relâchée dans cette abbaye. Pour sa part, il décide d’appliquer la règle à la lettre. En 1587, il s’engage définitivement en prononçant ses vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Diacre en 1588, il est ordonné prêtre un an plus tard.

Sur avis de son Père Abbé, il retourne à Pont-à-Mousson où il poursuit ses études. En 1595, docteur en théologie, en droit civil et canonique, il retourne à l’abbaye de Chaumousey où le Père Abbé le nomme procureur de monastère et administrateur de la paroisse du village qui dépend du monastère.

 

Jusqu’à présent, nous avons vu grandir Pierre Fourier, s’épanouir sa vocation, devenir prêtre, moine et parfaire ses études. Commence alors une période où le saint va entrer en action et entreprendre une œuvre magnifique. Sa vive intelligence mise au service de son apostolat va le rendre entreprenant, inventif, évangélisateur pour le plus grand bien de tous.

Tout d’abord, il va s’occuper de la réforme de son monastère. A Pont-à-Mousson où il avait fait ses études de théologie, il avait côtoyé une élite intellectuelle où l’échange des idées avait fait croître en chacun le désir de contribuer au renouveau de l’église : ainsi de Servais de Lairuels, futur réformateur des Prémontrés lorrains, ou Didier de la Cour, réformateur des Bénédictins de Sainte-Vanne. Conformément aux vœux qu’il a prononcés, Pierre pratique une vie de pauvreté mais celle-ci est très mal perçue par les autres moines qui lui font subir toutes sortes d’outrages et de coups. Ils menaceront jusqu’à sa vie, en versant du poison dans sa nourriture. On dit que sa ferveur fit scandale parmi ses confrères… et qu’il dut se retirer en acceptant de devenir le curé de la paroisse  de Mattaincourt, la moins attrayante du diocèse. Il y arrive le 1er juin 1597.

 

Les trente premières années de la vie de Pierre Fourier nous montre un jeune homme consacré à la prière et à l’étude. Nous verrons que son parcours – il naît deux ans après la fin du Concile de Trente – est celui d’un acteur éminent de la Contre-Réforme. Or l’histoire de l’Eglise nous montre que, chaque fois qu’Elle traverse une période troublée, le Saint-Esprit suscite alors en Elle de grands saints : citons par exemple, Saint Dominique lors de l’hérésie cathare, Sainte Thérèse d’Avila et Saint Jean de la Croix au moment où l’Inquisition faisait rage, Sainte Catherine de Sienne qui agit pour rétablir l’unité de l’Eglise alors menacée. Ainsi de Pierre Fourier qui, dans sa Lorraine natale, très acquise au protestantisme, œuvra inlassablement à la conversion, au bien-être et à l’éducation des populations dont il avait la charge. « Ne nuire à personne, être utile à tous » telle était sa devise que nous pouvons faire nôtre en transmettant la Parole de Dieu et en agissant autour de nous pour le bien de nos frères.

Avec l’aide de la Vierge Marie.

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Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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