La sentence doit être proportionée à la faute commise;

C'est d'après l'importance de la faute que doit être prise la mesure de l'excommunication ou du châtiment ; cette appréciation des fautes dépend de l'Abbé . Si un frère commet des fautes légères, on le privera de la participation à table. Celui qui est privé de la communauté de la table sera traité comme suit ; à l'oratoire, il n'entonnera ni psaume, ni antienne ; il ne récitera pas de leçon, jusqu'à ce qu'il ait donné satisfaction ; il prendra seul, ses repas après celui des frères. 

Le frère qui s'est rendu coupable d'une faute plus grave sera privé de la table en même temps que de l'oratoire, aucun frère ne se joindra à lui; Il fera son travail seul, il prendra seul ses repas, demeurant dans la pénitence.

Commentaire :

Pour Benoît, la vie en communauté est un signe de l'Eglise, aussi l'exclusion ne peut être comprise comme une réelle pénitence  de la communauté, que si le frère est triste d' en être coupé. Faute légère ou faute grave le traitement ne peut être le même. Il y a du plaisir à manger ensemble, mais plus encore à prier en commun.  L'application d'un tel enseignement est difficile dans une socièté dénuée de foi, sans notion de ce que veut dire "faire parti du peuple de Dieu.", ni prendre conscience du sentiment de rejet. Etre privé d'une table commune, d'une réunion spirituelle, contre sa propre volonté peut être douloureusement ressenti, l'isolement est véritablement, vécu comme une sanction. . La "mise au coin" des enfants récalcitrants avait jadis un but curatif et éducatif. Aujourd'hui nous avons perdu la valeur éducative de la privation, d'où nos difficultés pour comprendre. C'est lorsque l' on est privé de quelque chose , que l'on se rend compte , combien cela à de l'importance pour nous, et que nous faisons notre possible pour se le réapproprier.

Prière :

Benoît,

Toi qui nius as instruis par ton enseignement,

Béni de Dieu,maître très bon,

assiste-nous et prends pitié de ceux et celles qui ont recours à toi. Amen.