Saint Colomban - Chapitre 2

Au terme de son voyage, la petite troupe de moines irlandais débarque en Bretagne, à Saint Coulomb (autre nom de Colomban), sur la plage Du Guesclin non loin de Saint-Malo. Le groupe séjourne quelque temps, dit-on, dans ce village où une croix, aujourd’hui, perpétue ce souvenir. Bien vite, Colomban et ses compagnons vont reprendre la route et se diriger vers Rouen, puis Reims en passant par Noyon. A cette époque, le pays est divisé principalement en deux royaumes qui s’affrontent, la Neustrie à l’ouest, avec Chilpéric pour roi et l’Austrasie à l’est, gouvernée par le roi Childebert II. Colomban ne reste pas en Neustrie : sans doute l’effroyable réputation de Chilpéric que Grégoire de Tours n’hésite pas à surnommer « le Néron, l’Hérode de notre temps » l’a-t-elle dissuadé de demander au roi l’autorisation de séjourner sur ses terres.

                                                                                                                                                                                                                              Le voyage de Saint Colomban et de ses compagnons

Colomban a pour projet de fonder un monastère. Mais il ne peut le faire que sous la tutelle d’un roi bienveillant. Or, à la tête d’un troisième royaume, au sud-est, Gontran, fils de Clotaire est un roi pacifique. Ses terres que l’on commence à appeler la Bourgogne vont jusqu’à Orléans, Melun, Arles et Marseille. Ce souverain chrétien a essayé sans succès de réconcilier ses deux frères, Chilpéric et Sigebert, père de Childebert II. Il veut instaurer la paix, adopte Childebert II et conclut avec lui un traité selon lequel, lors du décès de l’un ou de l’autre, l’héritage sera dévolu au survivant.

Gontran est un roi saint qui a jugulé une épidémie de peste en ordonnant à la population de se réfugier dans les églises afin d’implorer la miséricorde divine, en ne mangeant que du pain d’orge et en ne buvant que de l’eau.

Cette réputation de sainteté du roi convainc Colomban de lui demander l’autorisation de séjourner dans son royaume. Le roi lui permet de se fixer à Annegray, sur l’actuelle commune de La Voivre, en Haute-Saône. Là se trouve un ancien castrum romain ruiné. Les moines se mettent au travail, défrichent, construisent des bâtisses. Ils accueillent les malades et commencent la formation de nouveaux moines.

Mais la vie en communauté ne peut suffire à Colomban, toujours tenté par la vie érémitique. Il se retire dans une grotte de la montagne, sur la commune de Sainte-Marie-en-Chanois, occupée, selon la légende, par un ours qui lui a cédé la place. Colomban aurait fait jaillir une source miraculeuse à proximité.

La vie monastique observe les traditions celtiques. Elle obéit à une règle précise, rédigée par le saint. Prières, ascèse, jeûnes, travail manuel, entretien des bâtiments, accueil de la population, le quotidien des moines séduit de plus en plus de jeunes gens et les vocations fleurissent. Annegray se révèle bien vite trop petit et il faut penser à créer un monastère plus important.

A quelques kilomètres de là, Colomban choisit un lieu plus accessible, doté de sources thermales. C’est un ancien bourg gallo-romain, Luxovium, petite ville totalement ravagée par Attila en 451 et gagnée par la végétation et les bois. Mais au fond de la vallée, les thermes sont toujours debout.

Grâce aux dons d’un dignitaire de la Cour, les moines déblaient le terrain et construisent une abbaye consacrée à Saint Pierre. Sous l’impulsion de Colomban, le monastère de Luxeuil va devenir l’un des plus importants et dynamiques de tout le pays.

Protégé par le roi Gontran, Colomban développe sans inquiétude son monastère. Le succès de Luxeuil le contraint à une troisième fondation toute proche. A six kilomètres de là, à Fontaine, une nouvelle fondation sera confiée à Valbert, un saint ermite qui en accepte la responsabilité. La bienveillance de la population est acquise à ces moines étrangers qui ne cessent d’éduquer, d’évangéliser, de leur venir en aide.

 

Voici sept ans que les moines ont débarqué à Saint-Coulomb, cinq ans qu’ils sont installés à Annegray d’abord puis à Luxeuil et à Fontaine quand ils apprennent, en mars 592, la maladie et la mort du roi Gontran, âgé de 58 ans. Conformément au traité que ce dernier avait signé avec Childebert II, celui-ci recueille l’héritage et adjoint la Bourgogne et l’Orléanais à ses terres d’Austrasie.

La vie des moines se poursuit sous le règne de Childebert II qui leur est favorable. Colomban fonde une école à Luxeuil et il institue un scriptorium où des moines transcrivent des manuscrits liturgiques ou sacrés. Le « Lectionnaire de Luxeuil », ouvrage du VIIe siècle, à la calligraphie en minuscules, avec une ornementation marginale empruntée à la grammaire décorative de l’Irlande, est un des témoignages de ce scriptorium.

Mais avec le décès de Childebert II qui meurt empoisonné en 596, les jours heureux du monastère de Luxeuil sont comptés pour Colomban et ses compagnons.

 

Saint Colomban et ses compagnons, moines itinérants, marcheurs de Dieu, vont renoncer à ce magnifique monastère qui demeurera leur plus belle création. Le Seigneur leur a fait goûter la paix des jours, dans le travail, la prière et le souci de leur prochain. Il va bientôt leur faire connaître le renoncement et les appeler vers un ailleurs dont ils ignorent tout.

Ainsi va de notre vie dont les chapitres comportent parfois de difficiles renoncements. Saint Colomban nous enseigne à ne pas regarder en arrière, à aborder l’avenir avec confiance dès lors que nous sommes, tout comme lui, dans la main de Dieu.

Dans ces moments difficiles comme dans notre quotidien, tournons-nous vers la Vierge Marie.

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Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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