Sainte Geneviève

Depuis sa jeunesse, Geneviève voue un culte à Saint Denis. Avec d’autres vierges consacrées, elle a pris l’habitude de le prier chaque semaine dans le sanctuaire qui lui est dédié, sur l’ile de la Cité. Il est, avec Saint Pothin, l’apôtre des Gaules. Ce sont eux qui, envoyés de Rome, ont  introduit la religion chrétienne dans le pays, Denis à Lutèce, Pothin à Lyon.

Premier évêque de Lutèce, Denis fut mis à mort en 250 par Fescennius Sisinnius, gouverneur romain de la province, sous la persécution de Dèce. Il fut décapité avec deux de ses compagnons, Eleuthère, un prêtre, et Rustique, un diacre, en ce lieu qui, depuis ce jour, s’appelle Montmartre (le mont des martyrs). La légende affirme qu’il aurait porté sa tête pendant six kilomètres en empruntant la route de Senlis. Au temps de Geneviève, sa tombe se trouve là, dans un cimetière public.

Geneviève pense que, pour honorer Dieu et le Saint qu’elle révère depuis longtemps, il faut relancer son culte. La foi des croyants en sera fortifiée. Elle demande que l’on bâtisse, à l’endroit même où se trouve la tombe du saint, ce vicus catulliacus qui deviendra un jour la ville de Saint-Denis, une basilique qui lui sera dédiée. Mais elle se heurte bien vite à des réticences. Le projet n’enthousiasme personne. On lui objecte qu’il n’est pas possible de s’approvisionner en matériaux de construction. Elle demande alors à être informée de la disponibilité des pierres à chaux indispensables. Et justement… D’anciens fours à chaux sont alors retrouvés ainsi que des carrières, à proximité. La construction peut commencer. D’autres incidents viennent perturber les travaux mais Geneviève veille ! Ainsi lorsque  les charpentiers manquent de boisson, Geneviève multiplie les coupes d’eau, leur permettant de se désaltérer.

Après Saint Denis, Geneviève inspire la construction de la basilique consacrée à Saint Pierre et Saint Paul, sur la future montagne Sainte Geneviève. Elle en assure le mécénat.

 

A Saint-Denis, l’initiative de Geneviève sera reprise et amplifiée, vers l’an 620, par le roi Dagobert. Il fondera, sur ce site, une abbaye et agrandira le sanctuaire. Celui-ci, modifié au cours des siècles, devient, dès cette époque, la dernière demeure des Rois de France. Comme s’il avait rendu un hommage tardif à Geneviève la bâtisseuse, celle qui savait ériger des basiliques et se donner tout entière à la construction du royaume catholique de France.

 

Geneviève a certainement conscience de vivre une époque charnière. Avec la disparition prévisible de l’Empire romain, la Gaule est l’objet de convoitises. Le choix qu’elle fait de soutenir le peuple franc, païen, peut surprendre de la part d’une femme à la foi aussi ardente. Elle mise, en fait, sur la facilité de convertir ce peuple plutôt que d’avoir affaire aux hérétiques ariens. Elle entretient toujours de bonnes relations avec Childéric qui la reçoit à Laon, en sa qualité de magistrat municipal de Paris. Elle négocie avec lui pour préserver la paix publique. Mais à la mort de Childéric, en 481, les cartes sont rebattues. Son fils Clovis est belliqueux. Il veut en finir avec la domination romaine. En 486, il combat le romain Syagrius et prend Soissons, la dernière enclave romaine en Gaule. Il avance ensuite ses pions et profite sans scrupule, des richesses de cet ancien royaume romain. Comme il ambitionne de conquérir Paris, il ne veut pas détruire la ville mais seulement, en un premier temps, la soumettre. Il en fait donc le siège, un siège… débonnaire car il ne coupe pas les approvisionnements. Paris tient bon. Dans ses murs, Geneviève ne cède pas. Pas en un premier temps tout au moins car elle a toujours en tête l’ idée de convertir ce païen à la vraie foi et son armée avec lui. Paris contre sa conversion… (un autre Roi dira des siècles plus tard : « Paris vaut bien une messe ») mais pour le moment, Geneviève et Clovis campent tous deux sur leurs positions.

 

Peut-on, à la fois, être riche et saint ? Difficile, sans doute. Pourtant Geneviève nous en apporte une preuve éclatante. En méditant sur l’usage qu’elle fit de ses biens, nous voyons comment des richesses, mises au service du Seigneur, contribuent à Le servir. En faisant bâtir des sanctuaires pour honorer Dieu et les Saints et affermir, par là même, la foi de ses concitoyens, elle observe le premier commandement : « Tu aimeras ton Dieu ». En faisant bénéficier les pauvres de ses largesses, tout au long de sa vie, en volant au secours des Parisiens affamés, elle met en pratique le second commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Elle paye, bien sûr. Ce faisant, elle paye aussi de sa personne et parfois au péril de sa vie comme en témoigne l’équipée d’Arcis-sur-Aube. Elle a affrété les bateaux à ses frais, entrepris une navigation périlleuse, obtenu, à force de négociation, et toujours à ses frais, des céréales. Elle en a fait don aux pauvres mais elle les a vendues aux riches au juste prix.

Merci, Sainte Geneviève pour ta louange au Seigneur, merci pour ces belles leçons de bonté, de justice, de courage que tu nous donnes.

Avec la Vierge Marie, prions afin de prendre exemple sur Geneviève.

 

Je vous salue Marie…

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Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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