Saint Michel Garicoïts - Chapitre 1

A Ibarre, la maison natale de Saint Michel Garicoïts

La pluie du matin avait chassé les brumes, si souvent présentes au Pays Basque, et lavé le ciel qui s’était paré d’un bleu intense d’une indicible pureté. Le petit berger, réchauffé par le soleil, fut saisi par cette beauté. Bien sûr, il n’en avait qu’une vue partielle car

la colline à laquelle sa maison natale était adossée lui en cachait l’étendue. Mais il suffisait, se disait-il, de la gravir et ce ciel tant espéré dont sa maman lui parlait avec un si grand désir, se dévoilerait à lui, tout entier. Laissant là ses moutons à la garde du chien, Michel partit et, de ce pas égal des montagnards que son père lui avait enseigné, il se mit à grimper. Une déception l’attendait au sommet. Car le ciel s’était dérobé et avait reculé, dissimulé par le pic voisin. Qu’importe ! Avec détermination, l’enfant entreprit une nouvelle ascension puis bientôt une troisième sans se rendre compte que le soleil baissait à l’horizon. Il dut descendre, désenchanté, dans les ténèbres de la nuit.

L’humble maison familiale était située tout au bout du village d’Ibarre. Il en poussa la porte bien tard et trouva sans doute ses parents fort inquiets. Fut-il grondé ou bien, tout au bonheur de le voir arriver, se réjouirent-ils ? On ne sait mais on peut imaginer qu’il dut expliquer la cause de son retard et que sa mère prit le temps de lui montrer cette autre Voie qui le conduirait, à coup sûr, vers le Ciel.

Arnaud Garicoïts et Gratianne Etcheverry, profondément chrétiens,  s’étaient unis pendant la Révolution, en Espagne, pour ne pas échanger leurs consentements devant un prêtre assermenté. Ils avaient caché et aidé des prêtres réfractaires à passer la frontière espagnole avant de mettre au monde leurs six enfants. Ce tempérament fort que Gratianne constatait chez son aîné Michel ne reflétait-il pas le sien propre et celui de son mari ? Ne devait-elle pas s’en réjouir au lieu de le déplorer ? Tout en veillant à l’éducation religieuse de l’enfant, elle s’employait à juguler ses ardeurs. Devenu prêtre, Michel affirmera plus tard « Sans ma mère, je serais devenu un scélérat ! ».

Ce scélérat en herbe, épris d’inconnu,  se découvre très tôt une vocation religieuse. En répondant à l’appel de Dieu, il est assuré de choisir la plus belle des aventures. Il veut devenir prêtre. Las ! Il n’est pas instruit. Il doit à regret quitter l’école pour aider ses parents. Trop pauvres, ces derniers ont dû en effet décider de le placer comme berger. Il obéit, bien sûr. Mais cette soumission ne change en rien sa détermination. Aussi se fixe-t-il une première étape : faire sa première communion. Or sa piété ne suffit pas. Pour prétendre recevoir le Seigneur, il doit maîtriser et écrire correctement la langue, avoir reçu une éducation religieuse. Qu’importe ! En gardant ses moutons, il essaye de pallier ses manques, lit la grammaire et le catéchisme qu’il emporte avec lui chaque matin. Hélas ! Ses efforts sont insuffisants et il n’est pas jugé apte à recevoir le Corps du Christ. Sa déception est immense.

Au sein de sa famille, chacun voudrait l’aider, notamment sa grand-mère qui a sans doute pris la mesure de sa vocation. Elle le sait, de plus, travailleur et le pressent fort doué pour les études. Michel a quatorze ans. Elle a l’idée de le placer chez un prêtre où il va être employé comme domestique. Moyennant quelques services, il peut continuer à étudier ce qu’il fait avec acharnement. Le voilà enfin admis à communier pour la première fois. Et bientôt les progrès accomplis vont lui permettre d’entrer au séminaire de Dax.

Arrêtons-nous quelques instants sur le rôle joué dans la vie de son aîné par Gratianne Garicoïts. Sans elle, nous est-il raconté, le saint que nous découvrons serait sans doute, de son propre aveu, devenu un scélérat. Elle a su canaliser les énergies de son fils. Non selon sa volonté à elle, mais selon celle du Seigneur dont elle pressent le dessein sur l’enfant. Elle compte au nombre de ces mères, discrètes et agissantes qui, à leur manière, participent à la construction du Royaume.

A l’exemple de la Vierge Marie.

 

Je vous salue, Marie…


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Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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