Nous n'avons qu'une peur au monde, c'est d'offenser Notre Seigneur !
Croix des vendéens à Savenay, bataille marquant la fin de l'Armée catholique et royale.
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Il y a 230 ans ce jour, l'Armée catholique et royale était anéantie dans les marais de Savenay. 6 000 Vendéens périssaient ce jour-là et autant furent passés par les armes dans la semaine qui suivit. Pendant cet épisode des guerres de Vendée appelée ‘' Virée de Galerne'', ou environ 100 000 personnes traversèrent la Loire les 17 et 18 octobre 1793, près de 60 000 y laissèrent leur vie.
Nous savons que leur devise était ‘' Semper fidelis !'' ( Toujours fidèles) et qu'ils chantaient le cantique ‘' Vexilla regis prodeunt ‘' (‘'Les étendards du roi s'avancent'' que l'Eglise chante depuis les vêpres du dimanche de la Passion jusqu'au Jeudi Saint). Sur les routes de Chartres, les pèlerins chantent souvent le cantique vendéen dont une partie nous sert de titre et une autre de prière avant la recommandation, toujours d'actualité, de la petite Jacinthe en cette avant veille de Noël au sujet de la Paix.
Nous illustrerons le coté catholique de cette armée par 2 faits montrant le caractère particulier de ces hommes et de leurs chefs respectant la recommandation de Notre Seigneur sur le pardon des offenses. Nous emprunterons au site internet ‘' Aleteia'' les deux exemples ci-dessous
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Le premier exemple : Le ‘' Pater d'Elbée ‘
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« Le 11 avril 1793, les troupes angevines de l'armée catholique et royale prennent Chemillé et font de nombreux prisonniers républicains. Comme il est difficile de s'en encombrer, d'ordinaire, l'on se contente de leur raser la tête, pour les reconnaître, et de les réexpédier à leurs chefs, contre promesse, rarement tenue, de ne plus combattre contre les royalistes. Seulement, ce soir de printemps, personne n'est plus d'humeur à s'en tenir à des mesures si bénignes : ces hommes appartiennent aux troupes qui, la veille, ont incendié le village de Barré et massacré sa population. Les Angevins sont sous le choc et jugent des représailles nécessaires, ne serait-ce qu'afin d'empêcher l'ennemi d'user à nouveau de pareils procédés. Ils exigent qu'on leur livre les prisonniers, enfermés dans l'église, afin de les fusiller.
Des officiers, ne sachant quoi opposer à cette demande, se décident à prévenir l'un des généraux improvisés que les royalistes se sont donnés : le marquis d'Elbée, gentilhomme de petite noblesse, sans fortune, qui a quitté l'armée au début de la Révolution pour se retirer dans son manoir. C'est là que ses paysans sont venus le chercher en mars, le jour même de la naissance de son premier enfant. Homme de devoir, Maurice d'Elbée a pris le commandement de ces troupes disparates, sans illusion. Timide, handicapé par un léger bégaiement, M. d'Elbée, que l'on trouve vieux parce qu'il a quarante ans, manque d'autorité, c'est patent. Comment pourrait-il s'opposer à une revendication somme toute légitime ?
Au demeurant, le général d'Elbée ne s'oppose à rien. On lui fait valoir que les prisonniers sont des criminels de guerre, et c'est exact, qu'ils se sont mis hors la loi, et c'est vrai aussi. Les châtier est normal, il en convient, mais, avant de les tuer, il demande à ses soldats de prendre le temps d'une prière, pour le repos des âmes des victimes. Pieusement, les gars s'agenouillent, d'Elbée aussi. D'une voix ferme, pour une fois sans bafouiller ni bégayer, il entame lentement la récitation du Notre Père. « Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Ses soldats redisent à l'unisson les mots sacrés. Soudain, le marquis est debout : « Menteurs ! Oui, menteurs qui osez mentir en face à Dieu et demander qu'on vous pardonne alors que vous ne pardonnez pas ! »
Un silence stupéfait est tombé sur la foule. D'Elbée tourne les talons, quitte la place et, en se retournant, il lance : « Et maintenant, allez-y ! Tuez-les ! Si vous l'osez… » Les Angevins se regardent, et, tête basse, se dispersent sans protester. Les prisonniers seront épargnés.
Le général d'Elbée protégeant les prisonniers républicains à Chemillé, par le vicomte Edmond Marie Félix de Boislecomte
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Ce geste de charité vraie et d'héroïsme chrétien ne sera pas porté par la République au crédit de Maurice d'Elbée. Élu généralissime de l'armée catholique et royale en juillet 1793 après la mort de Cathelineau, grièvement blessé devant Cholet le 17 octobre, obligé de se démettre de ses fonctions, réfugié avec sa famille à Noirmoutier, il y sera arrêté par les Bleus quand ils reprendront l'île aux Vendéens en janvier 1794. Le jour de l'Épiphanie, d'Elbée sera fusillé, dans un fauteuil car il ne tient plus debout. Quelques jours plus tard, l'on fusillera aussi son épouse. « La République ne doit à ses ennemis que la mort » avait affirmé Saint-Just à la tribune de la Convention. La Vendée en fera l'abominable expérience. » C'était le ''Notre Père de l'époque'', il y avait de 400 à 500 prisonniers.
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Second exemple : Le pardon de Bonchamps.
Tombeau de Bonchamps dans l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil ( Sculpteur Pierre-Jean D'avid d'Angers )
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Saint-Florent-le-Vieil est un des plus charmants villages de l'Anjou, et même de France. Situé sur le Mont Glonne, un ancien lieu de culte païen qui domine la Loire, il a très tôt été christianisé par l'ermite qui lui a laissé son nom, puis illustré, au début du Ve siècle, par l'apparition de Notre-Dame à l'évêque d'Angers, Maurille, disciple de saint Martin. C'est au cours de cette apparition que Marie a révélé la date de sa naissance, le 8 septembre, et demandé qu'elle soit célébrée. Ce 18 octobre 1793, tous ces pieux et illustres souvenirs se sont, semble-t-il, effacés des mémoires. Depuis le mois de mars précédent et l'insurrection des populations de l'Ouest, encore profondément catholiques, ont refusé d'aller se battre aux frontières pour le nouveau régime républicain qui a fermé les églises et persécutent prêtres et fidèles, la guerre civile fait rage dans les départements de la rive gauche de la Loire.
Les paysans angevins et poitevins, que la Convention appelle Vendéens, ont réussi à triompher de troupes républicaines mal formées et mal encadrées et à soustraire leur territoire à l'autorité de la république, un état de fait que Paris ne saurait tolérer. La répression de l'insurrection, impitoyable dès le début, accompagnée de massacres de civils et d'incendies, n'a cessé de s'aggraver tout au long de l'été. En août, pour remplacer des troupes incapables, le gouvernement a expédié en Vendée les régiments d'élite, issus de l'armée royale, qui ont capitulé avec les honneurs de la guerre à Mayence en juillet. Commandés par le général Kléber, officier de métier talentueux, ces hommes n'ont pas tardé à renverser la situation et même si, à leur vive surprise, les « Mayençais » ont essuyé quelques cuisants revers infligés par des paysans devenus très vite de redoutables combattants, ils ont, en ce début d'automne, repris le contrôle du pays. Au prix de cruautés calculées et horribles.
Le résultat de cette stratégie de la terreur ne s'est pas fait attendre… Saisies de panique, les populations ont pris la fuite pour échapper aux « brûleux » violeurs et assassins. Près de cent mille civils, essentiellement des femmes, des enfants, des vieillards entassant sur des carrioles leurs biens les plus précieux, encombrés du bétail et de la volaille qu'ils n'ont pas voulu abandonner, sont partis sur les routes, se mettre sous la protection de l'armée catholique et royale. Une protection qui, au fil du mois d'octobre, n'a cessé de se fragiliser…
L'armée vendéenne a perdu beaucoup d'hommes, beaucoup d'officiers aussi, au cours des derniers engagements ; elle traîne avec elle ses blessés hors de combat, et maintenant ces civils aux abois qui l'encombrent et rendent toute manœuvre difficile. Mi-octobre, les généraux se sont résolus à tenter le tout pour le tout, et à affronter les troupes républicaines devant Cholet, dans l'espoir d'emporter une victoire décisive qui obligerait les Mayençais à se replier pour l'hiver. En fait, le 17, la bataille a très vite tourné au désastre complet parce que le général en chef, Maurice d'Elbée, et son bras droit, Charles de Bonchamps, le meilleur stratège de l'état-major, ont tous les deux été très grièvement blessés. En voyant leurs généraux tomber, les Vendéens ont été saisis de panique et pris la fuite.
Les troupes vaincues devant Cholet, toujours suivies des civils, se sont repliées sur Saint-Florent dont elles encombrent les rues étroites et pentues. Pourquoi Saint-Florent ? Parce qu'ici, le fleuve est relativement facile à traverser et que l'état-major royaliste avait prévu de transporter sur l'autre rive quelques unités de cavalerie spécialement aguerries pour faire la jonction avec les insurgés du Maine et de la Bretagne, dont le soutien est vital, et de tenter de s'emparer d'un port sur la Manche afin d'obtenir de l'Angleterre des armes, et le transport de troupes françaises émigrées. Dans ce but, la zone a été sécurisée et une tête de pont établie sur l'autre rive. Alors que le plan d'origine prévoit le passage de quelques centaines de cavaliers, cette foule apeurée réclame désespérément qu'on lui fasse franchir la Loire, en quête d'une improbable sécurité sur l'autre rive. L'opération est militairement infaisable, ou peu s'en faut, et très périlleuse, mais elle constitue l'unique espoir, pour ces gens, de n'être pas massacrés par les républicains.
Évidemment, dans ces conditions, il ne fait pas bon appartenir au camp de la république dans les parages… Or, il se trouve que la collégiale de Saint-Florent abrite environ trois mille prisonniers républicains capturés dans des affrontements précédents. Ce pourrait être une monnaie d'échange mais, s'inspirant des mœurs viriles de la Rome antique et de sa devise « la liberté ou la mort », la Convention a pour principe de ne procéder à aucun échange de prisonniers. Ces hommes n'ont donc aucune valeur et il serait, au demeurant, stupide, puisque l'on ne peut les emmener, de les laisser derrière soi puisque, libérés par leurs camarades, ils s'empresseraient de reprendre les armes contre « les Blancs ». Dans ces conditions, il n'y a qu'une chose à faire : les fusiller tous. Au moins, l'on sera débarrassé d'eux et ce sera justice car beaucoup d'entre eux sont des criminels de guerre. Quelques officiers tentent de s'interposer entre les prisonniers et la foule, de plus en plus agressive : en vain.
Dans une maison du village, étendu sur un brancard de fortune, en proie à des souffrances atroces que les médecins ne peuvent soulager, le marquis de Bonchamps agonise, une balle dans le ventre, sans nouvelles de sa jeune femme et de leurs deux enfants. Les hurlements à l'extérieur l'arrachent à ses pensées. Il demande ce qui se passe ; on lui dit que l'armée a décidé d'exécuter les prisonniers. Dans un sursaut, le jeune homme se redresse et oubliant ses souffrances, dit : « Quelle horreur ! » puis, se tournant vers son beau-frère, présent à ses côtés, il donne un dernier ordre : « Grâce pour eux ! J'y compte ! »
Déjà, la rumeur enfle à travers le village et se répand : « Grâce ! Grâce pour les prisonniers ! Bonchamps l'ordonne ! » Personne n'osera désobéir à ce mourant qui exige la vie sauve pour ses meurtriers. Les prisonniers seront épargnés. Le lendemain, quand les Bleus entreront à Saint-Florent, ils trouveront les leurs sains et saufs. Le député Barère, venu s'assurer que les consignes d'extermination dictées par la Convention sont bien appliquées, écrira le soir à Paris : « Des hommes libres recevant la vie de la main des esclaves ! Cela n'est point républicain. Taisons ce fâcheux accident. Heureusement, tout cela s'oubliera. Les Brigands n'ont point de journaux. » Cela ne s'oubliera pas, la gratitude n'ayant pas encore déserté les cœurs. Dans quelques mois, des survivants de Saint-Florent paieront leur dette envers le général de Bonchamps en arrachant son épouse à l'échafaud, mais l'éternel mémorial de ce geste d'authentique pardon chrétien, vous le trouverez dans l'église où le héros a été enterré. Son mausolée, chef d'œuvre de la sculpture romantique, a été offert par le sculpteur David d'Angers, républicain convaincu, mais qui n'a jamais oublié que son père comptait parmi les prisonniers sauvés par l'ultime volonté d'un ennemi généreux.
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1. Les Bleus sont là, le canon gronde, dites les gars avez-vous peur ?
Nous n'avons qu'une peur au monde, c'est d'offenser Notre Seigneur.
2. Vos corps seront jetés à l'onde, vos noms voués au déshonneur.
Nous n'avons qu'un honneur au monde, c'est l'honneur de Notre Seigneur.
3. Les Bleus chez vous, dansant la ronde, boiront le sang de votre cœur,
Nous n'avons qu'un espoir au monde, c'est le Cœur de Notre Seigneur.
4. Allez les gars, le canon gronde, partez les gars, soyez vainqueurs !
Nous n'avons qu'une gloire au monde, c'est la victoire du Seigneur.
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Dans la nuit de Noël, toute proche, les anges ont chanté :
‘'Gloria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis.''
Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur terre, paix aux hommes de bonne volonté.
N'oublions pas la recommandation de Jacinthe à sa cousine Lucie au moment de partir pour Lisbonne : ‘' Dis à tout le monde …. Que l'on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, car C'EST A ELLE que Dieu l'a confiée ! ‘'
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6