Jour 4
Et si nous allions à la pêche ?! Pour ce quatrième jour de neuvaine, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus lance un filet pour notre âme, un maillage d'amour qui nous ramène au rivage du Paradis… Si si, vous allez voir, c'est possible !
Thérèse
Lors de la grâce de Noël, Thérèse écrit encore :
« [Jésus] fit de moi un pêcheur d'âmes […] Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m'oublier pour faire plaisir et depuis lors je fus heureuse !… Un Dimanche en regardant une photographie de Notre Seigneur en Croix, je fus frappée par le sang qui tombait d'une de ses mains Divines, j'éprouvais une grande peine en pensant que ce sang tomberait à terre sans que personne [ne] s'empresse de le recueillir, et je résolus de me tenir en esprit au pied de [la] Croix pour recevoir la Divine rosée qui en découlait, comprenant qu'il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes… Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dans mon cœur : « J'ai soif ! » Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive… Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… »
Brûlant d'un feu ardent, Thérèse entend parler de Pranzini, un très grand criminel condamné à mort. Elle désire une pêche miraculeuse et offre tout ce qu'elle peut dans sa prière pour sauver cette âme en perdition. Sûre qu'elle serait exaucée, Thérèse dit à Dieu sa confiance totale dans sa Miséricorde infinie, même si le criminel en question ne se repentait pas. Elle lui demande seulement « un signe » pour sa propre consolation.
Elle écrit :
« Mes larmes trahirent mon émotion […] Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté à l'échafaud et s'apprêtait à passer sa tête dans le lugubre trou, quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !… »
Méditation
C'est ce qu'elle appelle son « premier enfant ». Ce signe que Dieu lui accorde est plus qu'une consolation pour le cœur de Thérèse, c'est une confirmation de sa mission contemplative. Elle est appelée à entrer au Carmel, elle désire sauver les âmes et la prière est son unique moyen de pêcher pour abreuver la soif de son Bien-aimé. Tant aimée elle aussi, Jésus l'assure que sa prière est féconde. Si l'on se demande encore à quoi cela peut bien servir, Thérèse nous encourage en témoignant combien sa prière est missionnaire ! Depuis lors, son désir de sauver les âmes « grandit chaque jour ».
Après avoir contemplé l'Enfant à la crèche, c'est au pied de la Croix qu'elle se tient en esprit, dans le silence de son oraison. Là, riche de son impuissance, elle offre « au Bon Dieu tous les mérites infinis de Notre Seigneur, les trésors de la Sainte Église » et fait dire une messe à ses intentions. Dans le baiser de Pranzini sur les plaies du crucifix, elle rend grâce de ce qu'il ait bu spirituellement à la divine rosée qu'elle pleurait de voir tomber à terre.
Elle écrit :
« C'était un véritable échange d'amour ; aux âmes je donnais le sang de Jésus, à Jésus j'offrais ces mêmes âmes rafraîchies par sa rosée Divine, ainsi il me semblait le désaltérer et plus je lui donnais à boire plus la soif de ma pauvre petite âme augmentait et c'était cette soif ardente qu'Il me donnait comme le plus délicieux breuvage de son amour… »
Thérèse nous apprend que nulle mission ne peut être féconde sans la prière d'un cœur qui se tient en esprit près du Christ. Chaque prière contemplative, chaque oraison est un filet jeté pour les âmes à la dérive. C'est une pêche mystérieuse et écologique ! L'hameçon n'est pas douloureux, l'âme n'est pas rejetée dans l'océan du néant, elle naît à la vie d'en haut ! Une fois saisie, elle n'a qu'à se laisser porter par le courant qui déborde du cœur de Jésus, sa Miséricorde.
Nous pouvons prier pour que nous nous laissions toujours plus pêcher par le Christ, et pour que notre mission porte un fruit qui demeure, dans la contemplation de sa vie donnée par amour pour le monde.
Prière
Sainte Thérèse, donne-moi de voir les roses que tu auras semées en ce quatrième jour, afin que mon cœur s'ouvre et se dispose à la grâce divine que je désire pour cette neuvaine [nommer l'intention]. Donne-moi de découvrir ma mission à la lumière de la contemplation. Amen
Acte de foi
- Je choisis de faire une action de ma journée par amour pour quelqu'un. Je peux offrir ce jour de neuvaine pour une personne que je connais, qui m'est chère, qui souffre ou qui a besoin de prière.
- Je note la rose que j'ai reçue aujourd'hui dans le carnet que je tiens pour la neuvaine !
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Bonus
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6