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Elise : "Florence, c'est une personne qui m'a accueillie, assez simplement, qui a su poser les questions qu'il fallait pour que je puisse avancer… J'étais enfermée dans une solitude, une énorme solitude, j'étais vraiment dans la solitude de 20 à 40 ans. Et quand je suis rentrée ici, c'était terminé ! Plus de solitude, des amis, et voilà.

Après, je me suis rendu compte que finalement, c'était très facile de rentrer en contact avec d'autres personnes, parce qu'on était tous un peu fragiles. Donc ça m'a aidée, ça m'a ouvert des fenêtres. Mais je pense, elle aussi m'a dit un jour que j'étais prête, que c'était le moment et que c'est pour ça que ça a été un peu plus facile. Elle m'a donné le feu vert pour y aller, pour me lâcher et sortir de mon enfermement.

C'était super ! Et puis en plus, je n'étais pas toute jeune : j'avais 40 ans quand j'ai rencontré Florence. C'est assez atypique comme situation. 

Qu'est ce qui était enfermant ? Mes difficultés, et de ne pas être comprise. Déjà, j'avais du mal à être comprise par mes collègues. Ça faisait déjà 18 ans que j'étais dans la même entreprise, et j'étais dans une école maternelle où j'étais bien, mais finalement, personne ne me connaissait. Il a fallu que je refasse ma place dans cette entreprise qui était pourtant la même mairie depuis 18 ans. Je n'arrivais pas à faire ma place, quoi. Mais parce qu'en fait le plus clair de mon temps, je le passais au travail, finalement. Au début, je ne travaillais que 20h.

Florence a cru en moi et m'a aidée à sortir de mon enfermement. Elle m'a fait me poser les bonnes questions, ouvert l'esprit pour le travail. Après ça, c'est avec des petits conseils. J'ai réussi à faire ma place au travail et maintenant je rigole avec mes collègues, alors qu'au début, je ne pouvais pas, parce que pour elles j'étais un ovni, et elles aussi pour moi.

A l'extérieur, maintenant, je suis capable de communiquer avec des personnes que je ne connais pas. Parce que dans les transports en commun, il y a un moyen de rentrer en contact. Quand il y a des personnes qui racontent, quand ils sont plusieurs et qui se parlent entre eux, quoi.

Je pense ne pas être la seule, bien sûr ! Et avec les plus jeunes, en outre. Je pense que j'ai aussi aidé Thomas à avancer dans ses difficultés aussi. Thomas, c'est un jeune homme, un peu comme moi, plus jeune mais, comment dire, qui est vrai, qui est simple. Donc on ne pouvait que s'entendre tous les deux. Et Thomas, c'était un jeune homme qui voulait intégrer ce nouveau groupe et on m'avait demandé de venir témoigner pendant la réunion d'intégration.

Et ce jeune homme m'a revue par la suite un après-midi, dans une église. C'est lui qui m'a reconnue et m'a appelée par mon prénom. Je me suis dit : « Ça y est, on commence à me remarquer ». Je me suis dit : « Ah oui, quelqu'un m'a vue quelque part et me reconnaît ». On s'est dit : « Ah, on s'est déjà vu, Thomas ? Oui, oui, peut-être. »

Et on est devenus amis. Et puis, un jour, sa famille était partie en vacances. Comme il a un travail, il ne pouvait pas partir aussi tôt que sa famille. Donc son papa m'avait demandé de partir en week-end avec son fils. Et ce week-end, s'était très bien passé. Ça lui a permis de sortir aussi un peu de sa bulle et d'évoluer dans la vie. Et maintenant, je l'appelle mon petit frère."

Père Gonzague : "Aujourd'hui Elise nous partage ses rencontres avec Florence et Thomas.

Combien de fois nous avons pu expérimenter que le handicap ou la maladie nous enferment en nous-mêmes, nous donnent l'impression que nous ne sommes pas aimables, que nous ne pouvons pas entrer en relation ? Et, comme Elise, nous avons parfois sur nos chemins des Florence qui nous permettent de sortir de notre enfermement. N'est-ce pas là le mystère de la Résurrection que nous pouvons vivre au quotidien ?

A Pâques, le Seigneur a explosé la porte du tombeau ! Il est sorti de son tombeau pour nous donner la vie. Sur nos chemins de vie, nous avons souvent besoin de personnes qui font exploser le tombeau de nos enfermements. Et c'est là l'expérience de la Résurrection au quotidien.

Et le plus beau c'est quand, comme Elise, nous pouvons faire cette expérience : quand nous sommes ressuscités, c'est-à-dire quand nous sommes redevenus des personnes en relation, regardées et aimées pour ce qu'elles sont, nous devenons à notre tour capables d'être transmetteurs de vie.

Comme Jésus disait à la Samaritaine, l'eau qu'Il donnera deviendra en toi source jaillissante. Oui, nous pouvons bénéficier de la rencontre, bénéficier de la Résurrection qui est une rencontre. Mais nous aussi nous pouvons aider les gens à cheminer dans la vie et vers la Vie.

C'est la grâce de la Résurrection au quotidien !"

Notre Père, qui est aux cieux, 

que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, 

que Ta volonté soit faite, sur la Terre comme au Ciel. 

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. 

Pardonne-nous nos offenses, 

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé. 

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.

Amen

Si vous souhaitez déposer une intention de prière, vous pouvez le faire sur Hozana, mais également sur le site de l'OCH. Elle sera portée par l'ensemble de notre équipe.

Vous êtes confrontés au handicap ? Nos écoutants sont à votre disposition au 01 53 69 44 30 ou [email protected]