Ce jour-là, Bernadette récita un Rosaire complet.

Image de la publication

Mosaïque de la Pentecôte : Notre Dame du Rosaire à Lourdes

 Quinzième apparition de Notre Dame à Lourdes

 .

            Pour ceux qui suivaient les apparitions de Lourdes, ce 4 mars 1858, il devait se passer quelque chose, car c'était la quinzième apparition de la Dame, (mais seulement la douzième depuis la demande de présence du 18 février) (Voici en 1350 mots le récit de ce jour).

      Près de 10 000 personnes étaient là. Quelques-unes étaient venues de très loin. Jamais Lourdes, qui comptait à l'époque 3 000 habitants n'avait vu pareille affluence. Henri Lasserre a pu écrire que « toutes les choses, toutes les idées, tous les sentiments étaient représentés dans cette immense multitude ». Tout le monde « s'attend à quelque chose d'extraordinaire ». Le bruit circule que l'Apparition va se manifester à tous, et qu'en présence des pèlerins un miracle éclatant va s'accomplir.

         Bernadette s'agenouille à sa place ordinaire, tandis que les femmes l'imitent et que les hommes se découvrent. Elle allume son cierge, fait le signe de Croix et regarde fixement la niche. Elle parvient au treizième Ave de son chapelet, quand un changement merveilleux se fait sur son visage, qui devient, ainsi que ses mains, couleur de cire. Durant le premier chapelet, son visage s'épanouit dans des éclairs de joie. Elle en commence un second, le chapelet des mystères douloureux, dont la contemplation emplit son âme d'une tristesse qui comprime son visage.

Au bout d'une demi-heure, son deuxième chapelet était terminé, On la vit alors se relever et pénétrer sous la voûte de la Grotte. Arrivée au fond, elle s'entretint familièrement avec la Dame invisible, descendue de la niche. Durant la conversation, elle sourit, s'attrista, puis parut de nouveau radieuse. Après trois salutations, elle retourne s'agenouiller devant la niche et commence le chapelet des mystères glorieux. Durant la dizaine du mystère de la Pentecôte, elle remonte sous la Grotte et y fait une nouvelle station qui, par sa durée et ses divers incidents, semble n'être que la répétition de la première. Elle redescendit enfin vers le Gave, pria un court instant, éteignit son cierge et partit sans rien dire.

      Voici le récit de cette apparition rapporté par Henri Lasserre .

       ‘' L'apparition, les jours précédents, avait  commandé à l'enfant d'aller boire et se laver à la Fontaine, et de manger cette herbe dont nous avons parlé ; puis elle lui avait de nouveau ordonné de se rendre vers les prêtres et de leur dire qu'elle voulait une chapelle et des processions en ce lieu.

       L'enfant avait prié l'Apparition de lui dire son nom. Mais la ‘'Dame'' rayonnante n'avait point répondu à cette question. Le moment n'était point encore venu. Ce nom, il fallait qu'il s'écrivît auparavant sur la terre et qu'il se gravât dans les cœurs par d'innombrables œuvres de miséricorde. La Reine du Ciel voulait être devinée à ses bienfaits; elle entendait que la clameur reconnaissante de toutes les bouches la nommât et la glorifiât avant de répondre et de dire :'' Votre cœur ne vous a pas trompés : C'est bien Moi ‘'

.

            Dans l'apparition du 4 mars 1858, Bernadette, sous la direction de la Dame, pour la première fois, récite son rosaire en entier, c'est-à-dire se remémore et revit, en une vivante contemplation, tout le mystère de Jésus, depuis l'Annonciation jusqu'à l'accomplissement de la promesse.

       Après avoir terminé son premier chapelet, elle voulut faire le signe de Croix, pensant qu'il en serait ce jour-là comme des jours précédents, c'est-à-dire terminer son chapelet. Ses efforts furent vains. Notre-Dame du Rosaire lui fit réciter ensuite le chapelet des mystères douloureux, lequel fut suivi du chapelet des mystères glorieux. Et tandis que ses doigts parcouraient les grains de la divine Couronne, l'Esprit Saint, qui illuminait son âme, lui faisait pénétrer d'une manière non encore ressentie la profondeur des mystères qu'elle contemplait. Jamais on ne l'avait vue en pareille intimité avec le Ciel, jamais son visage n'avait reflété une si prodigieuse harmonie de sentiments. C'est le mystère total et plénier du Christ qui se répercutait, en écho profond, en son être. Tandis qu'elle égrenait les mystères joyeux, un tel bonheur inondait son âme qu'il rejaillissait sur ceux qui l'entouraient. Durant les mystères douloureux, c'était sur son visage, au dire de Jean Baptiste Estrade, comme l'abattement éploré des saintes femmes qui au Calvaire priaient au pied de la Croix du Sauveur. Les mystères glorieux la faisaient ressembler, « dans son attitude ravie, à sainte Thérèse communiquant avec le Ciel ». – Les mystères du Rosaire n'étaient plus, à proprement parler, pour elle des mystères. Le divin Paraclet, dont le rôle est de rendre manifeste ce qui est caché, les lui révélait dans ses ultimes replis, autant qu'il est permis à une créature humaine d'étreindre la Vérité divine.

      On aura remarqué que la « Dame » descendit deux fois de sa niche, une première fois au cours du mystère de la Résurrection, une seconde fois pendant le troisième mystère glorieux, et s'entretint familièrement avec la voyante. Nous comprenons aisément la signification de la deuxième visite. Lorsque l'Eglise s'adresse à l'Esprit-Saint, elle lui demande de descendre sur les âmes, de daigner « visiter l'âme des fidèles ».

       Et l'Esprit-Saint, en la personne de Notre-Dame, va pousser à Lourdes la condescendance jusqu'à se plier à l'exigence de notre pitoyable langage. Il descendra à la rencontre de Bernadette, ils seront « l'un en face de l'autre, comme deux personnes qui se regardent », et le monde apprendra que ce n'est pas là un bonheur réservé à des privilégiés, car Bernadette dira à Jeanne-Marie Védère, sa cousine institutrice, chez qui elle passa sept semaines dans le village de Momère (18 Km de Lourdes), à la fin 1864, avant de partit pour Nevers. « Elle était si rapprochée de vous que vous n'auriez eu qu'à élever la main pour l'atteindre ». Parole qui fait écho à celle de saint Paul « Dieu veut que les hommes le cherchent et le trouvent comme à tâtons, d'autant qu'il n'est pas loin de chacun de nous » Actes, XVII-28.

    Dès que la Dame du Rocher a disparu, Bernadette, toujours sous l'emprise d'une grâce illuminatrice, manifeste une certaine impatience de quitter Massabielle. Elle revient chez elle et monte dans la chambre haute de sa maison. Toute la foule s'y porte à sa suite. « Les gens montaient en file dans la chambre, raconte Martin Tarbes, comme qui va à l'offrande. Ils entraient par un côté et sortaient par l'autre : ça dura bien deux heures ».

      Qu'allaient-ils faire là-haut ? Bernadette, certes, aurait été bien incapable de leur faire un discours, mais, comme saint Pierre, elle va, d'une manière tout aussi efficace, les enflammer d'amour pour les mystères de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ. « Donnez-moi tous vos chapelets à la fois, leur dit-elle, je vais les faire toucher au mien ». Elle prit donc les chapelets des gens, en fit un bloc, puis elle les tourna et les retourna avec le sien, et les rendit en disant : « Gardez-les non parce que je les ai touchés, mais parce qu'ils ont touché au chapelet que j'ai pendant les Apparitions ».

        Et près de trois mille pèlerins, après avoir obtenu la faveur d'embrasser l'enfant, repartirent chez eux, remplis d'une ferveur nouvelle pour la prière des quinze mystères, cette prière qui, comme celle du Cénacle, est à la portée de tous les esprits, cette prière universelle que Léon XIII a nommée « l'emblème de la foi catholique », cette prière enfin qui unifie à Lourdes, en une vivante harmonie, le flot des pèlerins venus de toutes les nations du monde.

     Le vœu du Curé de Lourdes s'est trouvé ainsi réalisé. « Demande à la Dame, avait-il dit à Bernadette, de faire fleurir le rosier ». Apparemment, le rosier ne fleurit point. Et pourtant le souhait a été dépassé. « Le 4 mars, écrit le Père Cros, un rosier, que l'hiver avait dépouillé de ses feuilles et de ses fleurs, et réduit en apparence à la condition de bois sec, bourgeonna à la Grotte et se couvrit comme par enchantement de feuilles, de boutons de roses épanouies. Ce rosier, c'était le rosier de saint Dominique, le Rosaire de Notre-Dame ». A Lourdes, ce fut vraiment, ce jour-là, « La Pâque des Roses » ; comme on se plaisait, au moyen âge, à appeler la fête de la Pentecôte…

.

 Il faudra attendre 21 jours pour que Notre Dame paraisse de nouveau à Massabielle; par contre c'est tous les jours que nous devons réciter notre chapelet, particulièrement ce jour, premier samedi du mois.  


Prière de la communauté

La dévotion au Cœur Immaculé de Marie

L'objectif final est de pratiquer la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, telle que Notre Dame nous l'a annoncée à Fatima puis explicité quelques années plus tard à Pontevedra. Suivant notre progression dans cette dévotion, notre prière sera plus ou moins fervente, occupera notre esprit et notre cœur plus ou moins longtemps, pour arriver finalement à satisfaire totalement la demande centrale de cette dévotion : la communion réparatrice des 5 premiers samedis du mois. A notre réveil : Notre prière d'offrande de la journée Divin Cœur de Jésus, je vous offre, par le Cœur Immaculé de Marie, les prières les œuvres et les souffrances de cette journée, en réparation de nos offenses et à toutes les intentions pour lesquelles vous vous immolez continuellement sur l'autel. Je vous les offres en particulier, aux intentions du Souverain Pontife et pour les besoins de votre Sainte Eglise. . Puis tout au long de la journée, l'offrande de tous les sacrifices de la vie quotidienne en récitant si possible à chaque fois, la première prière qu'elle enseigna le 13 juillet 1917 : « Ô mon Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des outrages commis envers le Cœur Immaculé de Marie » . Nous réciterons notre chapelet tous les jours, en ajoutant après chaque dizaine la deuxième prière enseignée le 13 juillet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui en ont le plus besoin. ») . Suivant les exigences de Notre Dame, la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois consiste en la participation particulière à la prière par excellence de l'Eglise, le saint sacrifice de la Messe, le premier samedi de 5 mois consécutifs, en y ajoutant, avec une intention réparatrice : - La communion en état de grâce. - La récitation du chapelet. - La méditation pendant 15 minutes d'un mystère du rosaire. (Pour tenir compagnie à Notre Dame) - La confession, avec l'intention réparatrice dans les 8 jours qui précédent ou qui suivent cette communion. Il se peut que tenir compagnie à Notre Dame pendant 15 minutes soit difficile au début. Pour commencer, on peut fractionner ces 15 minutes en 5 fois 3 minutes au début de chaque dizaine. . Intention réparatrice : Nous personnaliserons notre réparation envers le Cœur Immaculé de Marie en attribuant à chaque premier samedi une intention particulière, comme Jésus l'a précisé à sœur Lucie. Ainsi nous aurons l'intention de réparer : Premier samedi : Les blasphèmes contre l'Immaculée Conception. Second samedi : Les blasphèmes contre la virginité de Marie Troisième samedi : Les blasphèmes contre sa Maternité divine Quatrième samedi : Les blasphèmes de ceux qui mettent dans le cœur des enfants la haine de cette Mère Immaculée Cinquième samedi : Les offenses contre les saintes images de Marie. . Remarques : Avant et après cette communion réparatrice, on peut dire la prière enseignée par l'ange au cours de sa dernière apparition : (Les prières suivantes n'ont rien d'obligatoire dans le cadre de cette communion) Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son Très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. . Profitons de la présence de ‘'Jésus caché'' dans notre cœur pour lui dire aussi, en reprenant la première prière de l'ange : ‘'Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas.'' . Nous pouvons aussi nous adresser à Notre Dame avec la prière de consécration que sœur Lucie avait composée le 29 octobre 1986 ‘'Ô Vierge, Mère de Dieu et notre Mère, je me consacre entièrement à votre Cœur Immaculé, avec tout ce que je suis et tout ce que je possède. Prenez-moi sous votre maternelle protection, défendez-moi des périls, aidez-moi à vaincre les tentations qui me sollicitent au mal, et à conserver la pureté de l'âme et du corps. Que votre Cœur Immaculé soit mon refuge et le chemin qui me conduise à Dieu. Accordez-moi la grâce de prier et de me sacrifier pour l'amour de Jésus, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre votre Cœur Immaculé. Par votre médiation et en union avec le Cœur de votre divin Fils, je veux vivre pour la Très Sainte Trinité, en qui je crois et j'espère, que j'adore et que j'aime.'' ( Cette prière est une bonne façon de se remémorer la position de St Thomas d'Aquin vis à vis de la tentation )