Et maintenant, allez boire et vous laver à la fontaine !
Bernadette embrasse la terre et se lave à la source
Apparitions de Lourdes : 9 ième apparition
.
Cette apparition est la plus connue. Nous la décrirons en 1200 mots. Avec l'annonce un mois plus tard de l'identité de la Dame, cette apparition marque le début de la manifestation de l'action de Notre Dame à Lourdes : Guérir les âmes et les corps.
Une multitude innombrable avait précédé Bernadette lorsqu'elle arriva à la Grotte bien avant 7 heures du matin . Bien qu'il y eût là bon nombre de sceptiques, de négateurs et de simples curieux, un religieux silence s'était fait tout à coup dès qu'on avait aperçu l'enfant. Tous, par un instinct unanime, les incrédules comme les croyants, s'était découvert le front. Plusieurs s'étaient agenouillés en même temps que la fille du meunier. Ainsi Henri Lasserre commente-il le début de cette apparition ou Bernadette vit la Dame au même endroit, sur le rosier sauvage.
Ma fille, dit-elle, je veux vous confier, toujours pour vous seule et concernant vous seule, un dernier secret que pas plus que les deux autres, vous ne révélerez à personne au monde.
Et maintenant, reprit la Vierge après un silence, allez boire et vous laver à la Fontaine, et manger l'herbe qui pousse à côté.
Comme, sans quitter l'Apparition des yeux, elle allait vers le Gave, un geste et une parole l'arrêtèrent dans sa démarche : ‘'N'allez point là, disait la Vierge; je n'ai point dit de boire au Gave ; allez à la Fontaine, elle est ici ‘'. Et étendant la main, elle montra du doigt à l'enfant au côté droit de la grotte ce même coin desséché vers lequel, la veille au matin, elle l'avait déjà fait monter à genoux. La foule après le départ de Bernadette avait inspecté la grotte. Mr Estrade avait fait de même et n'avaient rien remarqué d'extraordinaire, sinon un sol partout desséché sauf près de l'entrée ou la pluie, par vent d'Ouest apportait un peu d'humidité.
Continuons de citer Henri Lasserre qui écrivit son livre 10 ans après les apparitions.
" Soit sur un nouveau signe de l'apparition, soit par un mouvement intérieur de son âme, Bernadette, avec cette foi simple qui plait tant au Cœur de Dieu, se baissa, et, grattant le sol de ses petites mains, se mit à creuser la terre.
Tout à coup le fond de cette petite cavité creusée par l'enfant devint humide. Arrivant de profondeurs inconnues, à travers les roches de marbre et les épaisseurs de la terre, une eau mystérieuse se mit à soudre goutte à goutte sous les mains de Bernadette et à remplir ce creux, de la grandeur d'un verre, qu'elle avait achevé de former.
Cette eau nouvelle venue, se mêlant à la terre brisée par les mains de Bernadette, ne faisait tout d'abord que de la boue. Bernadette, par trois fois, essaya de porter à ses lèvres ce liquide bourbeux ; mais par trois fois, son dégoût fut si fort qu'elle le rejeta sans se sentir la force de l'avaler. Toutefois elle voulait avant tout, obéir à l'Apparition rayonnante qui dominait cette scène étrange ; et, à la quatrième fois, dans un suprême effort, elle surmonta sa répugnance. Elle but, elle se lava, elle manga à une pincée de la planche champêtre qui poussait au pied du rocher.
En ce moment l'eau de la source franchit les bords du petit réservoir creusé par l'enfant, et se mit à couler en un filet, plus exigu peut-être qu'une paille, vers la foule qui se pressait sur le devant de la Grotte.
Ce filet était si minime que pendant un long temps, c'est-à-dire la fin de ce jour, la terre desséchée l'absorba tout entier au passage, et qu'on ne devinait sa marche progressive que par le ruban humide tracé sur le sol, et qui, s'allongeant peu à peu, s'avançait avec une lenteur extrême vers le Gave.
Quand Bernadette eut accompli, ainsi que nous venons de le raconter, tous les ordres qu'elle avait reçus, la Vierge arrêta sur elle un regard satisfait, et, un instant après, Elle disparut à ses yeux.
L'émotion de ceux qui restaient jusqu'au bout de l'apparition fut grande devant ce prodige. Dès que Bernadette fut sortie de l'extase, on se précipita vers la Grotte. Chacun voulait voir de ses yeux le creux ou l'eau venait de surgir sous la main de l'enfant. Chacun voulait y plonger son mouchoir et en porter une goutte à ses lèvres. De sorte que cette source naissante, dont on agrandissait peu à peu le terreux réservoir, prit bientôt l'aspect d'une flaque d'eau ou d'un amas liquide de boue détrempé….. Ce fut seulement au bout de quelques jours qu'après avoir augmenté en quelque sorte d'heure en heure, elle cessa de croître et devint absolument limpide.
.
Cette répugnance de Bernadette qui tente à 3 reprises de boire l'eau boueuse qu'elle a dans ses mains nous fait penser à la prière de Notre Seigneur :'' Si c'est possible, que ce calice s'éloigne de moi sans que je le boive ». De même que le Christ avait répété trois fois cette prière d'angoisse et de soumission, de même à trois reprises Bernadette rejette cette eau sale qui lui cause des nausées. Elle finit pourtant par boire, puisque telle est la volonté d'En-Haut…
En la voyant boire cette eau et manger de l'herbe, plusieurs dirent qu'elle était folle et quittèrent la Grotte bien avant la fin de l'extase. Les uns regagnèrent Lourdes « déconcerté », « découragés », « déroutés dans leur foi ». – Les autres riaient et se moquaient, « comme s'ils revenaient d'une comédie » « On jetait encore le regard sur elle, mais le prestige était tombé. On ne la regardait que pour la plaindre ».
Pendant ces instants, pensons aux disciples qui abandonnèrent Notre Seigneur car ils le voyaient ligoté, ayant perdu toute l'autorité et le prestige que lui donnaient les miracles qu'Il avait accomplis.
8 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6