Les témoins reviennent de la Grotte ‘' en publiant leur admiration ‘'
Mosaïque de la nativité
Sixième apparition de Notre Dame à Lourdes
Lors de la 6eme apparition, Bernadette se rend à la Grotte de très bonne heure. Malgré cela une centaine de personnes l'accompagne car l'histoire de la petite Bernadette commence à se propager dans la ville, et en ce dimanche matin, premier dimanche de carême, un groupe d'ouvrier est également présent.
Pour la première fois Bernadette pénètre à l‘intérieur de la grotte et des témoins parleront ouvertement de ce qu'ils ont vu, comme les bergers revenant de la grotte de Bethléem. D'où le choix de la mosaïque de la nativité pour illustrer cette publication de 1100 mots, sur la sixième apparition.
Bernadette, enveloppée dans son capulet blanc, arrive avant le jour, accompagnée entre autres personnes, de la sœur de sa mère, Me Basile Casterot. Elle traverse simplement la foule, qui s'écarte avec respect devant elle.
Le cierge allumé qu'elle tient à la main, et qui, selon l'interprétation officielle de la liturgie, signifie la chair immaculée du Verbe incarné, fruit divin du sein de Marie, ne cessa, au début de l'Apparition, d'être souffleté par le courant d'air qui régnait ce matin-là sur les bords du Gave.
La voyante le livrait chaque fois à la personne la plus proche pour qu'il fût rallumé. On peut y voir plusieurs symbolismes : comme le refus que le Christ rencontra à Bethléem quand il demanda une place pour naître, ou encore des humiliations de la crèche, ou encore, de la lutte des ténèbres contre la Lumière qu'est le Verbe de Dieu. Le cierge que Bernadette confie successivement aux personnes qui l'entourent pour qu'elles le rallument, n'est-ce pas l'image du rôle que Marie a inauguré à Bethléem, et qu'elle continuera jusqu'à la fin des temps : donner Jésus au monde et demander à chacun de nous de reconnaître et d'adorer sa divinité ?
Ces personnes enfin qui reçoivent le cierge des mains de la voyante et qui, en le rallumant, confessent que le Christ est Dieu, réparent ainsi l'œuvre des ténèbres, représentent ceux à qui « pouvoir a été donné de devenir enfants de Dieu », ou, comme saint Paul les appelle, les « fils de lumière ».
Bientôt, d'ailleurs, Bernadette, toujours en extase, se lève et se dirige vers la Grotte, où elle entre. De nouveau, dans cette apparition, Il n'y aura pas un mot, seulement des gestes et des sourires.
A son retour à Lourdes, elle entendra la messe qui était celle du premier dimanche de carême. Elle ignorera le réconfort que donne la lecture de la prière liturgique appelé ‘'trait ‘' qui reprend le psaume 90 parlant de celui qui demeure à l'abris du Très Haut, mais en aura reçu toute la force ce qui lui permettra de tenir ferme pour la terrible après-midi qui l'attend. En sortant des vêpres, elle est abordée par Pierre Caillet, le garde-champêtre, qui la connait bien. En effet elle n'est à Lourdes que depuis 3 semaines. Elle venait de Bartrés, à 5 km de là, ou elle avait été élevée depuis sa naissance, et gardait des moutons. Ses parents l'avait fait revenir pour apprendre le catéchisme et faire sa première communion. Le garde champêtre la désigne au commissaire Jacomet et entre ces 2 personnages , elle est conduite au commissariat devant une foule nombreuse. En attendant l'arrivée de François Soubirous, car le père doit être présent pour l'interrogation d'un mineur, le redoutable commissaire l'interroge quand même et dresse un procès-verbal des propos recueillis de celle qui trouble l'ordre publique. Jean Baptiste Estrade est témoin des pièges tendus par le commissaire et de la maitrise de Bernadette qui ne se démontera jamais. 10 ans après il se souviendra de ces moments et les confiera à Henri Lasserre, le premier historien de Lourdes. Dans une première partie, le commissaire se montra bienveillant.
Alors, Bernadette, tu vas tous les jours à Massabielle ?
- Oui, monsieur.
- Et tu y vois quelque chose de beau ?
- Oui, monsieur.
- Et alors, Bernadette, tu vois la sainte Vierge ?
- Je ne dis pas que j'ai vu la sainte Vierge.
- Ah bon. Tu n'as rien vu.
- Si. J'ai vu quelque chose.
- Alors, qu'est-ce que tu as vu ?
- Quelque chose de blanc.
- Quelque chose ou quelqu'un ?
- Aquerò / Cette chose a la forme d'une jeune fille.
- Et elle ne t'a pas dit : Je suis la sainte Vierge ?
- Aquerò ne me l'a pas dit.
Ainsi jusqu'au 25 mars, Bernadette désignera par ‘'Aquerò / Cette chose'' la Dame à laquelle elle a promis le jeudi précédent de venir à la grotte pendant 15 jours, malgré les miracles qui se produiront avant cette date. Ainsi comme plus tard à Fatima, Notre Dame définit des limites temporelles à sa présence en face de voyants.
Tout d'un coup le commissaire lui dit : ‘' Tu mens, tu trompes tout le monde et si tu ne confesses tout de suite la vérité je te ferai prendre par les Gendarmes'' ; et Bernadette de répondre : ‘' Monsieur, vous pouvez me faire prendre par les Gendarmes, mais je ne puis dire autre chose que ce que j'ai dit. C'est la vérité. ‘' En relisant devant Bernadette le procès-verbal, le commissaire s'interrompait de temps en temps : ‘' C'est bien cela, n'est-ce pas ? ‘'.‘' Non, je n'ai point dit cela, mais ceci ‘'. Plus loin, il lui rapportait des propos qu'elle aurait tenu dans la ville ‘'Non, je n'ai point parlé ainsi, je n'ai pu le faire car ce n'est point la vérité'' et le commissaire corrigeait nous précise M. Estrade.
Lorsque le père de Bernadette arriva, il fut rassuré par la physionomie paisible de sa fille, puis le commissaire lui dit que sa fille s'engageait tout droit sur le chemin de la prison si elle continuait ainsi, à moins qu'il lui interdise d'aller à la grotte. S'il n'obtempérait pas, c'est lui qu'il mettrait en prison.
Henri Lasserre rapportera les remarques d'Estrade et du commissaire :
- Quelle fermeté inébranlable dans ses dépositions s'écriait le premier frappé d'un étonnement profond !
- Qu'elle obstination invincible dans son mensonge, répondait l'homme de police, stupéfait d'avoir été vaincu.
- Quel accent de vérité ! Rien dans son langage ou son attitude ne s'est démenti une seule fois. Il est évident qu'elle croit avoir vu.
- Quelle souplesse d'intelligence ! Elle ne s'est pas coupée malgré mes efforts. Elle possède sa fable sur le bout des doigts.
- Elle est sincère !
- Elle est habile !
Le soir, nous dit Henri Lasserre, l'auteur de '' Les apparitions de la très sainte Vierge Marie à la Grotte de Lourdes et le jaillissement de la source miraculeuse '', paru fin 1868, François Soubirous dit à sa fille : Tu vois, tous ces messieurs sont contre nous, et que si tu reviens à la Grotte, M. le Commissaire, qui peut tout, te fera mettre, toi et moi, en prison. N'y retourne plus.
Père, disait Bernadette, quand j'y vais, ce n'est pas tout à fait de moi-même. En un certain moment, il y a quelque chose en moi qui m'y appelle et qui m'y attire.
Quoi qu'il en soit, repris le père, je te défends formellement d'y aller désormais. Tu ne désobéiras certainement pas pour la première fois de ta vie.
Je ferai alors tout mon possible pour m'empêcher d'y aller et résister à l'attrait qui m'y appelle.
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Demain mercredi 22 Février : Mercredi des Cendres : Début du carême.
La sainte Vierge nous rappelle dans tous ses messages que nous devons ‘'prier et faire pénitence'' : L'Eglise nous invite à le faire plus particulièrement pendant cette période.
Marquons le début de ce temps en recevant si possible ce jour, (mais c'est de plus en plus difficile), ce signe que l'Eglise nous donne en nous marquant au front par le signe de la croix. ‘' Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.'' Le prêtre terminera l'imposition des cendres aux fidèles par cette prière ‘'Accordez-nous, Seigneur, d'entrer par de saints jeûnes dans les rangs de la milice chrétienne, de sorte qu'ayant à lutter contre les esprits mauvais, nous soyons munis des secours que procure l'abstinence.'' Ainsi l'Eglise nous rappelle les deux leviers de ce temps de pénitence : le jeûne en nous limitant dans notre alimentation, et l'abstinence en supprimant la viande certains jours. (Le mercredi des Cendres et le vendredi Saint dans l'ancienne forme ordinaire du rite romain, tous les vendredis de l'année et certaines veilles de grande fête dans l'ancienne forme extraordinaire de ce même rite).
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6