« Elle vient à Bernadette, elle en fait sa confidente……
Vitrail de la basilique de l'Immaculée Conception
-1ère apparition de la Vierge à Bernadette
En ce jour anniversaire de la première apparition de Notre Dame à Lourdes, nous avons cité en titre un extrait du discours du 28 avril 1935 du cardinal Pacelli à Lourdes à l'occasion de la clôture du jubilé de la Rédemption. ‘'Elle vient à Bernadette, elle en fait sa confidente, la collaboratrice, l'instrument de sa maternelle tendresse et de la miséricordieuse toute-puissance de son Fils, pour restaurer le monde dans le Christ par une nouvelle et incomparable effusion de la Rédemption ».
En l'honneur de Notre Dame qui nous a inspiré d'ouvrir cette communauté sur Hozana et à conduit tant de priants à la rejoindre pour les aider à pratiquer la dévotion réparatrice à son Cœur Immaculé, nous donnerons cette année une importance particulière aux apparitions de Lourdes du 11 février au 16 juillet 1858, en développant chaque jour le contexte et parfois le sens caché de chaque apparition. Cette publication comprend 1100 mots.
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Première apparition : Notre Dame toute puissante, Elle le montrera en faisant danser le soleil à Fatima pour souligner l'importance de ce qu'Elle venait de dire, choisit ce qu'il y a de plus petit à Lourdes, pour confirmer les paroles de son vicaire prononcées solennellement 4 ans auparavant.
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Qu'elle était petite, Bernadette Soubirous, qui, le 11 février 1858, fut conviée au rendez-vous de Massabielle ! On peut dire qu'elle cumulait toutes les petitesses.
- Petitesse de l'extraction. Elle est de famille manifestement déchue. Les tares morales de sa parenté sont de notoriété publique. « De chez les Soubirous, que peut-il sortir de bon ? » murmurait-on dans le voisinage.
- Petitesse de la maison familiale. Un ancien cachot, étroit, sans air et sans lumière, où l'on s'entassait vaille que vaille.
- Petitesse d'une ultime indigence. Il n'y a pas de bois au logis pour préparer le repas, et l'enfant est venue sur les bords du Gave ramasser quelques brindilles.
- Petitesse de l'ignorance. Elle sait tout juste le Notre Père, le Je vous salue Marie et le Credo, et pas un mot de catéchisme, car sa mémoire rétive ne retient rien.
- Petitesse d'une santé fragile. Elle est née frêle et souffreteuse. Elle a quinze ans, mais on lui en donnerait à peine douze. Garder un petit troupeau de moutons, c'est tout le travail qu'on a pu lui confier.
- Petitesse des vêtements rapiécés et qui crient misère : robe raccommodée, capulet aux couleurs passées, bas troués, sabots usés.
C'est pourtant cette petitesse qui fut agréée et appelée pour paraître devant la plus puissante des Reines.
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Elle est venue à la fin d'une matinée d'hiver, avec deux compagnes, sa sœur Toinette et son amie Jeanne Abadie, cherchant du bois sur les rives du Gave, et des os à travers les galets. « Ces os, dit Jeanne Abadie, nous avions le projet de les vendre, un ou deux sous, pour acheter des sardines ». Parvenues en face de la Grotte, Toinette et Jeanne se sont déchaussées et ont passé le canal. L'eau est très froide. Bernadette a craint pour son asthme et elle a demandé à la robuste Jeanne de la prendre sur son dos « Tu n'as qu'à faire comme nous », lui a‑t-on répondu. Alors Bernadette s'est résignée. Elle a retiré ses sabots et ses bas, et elle s'apprête à mettre un pied dans l'eau, quand soudain la rumeur d'un vent violent, comme celle qui annonce les orages, agite un buisson de ronces et d'églantiers qui font claire-voie devant l'ouverture d'une sorte de niche creusée au flanc du Mont Massabielle.
La Dame que Bernadette avait sous les yeux est Celle-là même dont l'Evangile ne nous rapporte que sept paroles. A Lourdes, comme jadis, elle demeure silencieuse. Mais elle parle par gestes. A nous de pénétrer la signification de ses attitudes.
Or, la Mère de Celui à qui nous adressons avant Noël cette suppliante invocation : « O Adonaï, chef de la Maison d'Israël, qui êtes apparu à Moïse dans la flamme du buisson ardent, venez nous racheter dans la force de votre bras déployé » . Celle-là a voulu elle-même exprimer à la lettre ce symbolisme, et c'est « les bras étendus vers la terre et les mains déployées » qu'elle se manifesta au premier instant de l'Apparition. Reprenant le langage de Yahveh, déclinant sa parenté, elle aurait pu dire : « Je suis la Fille du Père, la Mère du Fils, l'Epouse du Saint-Esprit. Regardez mes mains ouvertes et mes bras étendus. Dieu me délègue sa puissance. Je suis descendue pour vous inviter à venir vers ce lieu, désormais capitale des manifestations de Dieu, terre promise où couleront à flots, pour vos âmes captives du mal, le lait et, le miel de la Miséricorde divine ».
Ce n'est pas dès la première Apparition, que Bernadette connaîtra l'identité de la Belle Dame.
Il lui faudra attendre le 25 mars. Effectivement, on l'a harcelée de questions. On lui a, dit : « Quel est donc ce personnage qui nous prie d'aller en procession à la Grotte ? » Et la petite messagère va pouvoir satisfaire la curiosité et répondre : « C'est l'Immaculée Conception qui m'envoie vers vous ».
A Lourdes, Notre-Dame se charge de nous répondre. La puissance dont elle est investie, et qu'elle communique à la prière du Rosaire, elle ne la possède pas en propre, elle la reçoit et elle l'exerce « au nom du Père ». La voyante, en effet, ne pourra se servir de son chapelet que lorsque la Vierge puissante, ayant élevé la main à son front, aura prononcé la première invocation du signe de Croix : « Au nom du Père… »
Ecoutons Bernadette : « Dans ma frayeur, je prends mon chapelet que je portais habituellement sur moi, je veux faire le signe de Croix, mais je sens ma main paralysée, je ne puis la porter à mon front. La Dame prend alors elle-même son chapelet et se signe. Sentant mon bras dégagé, je peux faire comme elle et en même temps qu'Elle le signe de Croix ».
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Ce sont les Pères de l'Eglise eux-mêmes qui ont pressenti, dans la vision de Moïse, une évocation du mystère de Marie. Dans ce buisson qui brûle sans se consommer, et qui laisse entrevoir au milieu des flammes Celui que la Bible nomme « l'ange de Yahveh », ils avaient vu comme une image de celle qui avait reçu dans son sein la flamme divine sans en être consumée. La liturgie nous fait chanter, au jour de la Purification : « Dans le buisson enflammé mais non consumé qui apparut à Moïse, nous avons reconnu votre virginité admirablement conservée ».
La vision de Bernadette vient donc confirmer les intuitions mystiques de nos Pères. Et quoi de plus émouvant de penser qu'en contemplant Yahveh, Celui qui s'était fait connaître à Abraham comme le Tout-Puissant, Moïse avait déjà sous les yeux l'image de « la Vierge puissante ».
L'évangile choisit par l'Eglise pour la messe de ce jour, est celui du récit de l'Annonciation, premier mystère du Rosaire. La demande de Notre Dame à la troisième apparition, de La rencontrer pendant 15 jours, nous incitera à faire le rapprochement des apparitions avec chacun des 15 Mystères du Rosaire.
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Epilogue de la première Apparition.
Quand Bernadette eut terminé son chapelet, la vision s'évanouit soudain. Alors elle passa le canal pour aller rejoindre ses compagnes. Tout à l'heure, ayant entendu ses deux compagnes dire, en remettant leurs sabots : « Comme l'eau est froide ! », « Pauvre de moi ! s'était-elle écriée, comment ferai-je pour traverser, moi qui suis malade ? » En entrant dans l'eau, elle fut surprise de la trouver « chaude comme l'eau de vaisselle… comme si on l'avait chauffée ».
Avec sa sœur Toinette et Jeanne Abadie, elle reprit le chemin de Lourdes, chacune chargée de son fagot. Mais le fagot de Toinette était trop lourd et elle ne put monter le chemin de la colline. Bernadette vint le prendre et le porta aisément. Etonnement de Toinette : « Je suis pourtant plus forte que toi, dit-elle. Comment peux-tu porter ce fagot ? »
La Dame du Rocher voulait nous enseigner, par ces deux scènes combien touchantes, comment elle se plaît à faire intervenir sa puissance près des petits et des faibles, au nombre desquels il importe que nous nous rangions si nous voulons bénéficier de son ineffable protection.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6