Entretien de sœur Lucie avec le Père Fuentes le 26 Décembre 1957 : 1 sur 6
Ci dessus la Vierge de Syracuse qui versa des larmes en 1953
Mon Père, la très Sainte vierge est bien triste, car personne ne fait cas de son message.
Notre dernière publication était consacrée à Noël ; et nous avons échangé des cadeaux naturels ou surnaturels avec ceux que nous aimons ou voulons sauver. Nous avons remercié Dieu pour le grand cadeau qu'Il nous a fait il y 2000 ans avec ce Fils unique venu nous ouvrir le Ciel ; mais avons-nous pensé à l'autre cadeau qu'Il nous a fait il y a 100 ans ? Le cadeau du Cœur Immaculé de sa Mère pour assurer notre salut ! Et qu'en avons-nous fait ?
C'est cet examen que nous allons mener en prenant connaissance de ce qu'en a dit sœur Lucie en ce dernier samedi du centenaire des apparitions de Notre Dame à Fatima. La publication de ce jour débordera sur 2018 pour exposer l'entretien que sœur Lucie eut avec le Père Mexicain Agostinho Fuentès au carmel de Coïmbra le 26 décembre 1957, il y a eu 60 ans il y a quelques jours. C'était le postulateur de la cause de béatification des martyrs mexicains ‘' les Christéros'' et il se préparait à être postulateur pour la béatification de François et Jacinthe Marto. Il avait déjà rencontré sœur Lucie le 10 août 1955.
La publication de ce jour sera consacrée à montrer comment la tristesse de Notre Dame s'était manifestée peu d'années avant cet entretien. Nous y verrons comment cette tristesse avait été interprétée au fil des ans par divers auteurs, en commençant par Frère Michel de la sainte trinité dont à parlé le Cardinal Burke dans sa conférence du 3 Novembre à Fatima.
Nous verrons ensuite qu'à l'approche de 1960, date au plus tard fixée par Notre Dame pour publier la troisième partie du secret, sœur Lucie avait soulevé un autre coin du voile qui recouvrait cette partie du secret. Elle avait soulevé un premier coin de ce voile en publiant son quatrième mémoire en décembre 1941 ou elle précisait ‘' Au Portugal se conservera le dogme de la foi ‘' précisant peu après ‘' Qu'en quelque sorte elle l'avait déjà dit ‘'
En effet, au cours de cet entretien, sœur Lucie exposa ses craintes sur l'avenir de l'Eglise. Le prêtre, impressionné, en informa l'évêque de Leiria, lui demandant si ces propos devaient être publiés. Mgr Venâncio le lui autorisa. A son retour au Mexique, fort de cette autorisation, et de celle de son Archevêque, Monseigneur Sanchez, archevêque de Veracruz, le prêtre donna une conférence le 22 Mai 1958, dans laquelle il raconta son entrevue avec la voyante de Fatima. Cette conférence fit l'objet de plusieurs publications, notamment par la revue Fatima findings publiée par le père Ryan en juin 1959, par le magazine italien Message du cœur de Marie n° du 8-9 août 1961. Ce n'est que dix-huit mois plus tard que ce texte fit l'objet d'un démenti le 2 juillet 1959, et que le père Fuentes fut remplacé par le père Kondor le 19 mars 1961. Le père Fuentès ne se remit pas de cette décision et mourut peu d'années après.
Le père Alonso, meilleur spécialiste sur la question, après l'avoir jugé sévèrement, fit justice au père Fuentès et affirma qu'il était parfaitement fiable. En effet, bien que mêlés de considérations oratoires de la part du prédicateur, quoique arrangés littérairement, ces textes ne disent rien que sœur Lucie n'ait dit dans ses nombreux écrits livrés au public. Peut-être l'erreur principale consiste-t-elle à avoir présenté ces textes comme sortant littéralement de la bouche de Lucie, expressément et formellement comme un message d'elle adressé au monde. Sœur Lucie n'avait certainement pas cette intention.
Oui, la sainte vierge est encore triste. Elle l'a montré par ses larmes en 1953 à Syracuse, sœur Lucie a parlé de la tristesse de Notre Dame au père Fuentes en 1957, et ce dernier a donné une conférence le 22 mai suivant au Mexique avait précisé: « J'ai rencontré sœur Lucie dans son monastère ; elle était, très triste, pâle, émaciée. » Nous publierons en plusieurs fois cette conférence en l'enrichissant de citations et considérations diverses.
L'image qui illustre cette publication est celle du bas-relief de Syracuse qui pendant 4 jours en 1953 a versé de vraies larmes. (L'analyse du liquide s'écoulant à plusieurs reprises de ses yeux l'a confirmé) C'était le samedi 29 août 1953, jour octave de la fête du Cœur Immaculé de Marie, à Syracuse, dans le quartier du faubourg Sainte-Lucie, le plus pauvre de toute la ville. Sanctifié jadis par le martyre de Sainte Lucie, ce quartier avait été un berceau du christianisme. C'était maintenant un quartier majoritairement communiste. Le décor est planté, comme à l'Île Bouchard; Notre Dame ne laisse rien au hasard : La date, liée directement à la fête récente (Fête du Cœur Immaculé de Marie le 22 aout, instituée par Pie XII le 31 octobre 1942 , le nom du quartier rappelle celui de la voyante de Fatima, un quartier autrefois chrétien, mais maintenant imprégné des erreurs répandues par la Russie. Accrochée au mur, une statuette de la Vierge Marie montrant son Cœur, non pas selon l'iconographie classique, transpercé d'un glaive de douleurs, mais entouré d'épines, des flammes s'en élevant, comme dans l'apparition de Notre-Dame de Fatima du 13 juin 1917, puis de Tuy le 13 juin 1929.
Voir le lien sur l'anniversaire des larmes de la vierge de Syracuse, lien effacé
Voici le sens que donne Frère Michel de la sainte trinité, à ces larmes qu'il interprète à la lumière du message de Fatima. ‘'La Dame de Fatima était venue demander la consécration solennelle de la Russie ainsi que la diffusion de la communion réparatrice des 5 samedis. Ces deux demandes n'ayant pas été accédées, notre Mère pleure le sort des pécheurs qui ne peuvent pas profiter des grâces assorties à la consécration et à la dévotion réparatrice.''
Le 8 septembre 1953, Mgr Baranzini, évêque de Syracuse précisait : ‘'Ce sont des larmes d'affliction, de tristesse. Elles sont un avertissement, pour moi, pour mon clergé, pour vous tous, fidèles, afin que nous devenions meilleurs, que nous reprenions le bon chemin de nos devoirs individuels, familiaux et sociaux…. Cœur Immaculé de Marie, ayez pitié de nous. ‘' Le 10 septembre, en plaçant le bas-relief dans une niche d'une place proche de la maison initiale, Ce prélat précisait : ‘' Pensons aux larmes de l'Eglise qui, comme une tendre mère souffre à cause des persécutions auxquelles sont en butte ses fidèles enfants ; elle souffre surtout à cause de la perte de la foi, de l'apostasie des masses qu'on empoisonne ‘'' C'est encore un message surnaturel.
Un an plus tard, le pape Pie XII dira le 17 octobre 1954 dans un radio message : « Pourtant, ce n'est pas sans une vive émotion que nous avons pris connaissance de la déclaration unanime des évêques de Sicile sur la réalité de cet événement. Sans aucun doute, Marie est, au Ciel, infiniment heureuse et n'éprouve ni douleur ni tristesse. Pourtant elle ne reste pas insensible. Elle nourrit toujours amour et pitié pour le genre humain malheureux auquel Dieu l'a donnée pour Mère lorsque, douloureuse et en larmes, elle se tenait debout au pied de la Croix où était attaché son Fils. Les hommes, comprendront-ils le secret langage de ces larmes ? Oh les larmes de Marie ! C'étaient sur le Golgotha des larmes de compassion pour son Jésus et de tristesse pour les péchés du monde. Pleure-t-elle encore pour les plaies renouvelées dans le Corps mystique de Jésus ? Pleure-t-elle pour tant de fils chez qui l'erreur et le péché ont éteint la vie de la grâce et qui offensent gravement la Majesté divine ? Attend-t-elle en pleurant tristement le retour toujours retardé d'autres hommes qui sont aussi ses fils ? Ou d'autres, autrefois fidèles, entraînés par de faux mirages ? » C'est toujours un message surnaturel.
Il y a quelques années, dans le cadre de la préparation de l'anniversaire des 60 ans de ce miracle, le recteur du sanctuaire abritant ce bas-relief, Don Luca Saraceno avait précisé :''Dieu, à Syracuse, a choisi de parler au monde entier par le langage éloquent et mystérieux des larmes. Ce sont les mêmes larmes que nous pleurons aujourd'hui : larmes de douleur, d'attente, de préoccupation, d'espérance, de joie, d'amour. Ce sont aussi des larmes qui entendent consoler, accompagner celui qui est seul, enfermé dans sa douleur, désirant donner un sens, une direction à sa vie, les toxicomanes, les parents qui ont perdu prématurément un enfant, les chômeurs, les travailleurs, les enfants malades...'' Il s'agit maintenant d'une tristesse sur le plan naturel.
Une dernière remarque : Souvenons-nous des larmes que le Christ a versées sur Jérusalem près du Mont des Oliviers : L'église ci-dessous ‘'Dominus Flevit'' nous le rappelle ainsi que ses paroles prophétiques ‘'Il ne restera pas de toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu fus visité ‘'. Le message de Fatima ressemble un peu à ces avertissements, avec sa succession de sanctions conditionnelles. Comme le dira sœur Lucie au père Fuentes, sachons prendre à temps ces avertissements pour nous.
L'église Dominus Flevit sur le lieu ou Jésus pleura sur Jérusalem qui n'avait pas su reconnaitre le temps ou Dieu visita son peuple. De Jérusalem, il ne restera pas pierre sur pierre. Ce sera une ville en ruine, et il n'y aura pas même une croix en bois à son sommet.
Voici ce que rapporta le père Fuentes des propos que lui dit sœur Lucie le 26 décembre 1957. Les titres des paragraphes sont de Frère Michel de la sainte trinité.
Nul n'en fait cas
- Mon Père, la très Sainte Vierge est bien triste, car personne ne fait cas de son message, ni les bons, ni les mauvais. Les bons continuent leur chemin, mais sans faire cas du message. Les mauvais, ne voyant pas tomber sur eux actuellement le châtiment de Dieu, continuent leur vie de péché sans se soucier du message. Mais croyez-moi, Père, Dieu va châtier le monde et ce sera d'une manière terrible. Le châtiment céleste est imminent.
Le visage de ce bas relief en plâtre vernis lors d'une lacrimation. Marie pleure en montrant son Cœur Immaculé c'était il y a un peu plus de 64 ans.
Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne vous aiment pas.