Sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages - Chapitre 2

Le jour va se lever. Jeanne-Elisabeth et son compagnon prennent la route du retour mais c’est à peine si elle ressent la fatigue de la nuit et les longues heures en chemin. Elle se concentre sur les paroles de ce prêtre à qui elle a confié son désir de se consacrer à Dieu. Il l’a encouragée l’assurant de sa prière pour qu’elle demeure dans la fidélité malgré les difficultés de l’heure. Elle sait à présent qu’elle n’a pas imaginé l’appel de Dieu et cette certitude lui fait vivre un moment délicieux. Son cœur offert et plein d’amour demeure en communion intime avec ce Dieu aimant, délicat, exigeant aussi qui, dans cette Eucharistie qu’elle a enfin reçue, est venu habiter son âme.

De retour à la Guimetière, elle se confie à sa mère. Celle-ci n’est guère étonnée d’apprendre la décision de sa fille. Il y a longtemps qu’elle a pressenti chez son enfant le désir de se consacrer à Dieu. Elle-même lui a transmis sa foi et n’a cessé de lui donner l’exemple de l’amour du prochain. Elle l’a associée, toute petite, aux secours qu’elle apportait aux pauvres et aux malheureux. Elle l’a vue, à son tour, se dépenser sans compter pour aider, autour d’elle, ceux qui avaient besoin de nourriture ou de soins. Aujourd’hui, consciente du dessein du Seigneur sur sa fille, elle va faire en sorte de l’aider à vivre sa vocation. Mais, dans la tourmente qui s’est abattue sur la France, comment Jeanne-Elisabeth va-t-elle pouvoir affirmer sa foi, entrer en religion ?

Et, de fait, les premiers pas de Jeanne-Elisabeth dans la vie religieuse sont lents. Tout d’abord, elle éprouve quelque scrupule à quitter La Guimetière car elle ne veut pas abandonner sa mère. Ensuite, elle ne peut prendre le voile. Les monastères ont tous été fermés par la Révolution. Mais les jours sombres sont derrière elle et l’espoir renaît bientôt. Un jeune Général, Bonaparte, vole de victoire en victoire. Voici 1799 et l’avènement du Directoire qui fait entrevoir des jours plus sereins.

Dans cette attente, Jeanne-Elisabeth ne demeure pas oisive à La Guimetière. Madame Bichier des Ages a accepté d’ouvrir sa maison pour les catéchismes. Tout un petit monde fréquente la propriété et Jeanne-Elisabeth pense à faire vivre une mission, sur sa commune, à Béthines. Un des missionnaires est le Père Fournet. Elle se ressource auprès de lui.

Il lui faudra attendre le Concordat de 1801 pour que la paix religieuse soit retrouvée. Les couvents se remplissent à nouveau. Mais sans elle. Sa mère a besoin de tous ses soins. Elle va l’accompagner jusqu’au bout et ce n’est qu’après son décès, le 20 juillet 1804, qu’elle peut enfin faire aboutir son projet.

 

Depuis cette fameuse nuit de 1798 où sa vocation s’est révélée auprès d’un saint prêtre, six ans se sont écoulés. Six longues années de patience, d’absolue confiance en Dieu. Elle a attendu son heure, ne doutant pas qu’elle arrive enfin, toujours sereine dans ses tâches quotidiennes comme dans la transmission de la parole de Dieu.

Puissions-nous, nous aussi, ne pas céder à notre impatience, ne pas exiger du Seigneur que nos projets aboutissent au moment que nous avons choisi, puissions-nous ne pas éprouver la patience de Dieu… Au contraire, à l’exemple de Sainte Jeanne-Elisabeth, restons dans la confiance, guettant avec sérénité l’heure qu’il a voulue pour nous.

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Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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