Sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages - Chapitre 3

Jeanne-Elisabeth va enfin pourvoir répondre au vœu du Père Fournet et grouper des jeunes filles autour d’elle pour former une communauté religieuse. Mais force lui est de constater qu’elle n’a aucune idée de ce qu’est la vie conventuelle. Compte tenu du sort réservé aux monastères pendant la Révolution, elle n’a pu en fréquenter aucun, tout est à apprendre. Avec sa servante Marie-Anne, elle part donc pendant un an à la Providence à Poitiers, établissement ouvert aux enfants pauvres, pour « apprendre » la vie religieuse. Dès leur retour à la Guimetière, deux amies, Véronique et Madeleine, les rejoignent.

Le Père Pierre-Hubert Fournet a repris son ministère à Saint Pierre de Maillé et il invite Jeanne-Elisabeth et ses compagnes à y établir la communauté dont il devient le co-fondateur et dont il sera, jusqu’à deux ans avant sa mort, le Directeur Spirituel. Où demeurer ? Jeanne-Elisabeth trouve une gentilhommière, Molante, assez grande pour accueillir son petit groupe, créer un oratoire et ouvrir une classe. Bientôt le nombre croissant des sœurs incite Elisabeth à réfléchir à l’organisation de la congrégation. Elle s’informe après d’autres communautés religieuses. Il s’ensuit une règle de vie écrite qui précise l’intuition initiale du Père Fournet.

Ce règlement, les sœurs vont l’observer de tout leur cœur.  Trois ans plus tard, en 1807, les premières Filles de la Croix prononcent leurs vœux : pauvreté, chasteté, obéissance. Elles promettent aussi de soulager les malades et de veiller à l’enseignement des pauvres. A l’Oratoire, elles se relaient sans cesse pour une adoration perpétuelle.

Un matin, au retour de la messe, elles entendent des gémissements dans les broussailles. Au pied d’un chêne, elles découvrent une grotte où une vieille femme, couverte de vermine et de plaies, se plaint. Elles la recueillent et s’occuperont d’elle jusqu’à son décès dans les bras de Jeanne-Elisabeth. La grotte deviendra pour elles un lieu de pèlerinage.

A Molante, la communauté grandit. La maison est pleine à craquer. Les sœurs vivent l’amour de Dieu et des autres dans la prière et le travail. Jeanne-Elisabeth doit bientôt songer à des bâtiments plus importants. En un premier temps, elle trouve une maison dans le bourg de Saint-Pierre de Maillé où les sœurs s’installent. Mais là aussi, devant le continuel essor de la communauté, Jeanne-Elisabeth se rend compte qu’il faut voir plus grand, beaucoup plus grand pour ne pas être obligée de procéder à des déménagements continuels. C’est un souci qu’elle confie à Dieu. Sa prière va bientôt être exaucée. A une dizaine de kilomètres au sud-est de Saint-Pierre de Maillé, sur la commune de La Puye, les bâtiments d’un prieuré de Fontevrault, bâti au XIIe siècle, sont à l’abandon. Quelques-uns sont habitables mais l’ensemble a besoin d’être réhabilité et agrandi.

Jeanne-Elisabeth n’hésite pas. Le potentiel est important. L’opportunité offerte de développer et de stabiliser sa congrégation dans un endroit assez vaste pour abriter toutes les activités des sœurs doit être saisie. En 1819, elles s’installent dans ce monastère qui ne cessera de s’agrandir et de s’embellir au cours du XIXe siècle.

Tout au long de sa vie religieuse, Jeanne-Elisabeth a bénéficié des conseils, des encouragements et de l’appui du Père Fournet qui sera lui-même canonisé le 4 juin 1933 par Pie XI. Il nous arrive aussi, dans les épreuves ou dans les missions qui nous sont confiées, de rencontrer, à un moment décisif de notre vie, la personne qui saura nous guider, nous aider à poursuivre notre route. Celle que le Seigneur nous envoie et qu’il nous suffit de reconnaître.

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Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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