Revenu aux Indes, et espérant bien aller enfin dans son vicariat apostolique du
Tonkin, Mgr Pallu se vit obligé d’attendre pendant de longs mois un bateau qui le
conduirait du Bengale au Siam, Mais il estima que son apparente inaction avait
cependant une valeur apostolique.

"J’ai pris la résolution d’avoir toujours devant les yeux cette grande maxime qui
sert de fondement à la vie apostolique, que l’ouvrage de la conversion des infidèles
est un ouvrage tout divin, non seulement dans son commencement, mais
aussi dans son progrès, et où il faut que l’ouvrier évangélique qui s’en trouve
chargé, demeure toujours élevé au-dessus de lui-même, qu’il espère continuellement
contre toute espérance, qu’il soit toujours prêt à disposer de tout, pour
entreprendre contre ses inclinations, contre ses propres vues, et même contre
toute apparence de succès, quand il plaît à Dieu de lui faire connaître sa volonté,
quoique quelquefois obscurément et dans des signes fort cachés, mais principalement
quand il se trouve tellement disposé en sa présence qu’il ne doute nullement
qu’en faisant ce qui lui est marqué, il fera une chose qui Lui est fort
agréable, et que s’il refuse de la faire, il se mettra en danger de Lui déplaire et de
commettre une infidélité."