Recension du livre de Véronique Imbert 'Je me suis laissé séduire'

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Véronique Imbert, Je me suis laissé séduire. Le jour où j'ai vraiment rencontré le Christ. Préface de Mgr de Kérimel, éditions Parole et Silence, 2016, 149 pages.

Recension par Menahem R. Macina.

 

Voici un livre atypique, tant sur la forme que sur le fond, mais dont la ferveur communicative sert admirablement le propos de l’auteure.

De quoi s’agit-il ? Au cours d’une brève retraite, une chrétienne pratiquante d’une cinquantaine d’années, mère de quatre enfants, enseignante, fortement impliquée dans sa foi et dans les activités de son église locale, fait une expérience, aussi soudaine que transcendante, de l’amour inouï dont son Créateur l’enveloppe. Elle en est brûlée intérieurement au point que son existence comme sa vie intérieure en sont totalement bouleversées. Dès lors, au fil des semaines, des mois, puis des années, elle va subir une transformation spirituelle et existentielle radicale, qui va progressivement l’amener, alors qu’elle se définit elle-même comme un être plutôt rationnel et nullement enclin aux spéculations mystiques, à devenir une apôtre passionnée de ce Dieu auquel elle a toujours cru, certes, mais dont elle n’avait jamais soupçonné à quel point il est Amour (cf. 1Jn 4, 8.16).

Le récit, de facture originale, n’est pas seulement alerte convaincant et agréable à lire, il est d’une désarmante simplicité et rend un son indiscutable de vérité. Véronique Imbert parle vraiment à son lecteur. Elle l’entraîne dans les méandres de son existence d’avant et d’après la tornade spirituelle qui l’a transformée. Sa sincérité ne fait aucun doute. D’ailleurs, son livre n’expose pas une thèse, il entre dans la vaste catégorie de ce que l’édition religieuse qualifie de « témoignage ». L’auteure insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’avant son expérience intérieure fondatrice, elle croyait à l’existence de Dieu, le priait et lui rendait un culte, avec zèle, certes, mais sans le connaître vraiment.

De nombreuses pages de son ouvrage témoignent qu’elle a lutté bec et ongles pour se persuader elle-même, avant de s’efforcer d’en convaincre les autres, qu’elle ne s’est pas inventé cette expérience spirituelle. Le lecteur la suit dans sa vaste introspection, dont le récit, les tergiversations et les atermoiements se déploient au long de nombreuses pages, jusqu’à ce qu’il finisse par se faire sa propre opinion. En ce qui me concerne, on aura compris que j’ai été convaincu. Qu’on n’en déduise pas, toutefois, qu’il s’agit ici d’une recension de complaisance. Je ne cache pas en effet, que j’ai abordé la lecture du livre de Véronique Imbert avec un préjugé favorable. C’est tout le contraire. Rompu à la lecture d’une partie de l’abondante littérature réputée ‘pieuse’ ou ‘spirituelle’, et ayant souvent dû surmonter mes nausées causées par l’ingurgitation de prétendus ‘témoignages spirituels’, sans parler du flot brownien de ceux qui se déversent quotidiennement dans les médias dits ‘sociaux, je lis généralement de tels écrits en diagonale, et ne tarde pas à déceler la pauvreté, voire la vacuité spirituelles, que charrient la plupart d’entre eux.

Rien de tel dans le petit ouvrage de Véronique Imbert. Il ne se contente pas de relater une expérience mystique hors du commun, il édifie, au sens étymologique du terme – ‘construire’ -, la foi du lecteur chrétien. On peut dire de lui qu’il est « de bonne doctrine », en ce qu’il balise parfaitement le terrain de la vie intérieure, en en démarquant les faiblesses aussi bien que les excès et les pièges, et surtout en mettant à nu les manigances de l’Adversaire, embusqué dans ce terreau de prédilection qu’il affectionne d’autant plus qu’il est giboyeux, tant il regorge d’âmes troublées, ignorantes, tiraillées par leurs passions, et souvent victimes de manipulation mentale de la part de « faux apôtres », gourous de pacotille, trompeurs guidés par le Diable (cf. 2 Tm 3, 6 ss.).

Bref, sans en avoir la prétention, ce livre constitue un guide pratique et fiable de la vie intérieure chrétienne, outre qu’il contient d'utiles citations de l'Ecriture, de Pères de l’Eglise, de saints et d’auteurs spirituels éprouvés.

Enfin, et ce n’est pas le moindre avantage du livre, les exposés fervents, les confidences brûlantes qu’il contient, sur l’intimité amoureuse surnaturelle qui caractérise la vie d’union à Dieu, ont un effet contagieux. Le lecteur aura tôt fait de s’en apercevoir, et il n’est pas exclus que ce mince livret, précieux bien qu’il ne paie pas de mine, devienne son livre de chevet.

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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1 commentaire

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Vie intérieure et intimité avec Dieu

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