Jour 11 - Qu'avons-nous fait de l'espérance ?

Le jésuite et scientifique Teilhard de Chardin (1881-1955) offre une belle réflexion sur l'espérance.

Méditer

Qu'avons-nous fait de l'espérance ?

Historiquement, l'attente d'une issue pour le Monde n'a jamais cessé de guider, comme un flambeau, les progrès de notre Foi. Les Israélites ont été de perpétuels « expectants »; - et les premiers chrétiens aussi. Car Noël, qui aurait dû, semble-t-il, inverser nos regards et les concentrer sur le Passé, n'a fait que les reporter plus loin encore en avant. Un instant apparu parmi nous, le Messie ne s'est laissé voir et toucher que pour se perdre, une fois encore, plus lumineux et plus ineffable, dans les profondeurs de l'avenir. Il est venu. Mais maintenant, nous devons l'attendre encore et de nouveau - non plus un petit groupe choisi seulement, mais tous les hommes -, plus que jamais. Le Seigneur Jésus ne viendra vite que si nous l'attendons. Beaucoup. C'est une accumulation de désirs qui doit faire éclater la Parousie. Chrétiens, chargés après Israël de garder toujours vivante sur Terre la flamme du désir, vingt siècles seulement après l'Ascension, qu'avons-nous fait de l'attente ? Hélas, la hâte un peu enfantine, jointe à l'erreur de perspective, qui avaient fait croire la première génération chrétienne à un retour imminent du Christ, nous ont laissés déçus, et rendus méfiants. Les résistances du Monde au Bien sont venues déconcerter notre foi au Règne de Dieu. Un certain pessimisme, peut-être, soutenu par une conception outrée de la déchéance originelle, nous a portés à croire que décidément le Monde est mauvais et inguérissable. Alors nous avons laissé baisser le feu dans nos cœurs endormis. Sans doute, nous voyons, avec plus ou moins d'angoisse, approcher la mort individuelle. Sans doute, encore, nous prions et nous agissons consciencieusement « pour que le Règne de Dieu arrive ». Mais, en vérité, combien en est-il parmi nous qui tressaillent réellement, au fond de leur cœur, à l'espoir fou d'une refonte de notre Terre ? Quels sont ceux qui naviguent, au milieu de notre nuit, penchés vers les premières teintes d'un Orient réel ? Quel est le chrétien en qui la nostalgie impatiente du Christ parvient, non pas même à submerger (comme il le faudrait), mais seulement à  équilibrer, les soins de l'amour ou des intérêts humains ? Quel est le catholique aussi passionnément voué aux espoirs de l'Incarnation à étendre que beaucoup d'humanitaires aux rêves d'une Cité nouvelle ? Nous continuons à dire que nous veillons dans l'expectation du Maître. Mais en réalité, si nous voulons être sincères, nous serons forcés d'avouer que nous n'attendons plus rien. Il faut, coûte que coûte, raviver la flamme. Il faut à tout prix renouveler en nous-mêmes le désir et l'espoir du grand Avènement. Mais où chercher la source de ce rajeunissement ? Avant tout, c'est bien clair, dans un surcroît d'attrait exercé directement par le Christ sur ses membres. Mais encore ? Dans un surcroît d'intérêt découvert par notre pensée dans la préparation et la consommation de la Parousie. Et d'où faire jaillir cet intérêt lui-même ? De la perception d'une connexion plus intime entre le triomphe du Christ et la réussite de l'œuvre que cherche à édifier ici-bas l'effort humain.

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Mon Dieu donnez-moi la SERENITE d’accepter les choses que je ne peux changer ; le COURAGE de changer les choses que je peux changer ; et la SAGESSE d’en connaître la différence.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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