6- Mère de Dieu

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Sainte Marie, mère de Dieu, sont des mots d'un poids infini.


La seconde partie du Je vous salue Marie poursuit la prière à Marie, en exprimant la prière de l'Eglise. Elle s'ouvre sur une véritable profession de foi : Sainte Marie, Mère de Dieu… En quelques mots, adressés en prière à Marie, ils reprennent le contenu le plus fort de la salutation de l'ange à Marie, et de celle d'Elisabeth, qui étaient au coeur de la prière et de la contemplation de la première partie du Je vous salue Marie.

L'Église en prière, le croyant qui se tourne vers Marie, le pauvre qui la prie, disent d'emblée des mots essentiels, des mots d'un poids infini.

Des mots forgés longuement

L'Église, nous l'évoquions dans les séquences précédentes, a mis plusieurs décennies - près de trois siècles et plus ! -, à forger ces mots et à en faire le coeur de sa foi concernant Marie. Marie, Mère de Dieu Qui est Marie pour l'Eglise et pour le croyant ? Elle est cette immensité du mystère du Dieu fait homme, dont Marie devient mère.

Il est important de rappeler ici que tout ce qui a été affirmé de Marie, dans la foi de l'Église, l'a été comme une conséquence de ce que l'on comprenait du mystère de Jésus lui-même. Or, il a fallu du temps aussi pour que se polissent les mots de la foi sur Jésus. Et si le centurion romain au pied de la croix, déclare Jésus Fils de Dieu (Marc 15, 39), les premières générations chrétiennes devront répondre de ce que cela signifie, dire le contenu de foi de ces paroles, qui marquent le sommet des évangiles. Comme c'est le cas aujourd'hui encore, la tentation sera grande d'affirmer tellement Jésus fils de Dieu, que l'on ne peut en même temps le dire pleinement homme. Ou à l'inverse, de le reconnaître pleinement homme, mène souvent à ne pouvoir le dire pleinement Dieu. Les exemples de cette tension seraient nombreux. Il suffirait de faire la galerie des portraits de Jésus qui furent dressés au cours des siècles.

Jésus vrai Dieu et vrai homme

Les premiers grands conciles que l'on appelle "conciles christologiques", durent en effet forger peu à peu les mots de la foi sur l'identité de Jésus, dans les mêmes tensions et tentations que nous pouvons connaître aujourd'hui. C'est en 325, au Concile de Nicée, que l'Eglise affirma, avec force, Jésus à la fois vrai Dieu et vrai homme. Et dès lors l'Eglise, approfondissant cette foi, affirma aussi Marie Théotokos, c'est-à-dire Mère de Dieu : parce qu'elle a enfanté Jésus, que la foi reconnaît comme Fils de Dieu.

C'est le concile d'Éphèse qui le proclama en 431 : Marie est devenue en toute vérité Mère de Dieu, par la conception humaine du Fils de Dieu dans son sein. Ainsi, elle est Mère de Dieu non pas parce que le Verbe de Dieu a tiré d'elle sa nature divine, mais parce que c'est d'elle qu'il tient le corps par lequel il est dit naître selon la chair. Le Concile Vatican II (1962-1965) a une expression assez forte pour exprimer ce mystère profond : «Marie a été élevée par la grâce de Dieu, au-dessous de son Fils, au-dessus de tous les anges et de tous les hommes, comme la Mère très sainte de Dieu, présente aux mystères du Christ» (Lumen Gentium, 66).

C'est cette profession de foi, née au Concile d'Éphèse en 431, mûrie et portée par la foi des siècles, que reprend le Je vous salue Marie, comme un cri du cœur, comme le cri de la foi : Sainte Marie, Mère de Dieu !

Affirmer Marie mère de Dieu

Ce développement de la foi en Marie mère de Dieu, s'enracine pleinement dans l'Evangile. Dans la parole d'Elisabeth en particulier, qui s'étonne à la rencontre de Marie, et s'écrie d'une voix forte : Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi (Luc 1, 42-43). La Mère de mon Seigneur, dit Elisabeth. Elle a tout dit en cette parole. Mais il faut si longtemps à des coeurs d'hommes, pour accueillir un aussi grand mystère, que les théologiens continueront à accueillir et méditer, tant il est riche. Ainsi Serge Boulgakov va même jusqu'à affirmer que, le secret que Marie dévoile est celui de la maternité de Dieu. L'amour de Dieu a un visage féminin, dit-il. Mais il poursuit : "La Mère de Dieu c'est aussi l'Eglise qui prie.
L'accueil mystique de ces paroles ne cesse de presser le croyant à l'ouverture sur le mystère de Dieu.

Sainte Marie

L'Église aime ainsi dire que Marie est sainte. Et elle aime redire dans sa prière, inlassablement, Sainte Marie Elle affirme par là que Marie porte la marque de Dieu. Et que cette trace de Dieu l'habite, la marque en totalité, qu'en elle Dieu transparaît sans ombre. Tout en elle est disponible à Dieu. Elle est intégralement disponible à Dieu. Ainsi, en elle le Verbe se fait chair. Parce qu'elle est la première, dans l'histoire de l'humanité, à avoir été aussi intégralement disponible à Dieu Et si la sainteté est un peu le fait de l'homme, nous le savons, elle est surtout le fait de Dieu. Elle suppose le consentement de l'homme, mais elle est oeuvre de Dieu en l'homme, en nous. Mais ce consentement suppose une infinie disponibilité Nous le savons aussi.

Ainsi quand nous prions : Sainte Marie, Mère de Dieu, nous aimons redire les mots par lesquels l'Église exprime l'appartenance totale de Marie à Dieu. Et c'est finalement ce mystère de l'infinie proximité de Marie avec le Christ, que nous scrutons, de mille manières, dans la piété mariale. Et en particulier dans ces quelques mots, qui ouvrent les demandes très humbles du Je vous salue Marie, et que nous aimons redire. Inlassablement. Tant ils emportent notre prière.


N'hésitez pas à approfondir votre prière mariale en vous rendant sur notre site : http://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie

Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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