JÉSUS ET SA VIE CACHÉE

 

J’ai déjà parlé comment Charles de Foucauld, à la suite de sa conversion, a été mis en contact avec la vie de Jésus, et combien cette découverte de l’existence concrète de Dieu incarné a nourri toute son aventure spirituelle, avant d’alimenter, aujourd’hui, celle de ses nombreux disciples. Il convient ici de rappeler le rôle de l’abbé Huvelin, qui lui a révélé que Jésus « avait pris la dernière place », car il ne cessera de la rechercher pour lui-même, à travers les différentes étapes de sa vie, jusqu’à sa mort au fond du Sahara qui, d’une certaine manière, l’a trouvé à cette dernière place.

 

Un deuxième événement mérite d’être noté, c’est la visite avec sa cousine, madame de Bondy le 19 août 1888. C’était la première fois qu’il visitait une Trappe. Il fut frappé par un frère vêtu très pauvrement et, à cette vue, il comprit quelle pouvait être à la pauvreté choisie par le Fils de Dieu lors de son incarnation; cette rencontre toute simple et silencieuse, devint « une étape essentielle dans la marche à la recherche de la dernière place ».

 

Le troisième événement, et le plus marquant, fut, au cours du pèlerinage en Terre sainte entrepris par ordre de l’abbé Huvelin, de la fin novembre 1888 au début février 1889, sa visite à Nazareth.

 

« Cette ville blanche, aux rues escarpées et tourmentées sur les flancs du Nébi-Saïn, a touché le cœur pénitent de Charles.  Elle lui inspire un amour, qui ne s’éteint à jamais plus, pour la vie cachée, l’obéissance, l’humble condition humaine volontaire. »

             (René Bazin, Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, Paris, Plon, p. 97.

 

Dans ce petit village perdu dans la montagne, il a trouvé ce qu’il cherchait : imiter Jésus dans sa vie humble et cachée, être son petit frère et le suivre, main dans la main, durant toute sa vie pour être, comme lui et avec Lui, le dernier des hommes.

 

Avant de parler des mystères de la vie cachée,  il me convient de rappeler que Charles de Foucauld a compris la vie cachée de Jésus à Nazareth non seulement comme le moment où il a appris à être un humain, mais aussi où il a commencé à accomplir son œuvre de salut « pour nous les hommes » et cela « par la prière et la pénitence ». En assumant sa vie humaine, Jésus l’a fait entrer dans la vie divine et l’a comblé de cette grâce qui sort de lui ; il était venu pour cela, pour répandre sur le monde la richesse de sa grâce et de vérité qui habitait en lui (Jn,1,14-16). En d’autres termes, il sanctifie de l’intérieur la vie humaine qu’il a assumée et manifeste son  œuvre de rédemption par sa vie de sainteté et de charité; c’est là l’œuvre que le Père lui a confiée (Jn 5,36) et il est indispensable qu’il ait attendu trente ans pour l’accomplir.

 

« Goûter les choses de Dieu, c’est goûter les choses que Jésus nous a enseignées par  ses exemples et ses paroles, c’est l’imiter dans sa pauvreté, son abjection, ses souffrances, c’est tout souffrir pour la justice, c’est prêcher avec lui l’Évangile par notre vie malgré les railleries du monde qui nous appelle le fou, c’est se conduire non selon la sagesse humaine, mais selon la foi qui paraît la folie aux hommes. »   Nazareth, méditation.

 

PRIONS

Par l’intercession du Bx Frère Charles, Seigneur, donne-nous cet Amour de Toi au point de désirer t’imiter dans nos propres vies !  Rends-nous obéissants à Tes enseignements… Amen