Jour 3 - La vérité / journaliste et étudiant / Lettre

Au service de la vérité

Cette pénible épreuve marque profondément le jeune homme ; il y puise l'ardent désir d'étayer toujours plus rationnement sa foi, pour pouvoir convaincre par la douceur les incroyants. Evoquant plus tard cette période trouble de sa vie, il n'hésite pas à dire que l'Abbé Noirot – devenu un ami – l'a « sauvé », forgeant en lui des dispositions à servir la vérité avec courage et en toute liberté. « On m'accuse quelquefois de traiter avec trop d'indulgence et douceur ceux qui n'ont pas la foi : alors qu'on est passé par les supplices du doute, on se ferait un crime de rudoyer les malheureux auxquels Dieu n'a pas accordé la grâce de croire ». Sa fidélité et son obéissance à l'église ont été forgés au creuset de la souffrance intérieure. Dès lors, Frédéric promet « à Dieu de vouer [ses] jours au service de la vérité ». Ce combat intime n'a absolument pas nui à sa scolarité : à 16 ans, en 1829, il obtient son baccalauréat et entreprend des études de droit, combattant ainsi les désirs paternels.

Frédéric journaliste et étudiant

Sous l'influence de l'Abbé Noirot, Frédéric collabore à la rédaction de de l'Abeille française et se découvre une passion pour le journalisme, passion qui ne le quitte plus. Au cours de sa vie, ses articles paraîtront dans les colonnes des plusieurs journaux, dont Ere nouvelle, cofondé en 1848 avec le R.P Lacordaire, restaurateur de l'ordre dominicain en France. Ce titre traduit la volonté de ses auteurs de de réconcilier christianisme et valeurs républicaines. Si Frédéric suivait ses inclinations personnelles, il s'adonnerait donc à la littérature … Mais, obéissant aux injonctions d'un père qui ne semble pas prêt à supporter une deuxième déception, après celle infligée par Alphonse, il se consacre d'abord entièrement au droit. Tout juste bachelier, il entre comme stagiaire dans une étude d'avoué à l'automne 1830. Il continue à publier des vers et des articles sur les sujets philosophiques et religieux. Son nom commence à être connu, notamment par sa brochure de près de 100 pages intitulée Réflexions sur la doctrine de Saint-Simon (1831), solide réfutation de cette déviance, qui transforme la religion chrétienne en programme socialisant.

Lettre à Louis Jammot

Cette prière est une lettre écrite le 13 novembre 1836 à Louis Jammot – peintre et poète, élève d'Ingres – dont Frédéric Ozanam avait fait la connaissance au collège royal de Lyon.

Il semble qu'il faille voir pour aimer et nous ne voyons Dieu que des yeux de la foi, et notre foi  est si faible ! Mais les hommes, mais les pauvres, nous les voyons des yeux de la chair ! Ils sont là et nous pouvons mettre le doigt et la main dans leurs plaies et les traces de la Couronne d'épines sont visibles sur leur front ; et ici l'incrédulité n'a plus de place possible, et nous devrions tomber à leurs pieds et leur dire avec l'apôtre : « tu es mon Seigneur et mon Dieu. » Vous êtes nos maîtres et nous serons vos serviteurs, vous êtes pour nous les images sacrées de ce Dieu que nous ne voyons pas, et ne sachant pas l'aimer autrement, nous l'aimerons en vos personnes.

Prière de la communauté

Prière d'intercession

Bienheureux Frédéric, nous confions à votre intercession notre capacité à nous engager, et tous nos engagements : que ceux-ci soient pour nous des chemins de sainteté. Bienheureux Frédéric, nous confions à votre intercession tous nos projets : que nous sachions les conduire avec douceur et bonté, en nous laissons aller là où le Seigneur nous mène, fortifiés par l'Esprit. Bienheureux Frédéric, priez pour que nous ayons le courage et la volonté d'une vie nourrie des sacrements et de la prière. Bienheureux Frédéric, priez pour que partout et toujours, des hommes de bonne volonté se fassent, par amour, le prochain des personnes en détresse, et trouvent des solutions pour apaiser leurs misères. Amen