Noël et l'Eucharistie 1/5
Prédication générale de S. Pierre-Julien Eymard de février 1865,
publiée dans la revue Le Très-Saint Sacrement, Ire année (1864-1865).
Une note de l'éditeur précise à la première page :
“Quoique cet article nous soit arrivé de Rome beaucoup trop tard pour être publié avant Noël, nous n'avons pas cru devoir en priver nos lecteurs.”
Le Père Eymard, en février 1865, était en effet à Rome pour l'affaire du Cénacle de Jérusalem (voir les lettres de cette époque et la Grande retraite de Rome qui sera publiée ici, à partir de janvier 2022).
Noël et l'Eucharistie
C'est Noël ! Réjouissons-nous ! L'ange nous y invite. Séchez vos larmes, pauvres enfants d'Ève : l'exil va finir, la malédiction de votre premier père va faire place à la bénédiction d'Abraham. Le désiré des nations, le grand Roi, vient visiter son peuple. “Voici, dit l'envoyé céleste aux bergers, voici que je vous annonce une heureuse nouvelle : aujourd'hui le Sauveur vous est né !” [cf. Lc 2,10-11]
Mais où est-il né ? dans quelle ville ? dans quel palais ? qui est sa bienheureuse mère ? comment le reconnaîtrons-nous ?
Il est né à Bethléem, la ville royale de David et de sa race. Le prophète l'avait dit : “Et toi, Bethléem, la plus petite ville de Juda, tu l'emportes sur toutes les autres villes, car de toi sortira le chef qui gouvernera Israël mon peuple.” [cf. Mi 5,1] Bethléem, ou la maison de pain, c'est son nom hébreu. Bethléem doit en effet nous donner le vrai pain du ciel, le pain vivant.
Sa mère, c'est la Vierge d'Isaïe [cf. Is 7,14], la femme forte révélée à Ève malheureuse [cf. Gn 3,15], l'ennemie jurée du serpent infernal [cf. Ap 12,1-6]. Elle habite la petite ville de Nazareth, dans la grossière Galilée ; elle est pauvre, elle demeure avec les pauvres. Nazareth n'est pas sa ville d'origine ; princesse par le sang de David, elle est de la ville royale : c'est là que ses ancêtres sont nés, c'est sa tribu, c'est sa famille. Aussi, quand Auguste ordonne le dénombrement de ses sujets, cette jeune Vierge, qui porte dans son sein immaculé le Messie promis, vient-elle lui donner pour berceau Bethléem et le faire inscrire citoyen romain. Un vieillard, simple et modeste, l'accompagne, car il lui faut un soutien et un gardien. C'est le juste Joseph, confident céleste du grand mystère du Verbe incarné [cf. Lc 2,1-5].
S. Pierre-Julien Eymard (PG 252,1)
Image : L'adoration des bergers - Giotto di Bandone - Cappella degli Scrovegni - Padoue
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6