Jour 4 - L'enseignante, la conférencière / le Carmel
L'enseignante, la conférencière, l'universitaire
Après son baptême, elle enseigne l'histoire, l'allemand et le latin, à l'école normale des Dominicaines de Spire. Bien qu'étant elle-même surdouée, elle prête tout particulièrement attention aux élèves les plus faibles et ne surestime pas leurs capacités intellectuelles. Elle fait bénéficier ses élèves d'une éducation intégrale de la personne humaine, d'un point de vue à la fois naturel et surnaturel. En plus de son travail d'enseignante, elle entame un apostolat de conférencière dans les milieux catholiques, en Allemagne mais aussi en France, en Autriche et en Suisse. On lui demande des conférences sur des thèmes pédagogiques et sur la femme. À partir de 1932, elle enseigne à l'Institut de pédagogie scientifique de Münster où elle s'intéresse spécialement aux fondements anthropologiques de la pédagogie. Malgré l'activité débordante de cette époque, elle trouve le temps de la prière en silence, l'office liturgique et la messe quotidienne. À partir de 1928, elle se retire à Noël et à Pâques dans l'abbaye bénédictine de Beuron où elle participe à tous les offices et où elle peut rencontrer son accompagnateur, l'abbé Raphaël Walzer. En janvier 1933, Hitler prend le pouvoir. Peu après, elle est exclue de l'enseignement et cela la libère enfin pour répondre à son désir d'entrer au Carmel, déjà ancien.
L'attirance du Carmel
Après avoir vécu à Breslau un dernier temps en famille, particulièrement éprouvant, elle entre, à 42 ans, au carmel de Cologne. Dans la vie religieuse, Edith Stein a pu choisir elle-même son nom religieux et son mystère : sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Elle retrouve la joie de son enfance et s'habitue peu à peu, avec peine d'ailleurs, aux nombreuses observances de la vie cloîtrée. Sa maîtresse des novices est à la fois dure, la soumettant à de nombreuses humiliations, mais aussi large, lui permettant, par exemple, de poursuivre la correspondance régulière avec sa famille (une lettre par semaine contrairement à l'usage en cours) et bien d'autres personnes. Ses supérieures lui demandent de rédiger des textes et des articles, essentiellement spirituels, mais aussi de préparer après ses premiers vœux son œuvre philosophique majeure Être fini et être éternel. Après l'avoir achevée en 1937, Edith reprend des offices plus ordinaires, comme celui d'infirmière ou de tourière. Parallèlement, sa vie au Carmel est marquée par les événements tragiques de son temps ; le mystère religieux qu'elle a choisi et reçu, la Croix, exprime sa vocation : participer à la Croix du Christ à travers la persécution du peuple juif, son peuple. Dès avant son entrée au Carmel, sa lettre au pape Pie XI en 1933 montrait son implacable lucidité quant à l'idéologie nazie et ses conséquences.
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