La vertu fait le chrétien – 1/4 : De la vertu
Prédication générale publiée dans la Revue Le Très-Saint Sacrement à titre posthume,
en 1893, d'après un autographe du Père Eymard.
De la vertu
La vertu fait le chrétien ; – la sainteté est le fruit de toutes les vertus – l'homme n'a donc de valeur devant Dieu et devant les hommes que par ses vertus.
Qu'est-ce qu'une vertu ? C'est une qualité de Jésus-Christ devenue habituelle en l'homme, et formant son caractère de chrétien. La vertu est comme un arbre planté dans un sol étranger et contraire, qui ne germe et ne croit qu'à force de culture et de soins.
Or que fait-on pour planter un arbre ? On creuse la terre ; on le plante dans une terre végétale ; puis, on couvre ses racines ; on lui donne un tuteur jusqu'à ce que ses racines aient germé ; on l'arrose puis on taille les branches qui l'épuiseraient. Dieu donne alors les fleurs et les fruits. Tel doit être le travail des vertus.
Et d'abord, il faut savoir que les vertus chrétiennes sont antipathiques à notre nature. Notre amour-propre n'aime pas l'humiliation, la mortification, la pauvreté etc. Elle est naturellement égoïste, vaniteuse, sensuelle, paresseuse pour le devoir obscur ; elle est ardente et violente pour tout ce qu'elle veut ; elle est impatiente et colère contre tout obstacle ; elle n'aime que par intérêt ; le moi est la fin de tous ses actes. C'est donc cette nature mauvaise qu'il faut corriger et dépouiller de ses défauts et revêtir des mœurs de l'homme nouveau qui est Jésus-Christ [cf. Ep 4,24].
Mais pour une transformation surnaturelle, il faut avant tout la grâce, et une grâce spéciale pour chaque vertu et chacun de ses actes : un fruit surnaturel doit avoir une cause divine.
S. Pierre-Julien Eymard (PG 266,1a)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6