PRIÈRE DE CHARLES POUR L'ASCENSION DE NOTRE-SEIGNEUR !

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Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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« J'aurais voulu ne pas dormir cette nuit, la dernière que vous avez passé sur la terre, j'ai dormi cependant, ô mon Dieu; que je suis misérable, tiède, indigne de vos grâces! Merci, mon Seigneur, de toutes celles que vous m'avez faites, merci en particulier de celles que vous m'avez faites en cette vie sur la terre qui finit aujourd'hui... pardon d'en avoir tant abusé, secourez-moi afin que je les recueille à l'avenir et que je ramasse, sans en perdre une goutte, toutes celles que vous laissez tomber sur moi, en quittant la terre, et toutes celles que vous ne cessez de me faire... Oh! mon Dieu, voici la dernière nuit, passée à vos pieds pendant que vous êtes ici-bas… Sainte Vierge, sainte Magdeleine, faites-la moi passer avec vous! Oh! mettez-moi bien avec vous, entre vous, contre vous, aux pieds de Notre-Seigneur! Faites-moi passer avec vous, ô mes bonnes mères, les dernières heures de cette nuit, toute cette matinée, mettez-moi avec vous pendant ce repas du cénacle, le dernier pris avec Jésus sur la terre, puis à midi, prenez-moi entre vous sur le mont des Oliviers…

Faites-moi, pendant tout ce temps, d'ici à midi, partager votre contemplation et votre amour, faites-moi ne pas quitter des yeux ce Seigneur béni, faites-moi, pendant ces dernières heures que nous avons à passer avec Lui, me perdre, me noyer en Lui avec vous… Que je ne voie que Lui, que je n’aime que Lui, que je fasse tout ce qu’Il veut, que je sois tout ce qu'Il veut . . . Ô! mes mères bien-aimées! Ô saint Pierre et saint Paul! Ô mon bon ange, donnez-moi à Lui... Il n'a plus que quelques heures à passer sur la terre… Hélas! jamais durant sa vie Il ne m'a eu vraiment et pleinement et pure­ment à Lui! Oh! qu’Il m’ait au moins pendant ces derniè­res heures ! C'est bien tard, hélas ! et bien peu, mais enfin, qu'Il m'ait au moins pendant ce temps. Ô  mon Seigneur, je vous adore, je me donne à vous, prenez-moi et recevez­ moi; je me prosterne à vos pieds. Je vous aime, je vous appar­tiens : faites que je fasse ce que vous voulez de moi, que je sois ce que vous voulez que je sois, pendant ces dernières heu­res que vous passez ici-bas et pendant tous les instants de ma vie ; c'est tout ce que je demande pour moi… faites la même grâce à tous les autres hommes, c'est tout ce que je vous demande pour eux… je vous le demande et pour eux et pour moi non en vue de nous mais en vue de vous, en vue de qui je veux penser toutes mes pensées, dire toutes mes paroles, faire toutes mes actions, employer tous les instants de ma vie en ce monde et en l’autre... Je vous demande cela, cela seul pour nous en vue de vous... pour vous, mon Jésus bien-aimé, je n’ai rien à demander, je n'ai qu'à jouir ; déjà vous êtes bienheureux; dans quelques heu­res vous jouirez de votre gloire au plus haut des cieux… Allé­luia, alléluia, alléluia!. . . Je n’ai plus à demander, ô mon Maître, pour vous, mais à jouir; l'amour ne consiste plus à demander pour vous, mais à jouir de votre bonheur infini : faites m'en donc jouir, ô Seigneur, jouir non pour moi, mais pour vous, non parce que cela est doux, mais parce que cela est l'amour, cet amour que vous me commandez comme mon premier devoir… Ô Sainte Vierge, ô sainte Magdeleine, faites­-moi aimer et jouir avec vous!... Oh! jour bienheureux, toi qui verras Notre-Seigneur entrer dans sa gloire et s'asseoir à la droite de son Père! Sainte Vierge, sainte Magdeleine faites-moi partager en ce jour vos sentiments, vos actions, votre amour ; votre contemplation, votre adoration pendant les dernières heures de la présence de Jésus sur la terre, la tristesse naturelle, humaine, inséparable de votre passible nature, en voyant celui qui faisait tout votre bonheur vous quitter pour le reste de votre vie, les flots de joie qui vous inondent, vous submergent à la pensée du bonheur dans lequel règne à jamais votre Bien-Aimé Jésus, Celui que vous aimez si parfaitement, pour qui vous vous oubliez tellement vous-mêmes, qui sera désormais éternellement assis à la droite de Dieu , dans la gloire céleste !

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5 heures et demie soir. Voici la fin du plus beau jour de l'année! du plus beau jour pour vous, mon frère, mon époux, mon bien-aimé, mon Maître chéri, mon Dieu Jésus, et par conséquent du plus beau jour pour moi… Car je veux vivre en vous et non en moi… mon bonheur est en vous et non en moi : c'est vous que j'aime et non moi… Merci, merci, merci, merci de votre gloire incomparable. « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite. » « Le Seigneur monte sur l'aile des vents »… Que de prophéties s'ac­complissent aujourd’hui… Vous voici entré dans votre repos... Vous voici partageant pour 1'éternité le calme inaltérable et le bonheur de la bienheureuse et toujours tranquille Trinité... Merci, mon Dieu, merci, merci, merci de votre gloire, de votre bonheur! Voici votre pèlerinage achevé. Voici ces trente­-quatre ans passés sur la terre finis, clos, scellés; les douleurs sont passées, le bonheur sans fin a commencé pour vous… Jour béni entre tous! Jour le plus beau de tous! Non, l'année n’a pas de fête plus douce à mon cœur. Noël, c'est un don que vous me faites au prix de quel avenir douloureux pour vous!... Pâques, c'est la manifestation à mes yeux du bonheur où est entrée votre âme à l'heure de sa mort et le commencement de la gloire de votre corps… Aujourd’hui c’est votre bonheur complet, total, aujourd'hui vous recevez votre récompense à la droite de votre Père... Je n’ai maintenant plus rien à demander pour vous, mon Dieu, Rabboni, je n'ai qu'à remercier, «je vous rends grâces, mon Dieu, à cause de votre grande gloire», je n'ai qu'à dire amen, amen, alléluia, alléluia! Amen, tout est fini, j'ai encore à prier pour votre Église, votre corps mystique, pour les âmes, vos mem­bres mystiques… Mais pour vous-même c'est fini, je n'ai plus rien à demander… Je suis satisfait, je suis heureux, je n'ai plus qu’à dire amen, amen, sans fin, amen, et merci, merci, sans fin merci! Ô douce et bénie journée, où mon Sauveur bien-aimé est entré dans la gloire de son Père; maintenant ô Bien-Aimé Jésus, vous qu’il y a quelques heures encore, je voyais mangeant à côté de moi, vous êtes assis à la droite de Dieu dans le ciel et vous régnez pour l'éternité… Béné­diction, action de grâce, joie sans fin!... Amen, amen, merci, merci!... Au milieu de mes amens, de mes mercis, de ma joie et de cette paix profonde où votre gloire me met (n'avoir plus rien à désirer pour son bien-aimé, le savoir éternelle­ment heureux, quelle béatitude, quelle paix, quel repos infini!), il faut me souvenir de vos dernières paroles… Que m'avez-vous dit avant de partir, mon Dieu ? Quels sont vos derniers avis ? Vous m'avez répété d'abord Is qui perseveraverit usque ad finem, hic salvus erit puis fac hoc et vives, et puis enfin, « Ne défais pas ce que Dieu a fait. Ne sépare pas ce que Dieu a uni »… Par la première parole vous me dites de continuer le genre de vie que j'ai entrepris... par la seconde vous me dites de continuer sans le changer l'ordre d’exercice, le règlement de journée, le mode de prières et de lectures, l'intérieur et l'extérieur de ma vie tels qu'ils sont en ce moment… Par la troisième parole vous me dites de rester fidèlement chez les bonnes mères Clarisses, jusqu’à ce que M. l'abbé H., votre représentant, me dise d'aller ailleurs usque dum dicam tibi, ou qu’elles me renvoient : mais de moi-même je ne dois pas sortir d'un lieu, d'une place où Dieu m'a si visiblement, si évidemment, si merveilleusement mis de sa propre main, je ne dois pas «défaire ce que Dieu a fait, ni séparer ce que Dieu a uni». Si jamais il n’est bon d’aller «de maison en maison», combien il serait mauvais de quit­ter de soi-même une maison où Dieu m'a mis de sa propre main... «Ne défais pas ce que Dieu a fait... Ne sépare pas ce que Dieu a uni»… Puis vous m'avez dit de relire mon élection de 1'automne dernier, de la suivre de point en point et d’y ajouter, d’augmenter un peu mes prières, pour les inten­tions du pape, lesquelles comprennent toutes les intentions de votre cœur, et d'être plus fidèle que par le passé à prier pour tous les hommes, pour l'Église, pour les particuliers et pour tous ensemble pendant le travail manuel… Il n'y a que cela à ajouter à mon élection, à mes résolutions, à mon genre de vie… Quant aux deux paroles qu'Il a dites avant de par­tir : «Allez dans l'univers entier prêcher l'Évangile à toute créature» et «Restez dans la ville jusqu'à ce que vous ayez la force d'en haut», voilà comment je dois me les appliquer... Je dois aller dans l'univers entier par mes prières qui doivent embrasser tous les hommes... je dois prêcher l'Évangile à toute créature par l'exemple de ma vie, faire en sorte que ma vie soit une fidèle image de celle de Notre-Seigneur, et par là crier l'Évangile sur les toits, faire voir l'Évangile vivant à tous ceux qui me voient, qui vivent autour de moi, dans le lieu où Dieu m'a mis... ce lieu, cette petite ville de Nazareth, je ne dois pas en sortir jusqu'à ce qu'Il m'ait lui-même donné des forces spéciales pour cela, c'est-à-dire une vocation bien claire, bien évidente, accompagnée des grâces spéciales qui en sont l'accompagnement et la marque, un appel bien cer­tain sanctionné par l'obéissance à son représentant, c'est-à­-dire au directeur habituel de mon âme...

En finissant cette bénie journée, c'est plus que jamais le moment, ô ma mère la Sainte Vierge, ô sainte Magdeleine, ma mère, de me jeter dans vos bras, et de vous supplier de ne pas m'abandonner, mais de me conserver comme votre petit enfant, maintenant que Notre Seigneur n'est plus là «pour conserver à Son Père ceux que son Père lui a donnés»... Gardez-moi, mes mères, prenez-moi entre vous, contre vous, conservez-moi à ce Jésus bien-aimé qui règne maintenant au plus haut des cieux… Gardez-moi de toute manière… Jusqu'ici ce que je vous ai demandé surtout, c'est de m'unir à votre contemplation, à votre adoration, de me faire passer avec vous et mes jours et mes nuits, tous les instants de ma vie, perdu, abîmé, noyé avec vous dans la contemplation et l'amour de Jésus. Maintenant, je vous demande encore cela, et je vous le demande plus que jamais, mères chéries, pour tous les moments de ma vie mais je ne vous demande pas rien que cela : je suis faible, si faible, si près des plus grands péchés, si entouré de tentations et si près d'y succomber, que je vous demande aussi de me garder de tout péché, de tout péché mortel d'abord, de tout péché véniel ensuite, des imperfections enfin… Oui, j'ai besoin, ô mes mères, et vous le voyez, vous qui me con­naissez, que vous me gardiez contre tous ces dangers, à com­mencer par le péché mortel, gardez-moi donc de tout mal; faites-moi pratiquer tout bien, faites-moi accomplir en tout la volonté de Jésus, et les derniers avis qu'Il m'a donnés aujourd'hui et tout ce qu'Il veut, voudra jamais de moi : que je sois, que je fasse toujours tout ce qu'il veut de moi : amen! Dans ces billets que les âmes pieuses tirent en certains jours, j'ai tiré aujourd'hui que Jésus en montant au ciel me léguait sa vie cachée... à Noël il me donnait son silence... près de sa crèche, il me donnait encore le rôle de saint Joseph… fuyant en Égypte, je crois, il me faisait tirer que je devais faire le voyage de la vie en ballon, planant bien haut au-dessus de toutes choses terrestres... Tout ceci s'accorde bien, mon Dieu, faites-moi la grâce d'y être fidèle, en vous, par vous et pour vous... Mon Dieu, je me donne à vous, pour vous aimer de toute l'éten­due de mon cœur… Sainte Vierge, sainte Magdeleine, gardez­-moi entre vous et faites qu’avec vous, comme vous, j'aime Notre-Seigneur Jésus de tout mon cœur, de toute mon âme, de toutes mes forces, de tout mon esprit, pendant tous les ins­tants de ma vie, en Lui, par Lui et pour Lui.
Amen!

Et faites la même grâce à tous les hommes, pour la gloire de Jésus.
Amen. »

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Prière de la communauté

Mon Père, je m’abandonne à Vous (Bx Charles de Foucauld)

Mon Père, je m’abandonne à Vous, faites de moi tout ce qu’il vous plaira. Quoique vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout. J’accepte tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, ô mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance car vous êtes mon Père !

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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PRIER AVEC LE FRÈRE CHARLES DE FOUCAULD

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